Logo

J’ai perdu mon emploi. Maintenant, je fais de l’argent sur OnlyFans

Boucler ses fins de mois n'a jamais été aussi chelou.

Par
Anonyme
Publicité

Ça a commencé comme une blague, pour être honnête. Je travaille dans le domaine culturel et j’ai été une des chanceuses qui ont perdu leur job le lundi 23 mars à cause des initiatives prises par le gouvernement concernant les entreprises dites «non essentielles». Même avant la date fatidique, mon employeur avait déjà commencé à prendre des mesures afin de sauver l’entreprise en coupant les heures d’un peu tout le monde (paix à son âme d’être aussi cool et compréhensif en temps de crise).

Étant une personne hyperactive à la base, me retrouver en confinement dans mon minuscule studio en compagnie de mon exécrable félin sans aucun divertissement social ou culturel, mis à part sur internet, je commençais à trouver le temps long et à devenir anxieuse, ce qui n’est pas dans mes habitudes en situation normale.

Tout a commencé avec un peu trop de temps libre

Mardi le 24 au soir, un peu high (soyons honnête) et couchée dans mon lit en alternant entre fixer le plafond et jouer à Candy Crush sur mon tel, je me suis dit que ça pourrait être une putain de bonne idée de vendre des photos de mes pieds. Ceux qui me suivent peut-être sur Instagram savent que je publie parfois des photos de mes pieds, souvent dans des situations grotesques incluant de l’hémoglobine, et que ceux-ci sont absolument repoussants.

Publicité

L’esprit un peu embrumé à ce moment-là, je trouvais le scénario complètement délirant et absurde. Je me suis inscrite sur le site OnlyFans, qui permet à n’importe qui de publier des photos et des vidéos et de faire de l’argent avec celles-ci, souvent dans un contexte pornographique. Voyons ça comme une démocratisation de l’industrie du sexe, qui permet aux créateurs d’avoir un plein pouvoir sur leur contenu ainsi qu’une interaction directe avec les fans.

J’ai rempli mes informations bancaires et j’ai attendu la validation de mon compte.

Le lendemain matin, je recevais un mail de la part de l’équipe d’OnlyFans comme quoi mon profil avait été approuvé et que je pouvais commencer à publier à partir de maintenant.

Les idées plus sobres que la veille, je me suis demandé si c’était réellement une bonne idée ou si j’allais être la seule à trouver ça divertissant. J’ai décidé de plonger quoiqu’il arrive, car c’est pas comme si j’avais quelque chose de plus important ou stimulant à faire sur le moment. J’ai publié 2-3 photos de mes pieds, jambes poilues bien en vue, avec l’intention de provoquer le plus de réactions possible aux pauvres braves qui oseraient s’aventurer dans ce sombre recoin du web. Une petite promo en story Instagram, un petit statut Facebook, bing bang le tour est joué, allez voir mes pics de pieds.

C’est moi qui décide du prix de l’abonnement et, comme c’était une grosse blague glauque à mes yeux, j’ai mis le montant forfaitaire de 4.99 euros par mois pour accéder à mon contenu.

Publicité

En l’espace de 24 heures environ, cinq personnes se sont abonnées à mon compte OnlyFans. La beauté de cette plateforme, c’est que les abonnements sont payants et que je reçois de l’argent avec ça. C’est moi qui décide du prix de l’abonnement et, comme c’était une grosse blague glauque à mes yeux, j’ai mis le montant forfaitaire de 4.99 euros par mois pour accéder à mon contenu.

En toute franchise, je ne m’attendais tellement pas à faire d’argent avec ça. C’était juste ma nouvelle lubie du moment, un divertissement éphémère qui m’occuperait l’esprit le temps de quelques jours ou même quelques heures. Mais quand j’ai réalisé que j’avais fait 25 euros sans presque aucun effort ni promotion, je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire avec ça.

Si les gens sont si curieux au point de payer pour voir ma page, ça donnerait quoi si je l’abordais de façon plus sérieuse?

