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Avis à tous les amateurs de musique électronique en quête de découverte : URBANIA est parti à la rencontre d’Hugo, alias Youg, un artiste français parti s’installer à Montréal afin de développer son projet de musique électronique. Le 7 mai est sorti son EP The Sense of Thought, « une pièce de quatre titres qui définissent quatre émotions liés à des moments marquants de [sa] vie ». Mélodiques, ses titres nous invitent à ressentir la musique électronique différemment. Si vous ne connaissez pas encore, pas de panique : vous êtes au bon endroit.
Comment as-tu découvert le monde de la musique ?
J’ai toujours eu une passion pour la musique, notamment grâce à mon père avec qui j’ai eu de longue conversations philosophiques et psychologiques sur le rapport de l’homme au son. J’ai commencé à faire de la musique électronique à 17 ans. Je suis technicien du son et régisseur de spectacle de formation. J’ai été constamment baigné dans la musique et la culture. J’ai commencé dans le milieu des free parties en France.
J’ai découvert la musique électronique via Internet, et ensuite dans les raves parties. Je me suis acheté mes premières boîtes à rythme, et ensuite avec des amis, on a monté un sound system.
J’ai commencé par beaucoup de production, puis je me suis tourné vers le mix pendant de nombreuses années. J’ai joué dans des bars, des clubs à Albi et Toulouse avec des collectifs qui m’invitaient ou qu’on avait montés. Ça a mené à d’autres projets culturels et associatifs, comme celui qu’on a fait au Maroc, pendant 3 mois pour apporter du matériel médical, des vêtements et monter des ateliers de musique dans des centres culturels et faire des concerts.
Et puis, il y a 2 ans, je suis parti à Montréal pour continuer mon métier dans le spectacle, mais aussi avec l’idée de mettre devant ma veine artistique. J’avais des connexions dans le milieu de la musique électronique montréalaise, donc je me suis dit que ce serait plus accessible de faire mon projet là-bas.
Comment est né ton projet d’EP The Sense of Thought ?
Cela fait 2 ans que je travaille sur ce projet maintenant. En fait, je me suis demandé comment je pouvais exprimer des émotions ressenties au quotidien par la musique. Cette pièce s’accorde sur quatre titres qui définissent quatre émotions liés à des événements particuliers, marquants dans ma vie. Ça avait du sens pour moi de le faire maintenant puisque je suis arrivé à Montréal et cette arrivée a été un tournant important dans ma vie. C’est un moment où je me suis remis à la composition, et c’est comme ça que sont sortis ces morceaux. C’est un mélange de beaucoup de sensibilité et de vécu.
Comment appréhendes-tu la scène électronique montréalaise ?
J’ai beaucoup de contacts à Montréal, notamment des labels dans la musique électronique. À Toulouse, la scène était assez saturée quand j’y étais. Cette venue à Montréal m’a permis de faire cette cassure entre mon travail de technicien et mes projets musicaux. Je travaille dans un studio qui se trouve dans un building avec plusieurs studios différents, ce qui fait que j’ai pu rapidement nouer des contacts et des liens avec tout le monde.
Quelles sont tes influences musicales ?
La première influence que j’ai eue est Amon Tobin, quand j’ai découvert la musique électronique. Surtout dans ses premiers albums, où il mélangeait jazz et musique électronique. C’était proche de la musique concrète. Il y aussi Jeff Mills, Richie Hawtin, Adam Beyer. Plus récemment, j’aime aussi Alex Banks, Nils Frahm, Rone. Ça fait 4-5 ans que je suis le parcours de Rone, et je trouve qu’il a un univers que j’aime beaucoup. Sinon, j’adore Dexima, un artiste d’Albi. Il a été un peu la personne que j’ai suivie quand j’ai commencé à mixer. On est dans cette même veine de musique très mélodique. Et puis j’aime beaucoup la techno de détroit, et toute la scène techno des années 1990.
Comment as-tu pensé la sortie de ton EP ?
Ça fait un moment que je veux me remettre dans le live-set. J’ai pris mes morceaux de l’EP, je les ai complètement découpés, j’ai mélangé ces morceaux et j’en ai sorti un mix, un patchwork. Je l’ai présenté sur plusieurs radios comme Ola Radio, récemment. Dans les prochains mois, ça va être diffusé sur des radios montréalaises plus locales, en live-stream.
Comment as-tu vécu les changements dans l’industrie électronique avec la pandémie ?
Au début ça a été très frustrant, parce que j’avais une série de dates prévues. J’ai fait la dernière date au mois de mars 2020. J’avais pleins d’autres dates, je travaillais avec un manager pour faire une tournée en Asie. Je devais aussi me produire en festival. Avec la perte de mon job dans le spectacle à cause du Covid, Je me suis dit que ce serait la bonne opportunité de faire de la production et de travailler sur mon EP, sur sa direction artistique et créative.
Et puis, au début du confinement l’année dernière, avec ma copine on a monté une plateforme de live-streaming qui s’appelle insideout. Le but était de se retrouver à travers le jeu d’artistes et des lives machine. L’idée était d’avoir une part d’intimité des artistes qui se filmaient chez eux qu’on retransmettait sur la page Facebook. On faisait des lives tous les jours, aux quatre coins de la planète. Je vais d’ailleurs diffuser mon EP sur la page.
Finalement, j’ai aussi décidé de reprendre mes études à l’Université de Montréal en musique numérique. ça va me permettre de travailler plus l’aspect technique du son, de faire de la création sonore. Donc de faire de la musique concrète.
À quoi aspires-tu pour la suite ? Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?
Je veux reprendre des dates pour jouer mon live ! Je veux laisser le côté dj-set de côté et me consacrer au live-set, que je trouve beaucoup plus intéressant artistiquement parlant. Reprendre aussi des projets de tournées à travers le monde…