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« Quiet firing » : pousser son employé.e vers la démission
Pendant que LinkedIn se tord autour du concept du quiet quitting (en résumé, ne faire que ce que son poste exige, sans plus), des voix s’élèvent pour dénoncer le quiet firing, soit cette manie qu’ont certains employeurs et employeuses de démotiver un.e employé.e jusqu’à ce que cette personne n’ait d’autre choix que de quitter son poste. En résumé, plutôt que de lui montrer la porte, on déplace doucement le bureau de l’employé.e près de cette dernière, on laisse la clé bien en vue, et on met le feu à la pièce.
L’expression est nouvelle, mais le concept ne l’est pas du tout. Le quiet firing peut être associé à son ancêtre, le « tablettage », soit le fait de restreindre un.e employé.e à des tâches monotones et inutiles.
Le quiet firing peut être associé à son ancêtre, le « tablettage ».
Ceux et celles qui ont vu le classique film des années 80 Office Space se souviennent du personnage de Milton, qui voit son bureau déménagé au sous-sol et son agrafeuse préférée être dérobée. Bon, dans ce cas, Milton ne démissionne pas, optant plutôt pour une autre solution extrême, mais vous voyez le topo.
(D’ailleurs, le personnage principal de ce film représente bien le concept de quiet quitting. Comme quoi les milieux de travail n’évoluent pas aussi vite qu’on l’espère !)
Mais qu’est-ce qui explique qu’un employeur ou une employeuse opte pour le quiet firing, plutôt que de licencier un.e employé.e en bonne et due forme ? Deux raisons : la facilité ou l’incompétence.
La facilité
Dans bien des milieux de travail, renvoyer un.e employé.e n’est pas si simple. Il faut d’abord monter un dossier, prouver l’incompétence ou les malversations de la personne, suivre une série de mesures disciplinaires (avis verbal, écrit, etc.) pour finalement en arriver au renvoi.
Si l’employé.e fait partie d’une classe protégée (arrêt de maladie, grossesse, handicap qui nécessite des accommodements), il est encore plus ardu de procéder à son licenciement. Et si plusieurs employé.e.s donneraient volontiers leur démission en échange d’une prime de départ, celle-ci est peu répandue pour les postes subalternes.
La solution : pousser vers la porte.
L’incompétence
L’autre raison qui pousse l’employeur ou l’employeuse à démotiver son employé.e jusqu’au départ, c’est l’incompétence pure et simple. Et dans plusieurs cas, c’est très probablement la vraie raison derrière ce stratagème. Après tout, ne dit-on pas qu’il ne faut jamais attribuer à la malice ce qu’on peut attribuer à la stupidité ?
Bien des employeurs et employeuses ne savent tout simplement pas comment motiver leurs employé.e.s.
Bien des employeurs et employeuses ne savent tout simplement pas comment motiver leurs employé.e.s. De plus, certain.e.s gestionnaires sont évalué.e.s seulement par leurs patron.ne.s, et non par leurs employé.e.s. On se retrouve donc avec des employeur.euse.s qui veulent plaire à leur gestionnaire, et des employé.e.s insatisfait.e.s.
Comment se manifeste le Quiet Firing ?
Nous avons déjà abordé le tablettage, qui consiste à ne donner que des tâches répétitives à un.e employé.e. Mais voici quelques exemples de manoeuvres utilisées dans le quiet firing :
– Refuser des augmentations ou des promotions pendant plusieurs années de suite
– Soulever chaque erreur faite par l’employé.e
– S’attribuer les mérites qui devraient revenir à l’employé.e
– Prendre le crédit pour les idées de son employé.e
– Refuser toute demande raisonnable de congé
– Baser sa gestion sur les heures supplémentaires obligatoires
– Se montrer constamment indisponible
– Modifier le poste de l’employé.e sans préavis
Si vous remarquez certains de ces comportements chez votre boss, il est peut-être temps de quitter votre emploi, ou du moins, d’avoir une bonne discussion avec lui ou elle.