Take it to the next level

J’ai fait un test. J’ai publié une photo de mes fesses, en culottes, en remerciant les cinq braves qui s’étaient abonnés à mon terrible compte dans l’espoir d’avoir d’autre contenu que mes pieds de hobbit. La réaction a été quasi-instantanée: j’ai reçu 15 euros de pourboire pour ma publication légèrement osée.

Publicité

J’ai grandi dans un milieu assez pauvre et je galère depuis quelques années. En constatant la facilité avec laquelle j’avais fait cet argent, j’étais limite euphorique.

J’ai décidé de mettre en place une stratégie. Quel genre de contenu je voulais partager, à quelle fréquence et surtout, jusqu’où j’étais prête à aller. Je faisais face également à un sérieux dilemme moral. Qui suis-je pour demander de l’argent en échange de photos de mon corps dénudé? J’avais carrément l’impression de me moquer du monde, d’être zéro professionnelle, pas assez jolie, et d’escroquer les gens en temps de difficultés économiques et de solitude profonde.

Mais au final, on est tous des adultes. J’ai pas mon mot à dire sur comment les gens décident de dépenser leur argent, que ça soit dans l’alcool, la bouffe à chat ou encore sur des nudes d’inconnues sur internet.

J’ai plongé.

Ça fonctionne comment, cette bestiole-là?

Le montant que les gens paient pour avoir accès au contenu varie par mois, à la discrétion de la personne qui s’ouvre une page. Les photos et les vidéos partagées deviennent ensuite disponibles aux abonnés qui ont payé. Ce qui est bien, c’est que vous pouvez watermark vos publications. Donc s’il y a une fuite, vous savez que ça vient directement de votre OnlyFans.

Publicité

Ensuite, les abonnés peuvent laisser du pourboire sur les publications s’ils apprécient le contenu. C’est aussi possible de clavarder en privé. À partir de là, la balle est dans ton camp et tu fais ce que tu veux. Tu veux mettre des photos de tes pieds? Vas-y. Tu veux mettre des photos de toi en lingerie? Go. Tu veux mettre des vidéos de toi nue qui chante du Céline Dion? Go for it.

De mon côté, je suis à l’aise avec un contenu plus «softcore», c’est-à-dire des publications coquines, qui laissent davantage place à l’imagination, plutôt qu’une sexualité très explicite et des photos de moi complètement nue. Je vends du contenu plus personnalisé en extra ($) à des gens à qui je fais confiance (dans la mesure du possible… on parle quand même d’inconnus sur internet).

La promotion

La partie un peu plus tricky selon moi, c’est la promotion, car mon profil OnlyFans n’est visible que si je le partage. Ça devient un peu compliqué quand pour ceux qui assument plus ou moins (comme moi au début) et ceux qui ne veulent pas l’exposer sur leurs réseaux sociaux. Mais guess what? Ça reste la meilleure promotion. Les gens qui me suivent déjà, c’est ceux qui veulent voir du contenu un peu plus sexy ou explicite. Sinon c’est quoi l’intérêt de payer pour voir des photos sexy d’une personne que tu connais zéro? Aussi bien aller sur des sites pornos gratuits.

Publicité

Ensuite, quoi?

Grâce à quelques coups biens placés sur Instagram ainsi qu’un marketing à la fois cocasse et mystérieux, j’ai réussi à faire un gros 460 euros sur le site ainsi que 95 euros en pourboire, pour un heureux total d’environ 750 euros en une semaine. Je me suis également hissée dans le top 20% des personnes les plus suivies sur l’application qui compte, selon les dires de Wikipédia, un grand total de 20 millions d’utilisateurs.

Pour ce qui est de la suite des choses, même moi je le sais pas. C’est clair que j’ai pas envie d’en faire un emploi à temps plein, mais tant qu’à se tourner les pouces en confinement, pourquoi pas?

Après tout, on est tous horny et anxieux en ce moment.

Publicité