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A la découverte de Chien Noir

Montez le son.

Par
Barbara Paul-Foos
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C’est à travers un univers pop et des sonorités de guitare, de piano et d’électro que Jean Grillet aka Chien Noir nous transporte. Un univers rempli de sentiments, de réflexions et d’expériences de vie. Tout ce qui peut rythmer sa créativité l’anime. Bercé par la chanson française, ses textes le guident, comme un chien dans la nuit. Son single Lumière Bleue, sorti le 27 octobre 2020, expose bien le mélange entre pop et variété française. Si vous ne le connaissez pas, c’est normal : vous êtes au bon endroit.

En 3 mots, comment te décrirais-tu ?

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Songwriter, j’écris des chansons sur ce qui nous traverse, que ce soit des gens, des rencontres, de l’amour, de la violence. Obsessionnel, il y a des sujets qui sont toujours là, qui m’obsèdent. Perte de contrôle, c’est un des thèmes sur lesquels j’écris beaucoup.

Pourquoi « Chien Noir » ? Il y a une histoire particulière derrière ce nom ?

Il y a un pirate qui s’appelle Chien Noir dans l’Ile au trésor de Robert Louis Stevenson. C’est une littérature que j’ai beaucoup lue à une époque, avec des gens qui prennent des risques. C’est très fort comme littérature et ça m’a aidé à me structurer. Le Chien Noir m’a sauté au visage, parce qu’un chien c’est plein de choses en même temps : le chien qui attaque le facteur, le protecteur, le meilleur ami, le chien errant, etc. Je trouvais que c’était un bon moyen de dire en deux mots plein de choses. C’est une sorte de totem pour moi, le gardien d’une frontière.

Quelle est l’histoire de ton parcours musical ? Pourquoi avoir opté pour ce style de musique ? Quelles sont tes inspirations ?

Ça a commencé avec ma maman qui essayait d’apprendre le piano, et ensuite elle m’a inscrit dans une école. Et là j’ai tout de suite eu une grosse passion pour la musique, et ça ne m’a jamais quitté. J’ai écrit ma première chanson à 12 ans ! J’ai quand même passé un diplôme dans un autre domaine mais ça ne m’intéressait pas, au final. Alors j’ai fait le conservatoire et là j’ai appris la musique avec un grand M. Toute la technique, la grammaire de la musique, l’institution.

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Côté inspirations, il y a surtout des albums qui m’inspirent comme Carrie & Lowell de Sufjan Stevens, un album magnifique qui ne vieillit pas. Et aussi Kanye West, j’aime beaucoup, c’est un génie du sampling. Ou encore PNL, je trouve ça magique. Ce que j’essaye de faire c’est de concilier ces personnes musicalement, je travaille avec des synthés, des samplers et des guitares. C’est un mélange, une sorte de folk électronique, folk hip-hop. Je ne sais pas comment dire ! (rires) Quand j’étais petit dans les années 90’s c’était interdit d’écouter la dance qui passait à la radio. Je crois qu’aujourd’hui je suis toujours cette personne qui cherche à écouter de la dance mais aussi du jazz ou de la musique classique.

Comment choisis-tu les thèmes abordés dans tes morceaux ? Pourquoi les fantômes, par exemple ?

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J’ai l’impression que c’est plutôt les sujets qui me choisissent. C’est quelque chose de très douloureux pour moi d’écrire, c’est difficile et ça me prend beaucoup de temps. Mais quand ça vient, ça s’écrit vite. Soudain, j’ai quelque chose à dire, je vais rencontrer quelqu’un, etc. Pour les fantômes, ça fait un peu taré de dire ça, mais un jour j’ai vu des livres s’envoler… Bien sûr, ils ne sont pas restés en l’air mais c’était assez impressionnant. Ces fantômes, qu’ils existent ou non, ce n’est pas important mais ce qu’ils racontent de nous, c’est génial. Qu’est-ce que c’est un fantôme ? C’est aussi ce que tu as dans la tête mais qui ne t’appartient pas, des colères qui ne sont pas les tiennes qui peuvent venir de tes parents, etc. Parfois, il y a des choses qui nous hantent mais qui ne nous appartiennent pas, c’est ça les fantômes.

De quel morceau es-tu le plus fier ? Pourquoi ?

Lumière bleue c’est une petite fierté (rires). C’est fou à quel point cette chanson m’a été viscérale. J’ai eu beaucoup de mal à l’écrire, je l’ai terminée avec Mark Daumail (de Cocoon). Elle me hantait, je n’arrivais pas à la finir mais je sentais qu’il y avait quelque chose de vrai et de sincère dans cette chanson. Quand je l’ai finie, j’étais très content. C’est la chanson des premières fois, on a le clip mais on va travailler encore sur des projets avec ce morceau.

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L’année 2020 et son climat pesant, ça t’inspire ou te déprime ?

Ce n’est pas évident. Ce qui est bizarre, c’est que ça m’a permis de beaucoup travailler. Je suis musicien en studio, j’ai enregistré pour beaucoup de personnes. Quand tu es au service de quelqu’un, ce n’est pas très difficile. Par contre, pour créer, j’avoue que j’ai du mal en ce moment. J’ai du mal à me projeter, et on ne rencontre plus personne, je trouve ça d’une tristesse infinie. Cette période est très difficile, de ne pas pouvoir se projeter avec les autres, c’est très compliqué pour moi. Je sais bien que les artistes sont censés donner un message d’espoir, mais moi je suis triste de tout ce qui se passe… Je préfère être sincère.

Que pouvons-nous te souhaiter pour la suite ? As-tu des projets ?

J’ai enregistré un EP avec pas mal de titres qui va sortir au printemps 2021 normalement. Donc je prépare cette sortie, ainsi qu’un nouveau single qui va bientôt être disponible. J’ai aussi envie de m’investir plus dans l’image que je donne de moi, dans la création d’un clip, de sessions live. J’aimerais trouver un moyen de montrer comment je suis en live, à défaut de faire des concerts. À suivre…

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