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Vous êtes plutôt du genre à être incapable de garder un cactus en vie (et pour faire mourir un cactus, il faut y aller) ou du genre à ne plus savoir combien de plantes vous avez chez vous ? Si la réponse est la deuxième option, vous allez sûrement vous retrouver dans cet article. Aujourd’hui nous avons choisi de donner la parole à des plantes addicts ou accros aux plantes. Pour les trouver, il suffit d’une recherche sur Facebook et bienvenue dans ce monde merveilleux où l’on voit la vie en vert. Sur le groupe « Plantes Pour Tous – Conseils et Astuces », ils sont plus de 53 400 à s’échanger conseils, bons plans et autres. Un problème avec son bégonia ? Trop de monstera sous les bras ? Quelqu’un va vite arriver à la rescousse ! De son côté, le groupe « Entraide pour Plantes Addict » compte 26 400 membres, dont Jennifer, une serveuse de 29 ans.
Maison sans plantes, maison sans vie
Quand on demande à Jennifer combien de plantes elle possède dans son appartement de 70 m² accompagné d’un beau jardin de 120 m², elle rigole. « Je ne sais pas vraiment. J’en ai un peu dans toutes les pièces, je dirais une trentaine à l’intérieur. À l’extérieur c’est impossible de compter parce que j’en ai vraiment énormément. » Pour la jeune femme qui a passé son enfance au plus près de la nature, cette passion était comme une évidence, voire une nécessité. « J’ai quitté le domicile familial à l’âge de 18 ans pour continuer mes études. Comme je suis issue de la campagne, vivre sans verdure n’était pas possible. Surtout en déménageant dans une plus grande ville… Il fallait absolument que je vive avec des plantes donc en partant, ma mère m’en a donné quelques-unes. »
Depuis, la collection de Jennifer n’a cessé de grandir. « J’en achète souvent. Pour moi, une maison sans plantes, c’est une maison qui n’a pas forcément de vie. » Une autre membre du groupe Entraides entre Plantes Addict la rejoint sur ce point. Le hasard faisant bien les choses, elle s’appelle également Jennifer mais a 23 ans et est libraire. « J’ai commencé à en acheter quand j’ai emménagé en août dans mon nouvel appartement. » Un premier achat en jardinerie qui s’avère convaincant car la jeune femme y retourne rapidement. « J’ai pris toutes celles que je trouvais belles et au fur et à mesure que je m’en occupais, je me suis rendue compte que ça me faisait hyper plaisir de les voir pousser et qu’en s’en occupant bien, elles grandissent et deviennent de plus en plus belles. » Dix mois plus tard, Jennifer a 26 plantes dans un 40 m².
Dans le monde des plantes addicts, la libraire reste une petite joueuse comme elle l’explique elle-même. Elle ne cherche pas forcément des plantes rares qui coûtent une fortune mais y va « au feeling ». Elle suit aussi les conseils de l’influenceuse Jungle Eden, l’une des plus suivies sur les réseaux sociaux. Cette infirmière, anesthésiste et sage-femme de 40 ans n’a jamais pris le temps de compter toutes ses plantes. « En intérieur, j’ai au moins 300 – 400 plantes. En extérieur, plus de 1000 », nous explique-t-elle. Basée à la Réunion, Jungle Eden a vu son nombre d’abonnés (13 500 actuellement) augmenter avec la pandémie : « On a eu un boom massif au moment du premier confinement. Les gens s’occupaient des plantes parce qu’il fallait rester confiné et ça leur a apporté joie et bonheur. » Alors que la santé mentale des Français dégringole, les plantes sont une échappatoire.
Moins de stress, plus de vert
Docteur en psychologie et spécialiste de l’exposition des humains à la nature, Jordy Stefan explique sur le plateau de Je t’aime etc : « Les fleurs permettent au cerveau de retrouver de l’attention cognitive, de mieux traiter l’information. […] Les plantes font baisser le stress. » Le pessimisme s’atténue, la bonne humeur revient, l’ambiance est plus zen, on est moins irrité par les petits tracas de la vie… Les plantes ont de nombreux bienfaits ! Quand on souhaite oublier que le monde est actuellement en feu, arroser et rempoter occupe aussi bien l’esprit et les mains. « J’aime bien m’en occuper parce que ça me permet de faire quelque chose de mes mains. Je mets un podcast et la radio en fond et voilà », explique Jennifer la libraire.
Dans ce travail manuel, Léa a trouvé une activité thérapeutique. « En juillet dernier, j’ai pris un nouvel appartement et j’avais envie de le décorer donc je me suis tournée vers les plantes. » Son partenaire lui en achète deux et la collection commence. Mais cette nouvelle passion arrive à une période particulière de la vie de la jeune femme de 24 ans. « Cela coïncide avec le moment où j’ai appris que j’étais atteinte de dermatillomanie [N.D.L.R un trouble qui provoque une envie impérieuse de se gratter la peau]. J’ai travaillé sur ce trouble et j’ai remarqué que je manque beaucoup de patience. M’occuper des plantes et voir qu’elles ne vont pas me faire une belle fleur ou feuille en deux jours, ça m’a aidée. Il faut que j’apprenne de mes plantes pour moi-même être patiente et évoluer. C’est à ce moment que je me suis dit que j’en voulais plus. » Ses thérapeutes lui conseillent d’occuper ses mains et les plantes d’intérieur s’imposent comme la solution idéale.
Au final, Jungle Eden résume le mieux les raisons de l’engouement pour les plantes : « Elles nous apportent de la reconnaissance et de l’autosatisfaction. La reconnaissance, c’est quand elles deviennent magnifiques pour nos yeux. Et l’autosatisfaction, c’est car on est arrivé par soi-même à faire pousser quelque chose. » Si nous donnons beaucoup aux plantes, c’est parce qu’elles nous le rendent bien. Alors, prêts à se créer une mini-jungle ?