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« Quiet promoting » : quand le salaire ne suit plus la charge de travail
Vous vous rappelez du quiet quitting, soit l’art de faire le strict minimum au boulot ? Peut-être alors que son cousin, le quiet firing (ou le « renvoi par l’usure ») vous sonne dit quelque chose. Maintenant, c’est l’heure de se familiariser avec le troisième volet de cette saga silencieuse qui fait somme toute beaucoup de bruit : le quiet promoting.
Monter dans l’échelle hiérarchique d’une entreprise est une ambition plutôt normale, pour un.e professionnelle. Et si la promotion n’était pas matière à célébration ? Et si les responsabilités que vous accumuliez ne se reflétaient tout simplement pas dans votre relevé de paie ? C’est le cas de ceux et celles qui ont été promu.e.s silencieusement.
Les signes d’une promotion silencieuse
Si vous avez été promu.e, bonne nouvelle ! On croit que vous avez les compétences et les capacités d’exercer des tâches correspondant à un niveau supérieur. Mais la mauvaise nouvelle vous laissera sur votre faim : la promotion n’est associée à aucun nouveau titre de poste et encore moins à une augmentation de salaire.
Sur TikTok, des centaines d’employé.e.s ont partagé leur expérience avec la promotion silencieuse via le hashtag #QuietPromoting. Voici comment identifier si vous avez eu droit à ce cadeau empoisonné (emphase sur « empoisonné ») qu’est la quiet promotion :
– Votre collègue quitte son emploi et vous absorbez une partie ou l’entièreté de sa charge de travail.
– Vous prenez plus de responsabilités que vos collègues qui détiennent pourtant le même poste que vous.
– Plus d’heures ou de travail vous sont demandés, mais d’une manière manipulatrice (refuser une charge de travail peut être utilisé contre vous, sans toutefois que ce soit explicite).
– Vous effectuez constamment des responsabilités hors de votre description d’emploi, pour une longue durée.
Après la promotion ?
Bon, après mûre réflexion, vous vous rendez à l’évidence : vous faites partie des (mal)chanceux.euses qui ont eu droit à cette insidieuse promotion. Que pouvez-vous faire ?
Premièrement, il faut tout de suite se demander quoi éviter à tout prix. À ça, on peut répondre : ne rien dire, encaisser, attendre ou encore se comparer et se plaindre à ses collègues.
La stratégie préférable, c’est surtout de se pencher sur les « nouvelles » responsabilités obtenues et se demander si on est réellement prêt.e.s à les accomplir. Si oui, préparez votre cas : faites la liste factuelle et concrète de ce que vous avez effectué au-delà de vos tâches normales et des compétences que vous avez ainsi acquises. Prenez ensuite un rendez-vous formel avec votre supérieur.e pour lui exposer les raisons qui justifient une vraie promotion, une promotion bruyante, une promotion qui se verra sur votre CV et votre compte en banque.
Le droit à la reconnaissance
78 % d’employé.e.s américain.e.s auraient reçu une promotion silencieuse, selon les résultats d’un sondage de JobSage mené en automne 2022, et 57 % ont senti qu’on prenait ainsi avantage d’eux ou d’elles.
Ce sont par ailleurs les employé.e.s des secteurs des arts et du design, de l’hôtellerie, de la restauration de l’éducation et du gouvernement qui sont les plus susceptibles de recevoir des promotions silencieuses.
Être reconnu.e adéquatement et justement pour le travail qu’on accomplit, c’est le strict minimum de la part de son employeur.euse. Assurez-vous que ce droit soit honoré !