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À la découverte de Ramo

Montez le son.

Par
Romain Amichaud
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La sortie de son nouvel EP Demain sera superbe nous plonge dans son univers coloré et vivant. Empreint de l’art naïf du Douanier Rousseau et de textes remplis d’optimisme, ses mélodies pop rythmées nous apportent un rayon de soleil réconfortant. Si vous ne le connaissez pas encore, c’est normal : vous êtes au bon endroit.

D’où vient le nom Ramo ?

Il y a un double sens. L’écriture phonétique des rameaux, ces petites branches qui tiennent les feuilles. C’est aussi l’anagramme d’« amor », amour en espagnol. Le côté végétal et le côté lien interpersonnel.

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Quelle est l’origine de ta passion pour la musique ?

Quand j’étais petit, mes parents m’ont offert un orgue Yamaha PSS, avec des sons cheap, style Bontempi. Avec un pote, on reprenait des morceaux de l’époque : Jean-Michel Jarre, Vangelis, Moroder. Ensuite, à 10 ans, je suis entré au conservatoire et je me suis inscrit à la trompette parce qu’il n’y avait plus de places au piano ! (rires) Puis, j’ai formé un groupe avec des amis, Yalta Club. Le groupe s’est arrêté et j’ai lancé Ramo. Il n’y a pas eu de grande stratégie, les choses se sont faites petit à petit par capillarité.

Quelles sont tes inspirations musicales ?

Les Talking Heads reviennent beaucoup. J’ai écouté en boucle l’album Blonde de Frank Ocean. Il y a aussi un disque magnifique d‘un artiste français Thousand : Au paradis. Dans ce qui tape plus, Acid Arab ou Arnaud Rebotini. Ce qui me touche, c’est le groove électro et la pop française. De la rythmique répétitive, du texte et de la mélodie.

C’est quoi ton processus d’écriture ?

Je me note en tout temps des phrases qui me touchent. Je me fais des stocks d’embryons, un sac à idées avec des thématiques. C’est comme la neige, des petites poussières autour desquelles se forme le flocon. De l’autre côté, je pars de séquences rythmiques assez basiques. Pour À nouveau sauvage par exemple, j’ai entendu une basse dans un documentaire et ça a été mon point de départ. Après, je pioche dans mon sac à idées pour l’écriture. Des fois, ça part aussi d’une mélodie comme Au cœur de la beauté.

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Peux-tu nous parler de l’influence de l’art naïf et de l’optimiste très présent dans tes chansons ?

J’habitais à Laval quand j’étais petit, la ville d’origine du Douanier Rousseau. Nous allions souvent à l’école au musée des arts naïfs installé dans le château de la ville. Au travers d’exercices ludiques, j’ai découvert l’art.

J‘ai beaucoup de souvenirs et d’affect pour ses tableaux. Quand j’ai commencé à écrire, mes textes empruntaient un vocabulaire très luxuriant et chaleureux avec des mélanges paradisiaques de jungles, d’hommes et d’animaux se côtoyant. Aussi, je cultive l’optimisme et je crois à la force de cette tournure d’esprit.

Je suis un fan d’Alain Damasio et Pablo Servigne qui parlent de « la force des imaginaires ». Je suis convaincu qu’on est plus fort quand on dit ce que l’on veut plutôt que ce qu’on ne veut pas. Le titre, dont je suis le plus fier, Au cœur de la beauté, parle justement de la difficulté d’être optimiste mais que dans une certaine mesure, c’est un choix.

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Comment est venue l’idée de ton icône, la tête de toucan ?

C’est mon amie artiste La Robotte. Elle faisait une série sur des humains à têtes d’animaux. Ça représente parfaitement cette chose qui brouille la frontière entre l’homme et l’animal. Je l’ai décliné partout ensuite comme un fil rouge. Après, il y a une certaine limite physique avec la tête de toucan surtout en concert. J’aurai dû lui demander de dessiner un macareux ! (rires)

Est-ce que la pandémie a beaucoup affecté tes projets ?

Malgré le confinement familial, où il n’est pas forcément facile d’être disponible et libéré dans l’écriture, j’ai avancé sur de nombreux morceaux. J’ai hâte de rentrer en studio pour préparer la suite. Et puis, on vient de m’écrire pour une date de concert en septembre. Le message était : « Est-ce que ça pourrait t’intéresser ? » J’ai tout de suite répondu : « Mais oui ! » (rires).

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