Logo

A la découverte de Lee-Ann Curren

Montez le son.

Par
Barbara Paul-Foos
Publicité

Peut-être que son nom vous dit déjà quelque chose. Sacrée double championne d’Europe de surf il y a quelques années, cette artiste basquo-américaine s’impose désormais peu à peu dans le milieu musical. Son EP Shapes, Colors disponible depuis février dernier mélange les sonorités pop, rock, électro et psychédéliques. Le tout accompagné par une douce voix qui flotte au rythme des mélodies harmonieuses à travers 4 morceaux. Des airs mélancoliques et des boucles enivrantes, une valeur sûre pour s’évader. Si vous ne la connaissez pas encore, c’est normal: vous êtes au bon endroit.

Publicité

Pour ceux qui ne te connaissent pas, comment te décrirais-tu ?

Je dirais que je fais une musique douce, mystérieuse, mélancolique parfois mais joyeuse aussi. C’est un mélange d’électro, de rock indé et de pop.

Tu as un parcours atypique, comment l’amour de la musique est-il né chez toi ? Quelles sont tes inspirations ?

La musique a toujours été très présente dans ma vie, dans ma famille. Mes parents étaient des mélomanes et mon père en joue encore. La musique fait partie de ma vie depuis que je suis petite, un peu comme le surf. Je n’ai jamais pris de cours mais il y avait toujours des instruments à la maison. Avec des amis, quand j’étais enfant, on faisait déjà des reprises! J’ai toujours essayé de jouer de la musique pendant mon temps libre. Mon beau-père avait une collection de CDs de rock indé des années 90, il adorait Bjork, Radio Head, etc. Alors j’ai eu accès aux classiques assez vite. Et puis, en Californie, avec mon père, j’ai découvert Joni Mitchell qui est une artiste incontournable à mes yeux. En ce moment, j’écoute beaucoup Petit Fantôme, qui joue d’ailleurs avec moi. J’écoute aussi beaucoup Frànçois and The Atlas Mountains.

Publicité

Comment trouves-tu l’équilibre entre tes deux passions, le surf et la musique ?

Je n’ai jamais vraiment voulu lâcher l’un pour l’autre. Mais c’est le genre d’activité où il faut parfois foncer. Alors dès que j’ai une opportunité d’avoir de bonnes vagues, de faire un projet avec le surf, j’y vais à 200% et je garde la musique comme un supplément pour me sentir bien à côté. Et vice versa! J’essaie de ne pas me prendre la tête à essayer de faire les deux en même temps, sinon je fais tout mal.

Tu as fais partie du groupe “Betty The Shark”, quel(s) souvenir(s) en retiens-tu ? Qu’est-ce que ça t’a apporté ?

C’est là que j’ai tout appris, ça a été une super expérience. Avec le recul, maintenant je me rends compte que c’est difficile de faire tout toute seule: en groupe, il y avait une énergie collective stimulante. C’était un échange et, en groupe, on sent tout de suite une belle énergie quand un morceau fonctionne bien. Toute seule, je me remets plus souvent en question, je doute plus. Mais ça me permet de faire des morceaux plus personnels aussi.

Publicité

As-tu des rituels de création ? D’où te vient l’inspiration pour tes morceaux ?

Mes créations commencent vraiment par des sons, des textures. Je ne me considère pas comme une parolière qui écrit d’abord des textes et qui trouve ensuite le son qui va avec. Je dois d’abord mettre le son assez fort pour me plonger dedans. Faire des boucles assez rapides, des nappes, c’est un peu hypnotique: mais c’est ça qui me permet de sortir des morceaux seule.

Comment s’est passée la création de ce premier EP en solo ?

La première phase c’était de décider de faire de la musique toute seule. Quand le groupe s’est arrêté en 2017, j’ai pris le temps de réfléchir: lancer un autre groupe, ou intégrer un groupe existant. Ça ne s’est pas fait et j’ai commencé à faire ma musique dans mon coin. Je cherchais une façon de jouer en live toute seule sans devoir embêter quelqu’un pour venir avec moi sur scène (rires). J’ai pas mal regardé les séquenceurs et les synthés pour obtenir le son que je voulais et ça a marché. J’ai commencé à brancher les synthés entre-eux, à faire des boucles: c’est vraiment parti comme ça pour les premiers morceaux. Ma deadline c’était mai 2017 donc j’avais 4 morceaux prêts, et depuis les morceaux ont beaucoup évolué.

Publicité

Quel est le morceau qui te rend fière et pourquoi ?

Conversations et Dreamworld sont mes préférés. Conversations, pour moi, c’est le single de l’EP. C’est un morceau assez long mais je trouve ça intéressant que la deuxième partie soit assez forte pour ne pas avoir été coupée au montage (rires).

2020 t’inspire ou te décourage ?

Ça m’inspire mais il y des moments où c’est frustrant. C’est une année qui est très dure globalement. Moi j’ai beaucoup de chance, je suis bien, je peux faire de la musique. J’essaie de prendre tous ces challenges comme une énergie positive. J’avais prévu d’enregistrer et de produire mes morceaux par moi-même donc je vais en profiter pour le faire…

Que pouvons-nous te souhaiter pour la suite ?

Publicité

D’enregistrer la meilleure musique possible pendant ces deux prochains mois. Et je souhaite, pour tout le monde, que les choses reviennent peu à peu à la normale, qu’on puisse profiter de la musique, de la culture et de l’art bientôt.

Il y a aussi le nouveau clip de Two qui est sorti. Je l’avais fait pendant le confinement avec de l’aquarelle. C’est un peu fait-maison, à la main. Je l’aime beaucoup.