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Lutte contre le racisme: 5 films à (re)voir

Après les documentaires et les livres, place aux films.

Par
Lison Délot
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En ces temps de manifestations antiracisme, pour la lutte contre les discriminations et les violences policières, nous avons sélectionné cinq films que vous devriez regarder. Il y en a pour tous les goûts, du film d’auteur au film d’horreur en passant par le film pour ados. Vous y trouverez forcément votre compte.

The Hate U Give, George Tillman

Vous l’aurez compris, c’est un film américain, sorti en 2018. Adapté du roman d’Angie Thomas, The Hate U Give (La haine qu’on donne) est l’histoire de Starr, une jeune Afro-Américaine, confrontée au racisme.

Le jour, elle se rend au lycée privé dans un quartier chic, principalement fréquenté par des blancs, la nuit elle rentre chez elle, dans le ghetto où vit sa communauté. Tout bascule le jour où Starr assiste au meurtre de son meilleur ami, tué par balles par un policier. La jeune femme doit alors trouver son chemin car tous ses efforts pour s’intégrer aux deux mondes qui partagent sa vie sont réduit à néant. Elle doit faire un choix : se taire, ne pas révéler ce dont elle a été témoin pour sauver et conserver sa vie, ou parler, et soutenir sa communauté.

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The Hate U Give est un film triste, dramatique et malheureusement d’actualité. Il dénonce la multiplication des crimes raciaux aux États-Unis et cherche à comprendre et à analyser ce que ressentent les communautés discriminées.

Ce qui est étonnant, c’est que George Tillman décide clairement de s’engager dans un « film pour ados », là où la plupart de ses prédécesseurs ont choisi d’utiliser le film d’auteur pour traiter ce genre de sujet. Et ça fonctionne très bien…

Get Out, Jordan Peele

https://www.youtube.com/watch?v=tygbmB7TrsA

Âmes sensibles s’abstenir ! Eh oui, il est classé dans la catégorie des films d’horreur, sorti en 2017.

Un jeune Afro-Américain part en week-end pour rencontrer les parents de sa copine, blanche. Au-delà de l’aspect étrange de la famille adepte de l’hypnose, le jeune homme va être entrainé dans une histoire qui reflète parfaitement la société raciste et discriminatoire des États-Unis. Le couple va subir la maladresse et les préjugés raciste de la famille. Le film passe alors de l’idylle, à la satire, puis à l’horreur.

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Ce qui est apprécié, c’est l’originalité du scénario de film d’horreur. Pour une fois, le personnage noir ne meurt pas au bout de cinq minutes, comme à chaque fois. Rassurez-vous, les éléments du film d’horreur sont toujours là : la musique flippante, le suspens insoutenable et les sursauts !

En mêlant humour et véritable cauchemar éveillé, Jordan Peele parvient à dénoncer le racisme, à sa façon…

12 Years a Slave, Steve McQueen

Salomon est un homme noir, mais libre. Il mène une vie tranquille avec sa petite famille dans l’État de New York. Un jour, sans se méfier, il se fait droguer par deux hommes qui le font prisonnier pour le vendre en tant qu’esclave. Du jour au lendemain, Salomon perd ses droits, son identité, et devient esclave.

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12 Years a Slave traite finalement d’injustice, laquelle est d’autant plus profonde qu’elle restera impunie. Vous l’aurez compris, ce film n’est, encore une fois, pas à la gloire de la démocratie américaine.

Steve McQuenn dénonce ici l’esclavage, ses répercussions sur le corps d’un homme, mais aussi sur son esprit : l’humiliation, la déshumanisation et la stigmatisation. Ce qui est fort, c’est que le réalisateur parvient à nous captiver pendant deux heures, avec des images provocantes, violentes qui nous font ressentir l’injustice à laquelle Salomon est confrontée.

Green Book, sur les routes du Sud, Peter Farrelly

Tony, un blanc raciste devient malgré lui le chauffeur de Don Chirley, un pianiste virtuose, noir. Or il se trouve que Tony est raciste au point de jeter des verres à la poubelle s’ils ont été utilisés par des personnes de couleur. Don Chirley part en tournée dans le sud avec Tony, là où les préjugés racistes sont les plus ancrés. Les deux hommes que tout oppose, font la route ensemble.

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Entre humour, drame et injustice, Green Book revient sur les origines du racisme. Les préjugés, le manque de curiosité ou encore l’incompréhension dont fait preuve Tony.

Au fur et à mesure du voyage, les hommes apprennent à dépasser leurs préjugés respectifs. Ce qui intéressant dans Green Book c’est la façon dont Peter Farrelly joue avec les stéréotypes. Il les invoque, puis les contredit.

On sort du scénario classique, du cliché du Noir issu des classes populaires et sans avenir, et du Blanc instruit qui le prend sous son aile. À la fin du film, vous serez de bonne humeur, promis.

Selma, Ava Du Vernay

En 1964, Martin Luther King reçoit le prix Nobel de la Paix. C’est la scène d’ouverture du film, largement feutrée et qui contraste violemment avec la réalité de leur quotidien.

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Ce film retrace la lutte de Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Jonhson à signer la loi sur le droit de vote en 1965.

Ce n’est pas un portrait, Ava Du Vernay s’est penchée sur une période précise de la vie de Martin Luther King, ses origines, ses points forts et ses aboutissements.

Très lié à notre actualité, Selma raconte la non-violence prônée par King qui va faire face à la violence policière, suscitant peu à peu l’intérêt des médias.

Si vous préférez les documentaires, c’est par ici. Et les livres, c’est par!