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Est-ce que le télétravail est là pour rester?
Google sera en télétravail jusqu’à l’été 2021 et 80% des entreprises américaines comptent faire de même. Il n’y a pas une journée où l’on n’apprend pas qu’une entreprise ou un secteur professionnel flirte avec l’idée d’adopter le télétravail à long terme. Certains parlent d’un retour «à la normale» en septembre, d’autres, comme Google, parlent de l’année prochaine.
À coup d’études et de statistiques qui sortent chaque semaine sur la question en faveur de cette tendance, autant du bord des employés que des employeurs, la tendance est plus que réelle.
Alors, maintenant qu’on goûte tranquillement à l’après-confinement (et qu’on se croise les doigts pour ne pas y retourner), qu’est-ce que le télétravail a changé dans nos vies? Et est-il là pour rester dans la vie d’après?
Le positif
En vrac: fini le va-et-vient infernal entre la maison et le bureau. La nouvelle conciliation travail/vie personnelle permet certains luxes qui n’existaient pratiquement pas avant la pandémie. Et le patronat réalise enfin que la machine peut continuer à rouler malgré une supervision à distance.
Bref, on a finalement l’impression que le marché du travail arrive en 2020. Tout le monde a été obligé de s’adapter rapidement. La vie de bureau n’est plus ce qu’elle était grâce, entre autres, à l’implantation d’outils de collaboration numérique des équipes de travail. Coucou Zoom, Teams, Whereby et compagnie!
Pour certains, le télétravail est vu comme la solution idéale aux problèmes écologiques, à la congestion routière urbaine et aux problèmes de conciliation travail/vie personnelle.
La flexibilité qu’offre la formule et la liberté d’être maître de son temps apportent plusieurs bénéfices. La productivité, entre autres, mais aussi la réduction du stress notamment grâce à la diminution du temps de déplacement.
Le négatif
Tout semblait si beau pour le télétravail, mais à défaut de paraître banal, il y a toujours deux côtés à une médaille. Je le sais, beaucoup de sagesse ici.
Avec tout le monde à la maison, il y a de quoi se sentir seul et isolé. Oui, l’implantation des plateformes de communication facilite la communication, mais elles ne la rendent pas pour autant organique. Tout semble forcé et les messages sont toujours moins clairs.
La «Zoom fatigue», anyone?
Bien qu’être à la maison nous évite les déplacements et nous permette une certaine latitude pour jongler avec nos obligations personnelles, cette réalité tend à brouiller les frontières entre le travail et la maison.
Sans balises claires, les heures travaillées peuvent très bien dépasser les limites imposées par le 9 à 5 traditionnel. La crise aura eu pour effet de briser nos routines pour le meilleur, mais aussi pour le pire.
Un télétravail efficace
Tout changement demande une certaine adaptation et, avec le test des dernières semaines, plusieurs tirent quelques conclusions sur ce que pourrait représenter le télétravail dans le monde d’après.
Avec la formule actuelle, on réalise que la collaboration et le sentiment d’appartenance à une équipe en souffrent. Réfléchir, brainstormer, balancer des idées n’est pas ce qui a de plus facile non plus. On ne se côtoie plus et la chimie d’équipe, qui peut s’avérer très payante dans la réussite d’une entreprise, en prend un coup.
Le fait de «se rendre au bureau» n’existe plus et peut nuire à tous celles et ceux qui jonglent difficilement avec la conciliation travail-famille. Et bien malheureusement, ce sont souvent les femmes qui écopent de ce côté.
Alors le télétravail, oui, mais le télétravail efficace d’abord et avant tout.
Pour y arriver, plusieurs parlent d’une formule à temps partiel ou hybride, qui permettrait aux employé.e.s de jongler avec leur horaire entre le bureau et la maison. À hauteur d’une ou deux journées par semaine à la maison par exemple.
Cette formule hybride permettrait un équilibre plus sain et efficace entre les tâches collaboratives et tout ce qui peut être fait de manière individuelle.
Il n’aura fallu qu’une «simple» pandémie mondiale pour révolutionner notre vision du monde du travail et finalement avancer dans notre conception de ce que peut représenter le travail dans nos vies. Fini le cadre très défini et rigide d’un boulot en entreprise, bonjour la flexibilité!
Maintenant, la question de savoir si l’adoption forcée du télétravail améliorera la santé mentale des travailleurs, leur conciliation travail-vie personnelle et leur productivité reste à déterminer. Mais la formule est clairement là pour rester d’une manière ou d’une autre.