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Amoranno. On a essayé de savoir quel âge il avait, en vain. En revanche, on sait que ce qui compte pour lui c’est « faire parler la musique ». Son premier single Bateau tient, en effet, cette promesse. À travers un style épuré et une écriture spontanée, l’artiste nous offre un clip en slow-motion captivant. Si vous ne le connaissez pas encore c’est normal : vous êtes au bon endroit.
Ça vient d’où Amoranno ?
Je suis d’origine italienne du côté de mon papa. Je voulais quelque chose qui soit en rapport avec l’amour de la vie. Amoranno signifie « l’amour du temps » en italien. L’importance des expériences sur lesquelles on se construit. Je ne parle pas du tout italien sinon ! (rires) J’ai eu une copine italienne pendant 3 mois, mais c’est tout.
Comment t’es venu ce goût d’écrire des poèmes, si jeune ?
Ça a commencé par des dessins. J’ai fait de la danse, du hip-hop aussi. Ça ne me correspondait pas du tout parce que je n’arrivais pas à créer. Avec le dessin non plus, je n’arrivais pas à aller au bout de ce que je voulais faire. Du coup, j’ai commencé à écrire des poèmes. Au début, c’était nul ! Pendant 3 ou 4 ans, je n’ai pas arrêté d’aller sur Youtube, j’écoutais 20 ou 30 prods par jour. Maintenant, je travaille avec des beatmakers qui m’envoient des palettes de prods. Je parle de ce qui me touche, j’ai envie de retranscrire des émotions. Quand j’ai un coup de cœur pour une instru, ça sort tout seul.
Quelles sont tes influences musicales ?
Je ne me suis jamais vraiment reconnu dans les grandes têtes d’affiche. Makala, un rappeur suisse, a dit quelque chose de super juste: « Les grosses têtes d’affiche se désolidarisent du rap ». Il voulait dire qu’ils ont une façon très hautaine de prendre le rap. Et je suis d’accord avec ça. Comme tout le monde, je les écoutais mais je m’intéressais aussi à des clippers. C’était pas du grand niveau mais c’est ce qui m’a rapproché du rap. Je suis toujours venu tout seul à toutes mes sessions, j’avais besoin d’un endroit humain. Je ne connaissais pas cette ambiance collective où on boit, où on fume, où on fait de la musique ensemble. J’ai rencontré des gens au studio 13ème monde comme Laruse qui était en groupe avec Landy. Je les écoutais depuis longtemps. Leur morceau Assasssin dans la ville parlait de fraternité, quelque chose que j’ai toujours voulu avoir. Et un jour, je les ai rencontrés au studio. Par la suite, on a fait un morceau ensemble.
Peux-tu nous parler du clip de Bateau que tu as co-réalisé ?
On a d’abord essayé avec une équipe de tournage, mais ça ne me convenait pas. Alors on a opté pour une deuxième solution avec deux clippers avec qui je bosse beaucoup, qui sont des potes aussi. On avait déjà tourné des scènes d’été et on s’est dit que ça collerait super bien avec l’univers de Bateau si on faisait aussi des scènes d’hiver. Ce contraste entre les deux saisons et le côté intemporel. On est parti tourner des scènes sur la dalle de Beaugrenelle et on a trouvé des bons petits plans.
As-tu reçu des échos au sujet de Bateau ?
Oui j’ai eu des bons retours, je suis content. Mais je reste un éternel insatisfait, il y aura toujours un truc qui manque. J’ai toujours la même détermination qu’au début. Le nombre de vues, ça ne me parle pas trop. Mon réel accomplissement, c’est la sortie, le rendu visuel, le montage, toute la partie en studio. Après je pose ça là, ce n’est plus de mon ressort et je pense déjà à mes autres projets.
Est-ce que tu peux nous parler justement de tes futurs projets ? Est-ce que tu prépares un Grünt ?
J’aimerais bien un Grünt (rires) ! Le Grünt # 42, pour moi, il est légendaire avec Limsa d’Olnay et Lesram. Le Grünt # 27 avec les Tontons Flingueurs est super aussi. Pour la suite, je reviens de chez mon clipper, on travaillait justement sur le montage d’un clip. On va essayer de préparer quelques scènes aussi en espérant que le Covid nous laisse un peu tranquilles…