.jpg)
Cette année la Pride de Varsovie et celle de Kyiv marchent ensemble pour demander la paix et des droits.
« On veut la paix. On veut des droits. On veut exister. » Sous une forte chaleur, les Prides se lancent. Le soleil tape fort. Les murs de béton laissent peu de place à l’ombre. Dans cet espace sans verdure, les drapeaux ukrainiens se mêlent aux arcs-en-ciel.
Pour la première fois, ce samedi, les Prides de Warsaw et de Kyiv ont marché ensemble pour demander la paix et ne pas oublier la difficulté d’être LGBTQI+ d’un côté comme de l’autre de la frontière. «
Ici en Pologne, pour être gay ou lesbienne, il faut être un peu caché, raconte Anna, 18 ans. C’est très compliqué d’être avec sa copine dans la rue sans risquer une agression. Alors venir à la Pride, pour moi, c’est très important, parce que c’est le moment où je me sens bien, avec des gens comme moi et que j’ai moins peur des agressions. »
Autour d’elle, la pelouse se remplit. Le temps de la Pride, les organisateurices ont fait un piquenique pour celleux qui ne veulent ou ne peuvent marcher, mais aussi pour toutes les personnes qui veulent se poser un instant avant de repartir.
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
La présence policière est importante. La fusillade hier soir dans un bar gay en Norvège et l’annulation de la Pride à Oslo sont dans toutes les têtes. « Notre principale préoccupation pour l’organisation de la Pride, c’est la sécurité », explique Julia Maciocha, une des co-organisatrices de la Pride de Warsaw. Les deux Prides ont fait une minute de silence en soutien à Oslo. L’ambassadeur a aussi pris la parole avant le lancement afin de rappeler l’importance des luttes pour l’égalité des droits pour toustes.
« C’est ma première Pride, lance Morticia, 21 ans. Je suis venue pour répandre l’amour et rappeler que quels que soient mon genre ou les personnes que j’aime, ça ne compte pas. Je suis moi et j’ai le droit d’exister. » Entre deux larmes, elle raconte sa difficulté à faire reconnaître ses droits comme femme trans. « C’est vraiment très difficile ici, et là aujourd’hui avec autant d’amour et de gens comme moi, je me sens tellement bien. C’est les nerfs qui lâchent. »
La Pologne est le pire pays pour les personnes LGBTQI+ dans l’Union européenne, selon le classement de l’Ilga. Dans le sud du pays, les municipalités ont instauré des zones dites « libres de l’idéologie LGBT », c’est-à-dire des endroits où la politique locale peut être clairement en défaveur de toute personne identifiée comme telle. Même si ces zones ne sont pas matérialisées par des panneaux, elles restent des endroits où les personnes LGBTQI+ ne sont pas les bienvenues.
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
Côté Ukraine, la guerre aura rendu plus vulnérables les personnes de la diversité sexuelle et de genre. « On manque de tout », raconte Anna Leonova, 42 ans, membre de la Gay Alliance Ukraine, une association qui vient en aide aux personnes LGBTQI+ depuis 2009. « Aujourd’hui, tous les programmes tournés vers les femmes, les enfants, les personnes âgées et aussi les LGBTQI+ sont à l’arrêt. Beaucoup de personnes sont laissées de côté et se retrouvent sans argent et sans travail. C’est catastrophique. »
Dans cette Pride, aucun drapeau russe n’a été toléré. « Nous apprécions les efforts de la société civile russe pour s’opposer au régime, mais nous demandons un certain respect », souligne Lenny Emson, directeurice de la Pride de Kyiv, qui tient à rappeler les nombreux viols, meurtres et actes de barbarie commis par l’armée russe depuis le 24 février.
Cette année marque aussi les dix ans d’existence de la Pride de Kyiv. « Pour des raisons évidentes, nous ne pouvions pas marcher dans notre ville, mais malgré tout, c’était très important pour nous de montrer que nous existons, ajoute Lenny Emson. La guerre s’installe dans le temps et il est essentiel de ne pas oublier celles, ceux et celleux qui restent ou qui reviennent. Les discriminations et les violences n’ont pas disparu avec la guerre. »
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)