Lutte contre les LGBTphobies : voici ce qu’Elisabeth Borne doit faire pour changer la donne

-La PMA pour toutes (réelle avancée) a finalement été adoptée en juin 2021.
Moins bien : de nombreuses personnes en sont toujours exclues, à commencer par les personnes transgenres.

Elisabeth Borne, si vous nous lisez : en tant qu’alliée, vous pouvez changer ça. On peut vous aider, si besoin. Il suffit juste de modifier un peu le texte et de rappeler l’essentiel : les personnes transgenres ont droit au même traitement et respect que le reste de la population, à tous les niveaux.

-Les « thérapies de conversion » ont enfin été interdites.

-Les personnes gays peuvent désormais donner leur sang dans les mêmes conditions que les personnes hétérosexuelles. Plus besoin de déclarer son orientation sexuelle ni de rester abstinent quatre mois avant de donner son sang.

-On meurt toujours d’être trans en France. On se souvient du meurtre de Vanesa Campos en 2018, de l’agression de Julia Boyer à Paris en 2019, du suicide de Fouad, lycéenne transgenre en 2020.

Elisabeth Borne, si vous nous lisez : en tant qu’alliée, veillez à ce que le plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ ne soit pas qu’un stérile recueil de directives que personne ne lit. Passez à l’action, allez parler aux bénévoles des associations, écoutez-les, donnez-leur les moyens de faire bouger les lignes. Encore une fois, les vies trans ne tiennent souvent qu’à un (coup de) fil, ça ne peut plus durer.

-Les personnes intersexes se font encore mutiler.

Elisabeth Borne, si vous nous lisez : en tant qu’alliée, vous savez que la loi Bioéthique n’interdit ni les opérations ni les traitements médicaux mais ne fait qu’encadrer ces pratiques. Les séquelles potentielles sur les personnes concernées sont pourtant dénoncées par l’ONU ou le Défenseur des droits. On attend quoi ?

–Des réfugiés LGBTI menacés de mort dans leur pays d’origine se font toujours expulsés

Elisabeth Borne, si vous nous lisez : en tant qu’alliée, depuis quand les chiffres priment-ils sur l’humain ? Il est temps d’en finir avec cette politique qui porte atteinte aux droits fondamentaux des demandeurs et demandeuses d’asile.

Les personnes transgenres ne peuvent pas (non plus) bénéficier d’une autre avancée de la loi bioéthique permettant l’autoconservation des gamètes (ovule ou spermatozoïde), réservée aux femmes seules.

Elisabeth Borne, si vous nous lisez : en tant qu’alliée, comment justifier une telle aberration ?

Elisabeth Borne, si vous nous lisez : en tant qu’alliée, on radote mais comment justifier un tel non-sens ? On vous sait rationnelle et pragmatique. Prouvez-le nous.

La question de l’appariement, qui consiste à faire correspondre le plus possible les gamètes des donneurs avec les futurs parents, n’a pas non plus été tranchée. Comme expliqué sur Médiapart, en théorie, rien dans le droit n’oblige à faire une distinction entre les femmes racisées ou non. Les médecins sont censés prendre en compte le souhait des futures mères. En pratique pourtant, le corps médical applique majoritairement cette règle : un ovocyte d’une donneuse blanche ne peut être remis à une femme noire, et inversement. Si un arrêté est censé « harmoniser » les choses, de nombreuses lesbiennes non blanches dénoncent ce « racisme médical ».

Elisabeth Borne, si vous nous lisez : en tant qu’alliée, on vous invite à prendre connaissance de ce papier qui vous permettra, peut-être, de repenser le concept même de famille.

Classée sixième en 2018, la France est passée de la neuvième place en 2019 à la treizième place en 2020 en matière de respect des droits (classement ILGA), loin derrière Malte, la Belgique, l’Espagne ou le Monténégro.

Elisabeth Borne, si vous nous lisez : en tant qu’alliée, vous savez que la France peut mieux faire et se hisser en haut du classement. L’excellence en matière de droits LGBTQ+ n’attend pas.

Enfin, entourez-vous de ministres aussi “alliés” que vous et pour qui la lutte contre les LGBTphobies ne relève pas de l’impossible ou de l’inutile. On se souvient encore de la nomination de plusieurs ministres “anti-mariage pour tous” lors du dernier quinquennat… On vous fait confiance pour relever le niveau.

À vous de révolutionner les moeurs.