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À quoi s’attendre si Trump est réélu président des États-Unis
Alors que le mandat de Joe Biden se termine dans un peu moins d’un an, les politiques et citoyens américains pensent déjà aux prochaines élections fin 2024. D’après les premiers sondages et l’engouement autour de celui qu’on pourrait qualifier de « République exemplaire » à lui tout seul (quatre procès et plus de 90 chefs d’accusation), Donald Trump a des risques d’être réélu Président des États-Unis. Et ce, alors même qu’il n’a pas encore été élu représentant du parti Républicain.
S’il gagne son second mandat, il compte bien être encore plus tyrannique et radical, comme en témoignent ses propos lors d’un discours prononcé le 11 novembre dernier dans l’État du New Hampshire. Il promet d’« éradiquer les communistes, les marxistes, les fascistes et les voyous de la gauche radicale qui vivent comme de la vermine dans les confins de notre pays ». L’ambition est claire : ciao la démocratie.
L’extrême droite a de beaux jours devant elle
L’une de ses mesures phares est de créer un système universitaire « anti-woke ». Il veut réduire le financement des écoles qui enseignent certaines matières qu’il juge « inappropriées ». Ce qu’entend Trump par « inapproprié », c’est d’enseigner d’une manière qui ne glorifie pas l’image des États-Unis. Pas étonnant que la théorie critique de la race soit dans sa ligne de mire.
Il veut également adopter « un projet de loi établissant que les seuls genres reconnus par le gouvernement américain sont les hommes et les femmes, et qu’ils sont attribués à la naissance » comme il le dit dans une vidéo publiée sur Truth Social, son propre réseau social pour contourner ses bannissements de X et Facebook, rapporte The Times. Les médecins seraient interdits de faire des interventions médicales de transition pour les mineurs et l’interdiction des personnes transgenre dans l’armée serait rétablie.
En matière d’immigration, Trump souhaite mettre fin à la présence de tous les sans-papiers en les regroupant dans des centres de détention. Pendant un discours de campagne à Summerville le 25 septembre dernier, il a déclaré envisager de mener « la plus grosse opération de déportation de l’histoire de l’Amérique ». Prenant exemple sur ses pairs, ici le nouveau président des Pays-Bas Geert Wilders, il prévoit aussi de réintroduire des mesures telles que l’interdiction d’entrée sur le territoire pour les ressortissants de certains pays musulmans et de supprimer le droit du sol pour les enfants de parents en situation irrégulière.
Plus autoritaire que jamais
Plus inquiétant encore, dans une interview pour Fox News, l’ancien président a expliqué qu’il ne serait pas un dictateur, SAUF le premier jour de son mandat. Il compte fermer la frontière avec le Mexique et « forer, forer, forer » les puits de pétrole et d’énergies fossiles du pays. Cette déclaration annonce la couleur, Trump est prêt à garder son titre de leader du deuxième pays le plus pollueur du monde.
Depuis toujours, la doctrine des Républicains est de laisser chaque État et ses pouvoirs locaux prendre la plupart des décisions pour son territoire. Mais Trump veut avoir plus de contrôle et assume vouloir s’accorder plus qu’uniquement le pouvoir exécutif, quitte à utiliser la violence.
L’ancien dirigeant des États-Unis souhaite instaurer des politiques encore plus sévères pour lutter contre la criminalité. Dans un premier temps, il veut que toutes les personnes reconnues coupables de trafic de drogue soit condamnées à la peine de mort. Il défend aussi le « stop-and-frisk » (arrestations et fouilles) qui n’est autre que la version Trumpiste du délit de faciès.
Ne cachant pas son dégoût de la gauche, il a promis d’engager des renforts armés pour les villes dirigées par des femmes ou des hommes politiques de gauche pour « rétablir l’ordre ». Par contre, pas question de revenir sur le port d’armes pour lui qui est « fier d’être le président le plus pro-armes et pro-deuxième amendement que vous n’ayez jamais eu à la Maison Blanche » comme il l’a clamé lors de la réunion annuelle de la National Rifle Association en avril.
Dans la famille des dictateurs, je demande l’oncle
Quand on écoute les propos de Trump, on se rappellerait presque les doux mots de Mussolini ou même Hitler, à commencer par le terme « vermine » utilisé dans son meeting du 11 novembre et précédemment utilisé par le dictateur allemand. Et ce n’est le seul point commun que Trump a avec ces différentes figures du fascisme.
Il veut contrôler les institutions qui régulent l’audiovisuel, autrement dit, censurer les chaînes d’informations américaines qui ne vont pas dans son sens, notamment la NBC et MSNBC. En septembre dernier, il a déclaré sur Truth Social que les deux médias feraient l’objet d’une enquête pour “trahison menaçant le pays“.
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Notez l’ironie de sa dernière phrase : « Les médias de fake news devraient payer une lourde amende pour ce qu’ils ont fait au grand pays qu’étaient les États-Unis autrefois ! »
Fin 2022, toujours sur Truth Social, il légitime clairement sa désobéissance à la Constitution par la supposée manipulation de Joe Biden des scrutins qui expliquerait pourquoi il n’a pas été réélu en 2020 : « Une fraude massive de ce type et de cette ampleur permet de mettre fin à toutes les règles, à tous les règlements et à tous les articles, même ceux qui se trouvent dans la Constitution. »
En outre, il annonce lors d’une assemblée publique avec CNN vouloir accorder une “grâce totale” aux responsables de l’assaut du Capitol parce que « ce sont des gens formidables ». Et par la même occasion, octroyer des privilèges, notamment à l’embauche, pour ses partisans.
Pour les plus optimistes, la seule éclaircie à envisager est que ses mesures ne soient pas appliquées car refusées par le Congrès ou la justice américaine. Ce qui est probable étant donné la violation au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) des Nations Unies qu’elles constituent.