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« Bouuuuuuge cette vie ». Vous vous souvenez ? Merci Wallen. Et si elle avait raison ? Voici quelques trucs et astuces récoltés auprès de celles et ceux qui ont tout quitté pour renaître (ou presque). Prenez ça comme le petit coup de fouet nécessaire pour vous motiver à vivre une vie à la hauteur de vos attentes. Même pas peur, 2020.
1 – Suivre ses envies et se laisser des portes ouvertes
Après 7 ans d’études de pharmacie, Iracema a voulu explorer le monde. Elle n’avait jamais voyagé et ne savait pas vraiment où aller. Elle voulait juste voir autre chose. C’est grâce à une amie guadeloupéenne que le déclic a opéré. « Elle m’a parlé de son île, elle m’a donné envie de partir. » Une semaine plus tard, après avoir trouvé un job, elle prenait un billet pour les Antilles. « C’était dingue, j’étais surexcitée ! Je ne pensais pas que c’était aussi facile de partir. Je ne me suis pas trop posée de questions: j’ai juste lancé une perche et saisi l’opportunité. » Iracema a vécu une vie de rêve au soleil pendant quelques années avant de revenir en métropole pour reprendre ses études et se reconvertir. Comme quoi, il n’est jamais trop tard.
« Ça me rassure de ne plus être coincée avec le même métier toute ma vie. »
Entre son retour de Guadeloupe et la période des inscriptions en master, il lui restait 7 mois: elle a décidé d’aller les passer en Angleterre. « C’était un rêve de gamine. Comme je ne savais pas trop quoi faire de ces quelques mois, je me suis dit que c’était l’occasion parfaite pour y aller. Ce n’était pas facile car je ne parlais pas vraiment anglais et il y avait beaucoup d’obstacles administratifs, mais ça valait le coup. » Sur place, elle trouve un job de caissière à Manchester et devient rapidement bilingue. « En rentrant, j’ai postulé à plusieurs masters, un seul m’a accepté… et tous les cours étaient en anglais! Sans le savoir, j’avais fait le bon choix de partir en Angleterre. Et puis, ce master va me permettre d’intégrer une industrie où je pourrai facilement changer de carrière. Ça me rassure de ne plus être coincée avec le même métier toute ma vie. »
2 – Se donner un an pour tester un projet
Changer de vie, ça fait flipper, c’est sûr. Alors si l’idée de tout changer d’un coup vous effraie, vous pouvez toujours tester le principe du « satisfait ou remboursé ». Qu’est-ce qui vous empêche de revenir en arrière si cela ne vous convient pas ? Rien (à part vous). Changer de vie parait tout de suite plus facile, hein ? Avec quelques économies de côté, c’est toujours mieux, évidemment. Donnez-vous les moyens, faites-vous confiance.
C’est en partant de ce principe que Romain, d’origine parisienne, a décidé de changer de ville ET de métier. Et ce, malgré toutes ses appréhensions. « À force de me triturer l’esprit, je me suis dit qu’il fallait arrêter de me poser des questions, la seule réponse était d’essayer. Quand tu commences à te poser des questions, à te demander si ce n’est pas mieux ailleurs, c’est qu’il est temps de se bouger et de changer. Que ce soit de ville ou de métier. Au fond, tu sais que tu dois le faire, alors il faut arrêter de réfléchir et juste se lancer. En vrai, on ne risque rien à partir ou à essayer un projet pendant une année. Au pire, si ça ne marche pas, on peut facilement revenir en arrière. »
Maintenant qu’il a testé (et approuvé) sa vie à Nantes, Romain prépare la deuxième étape de son changement de vie : sa reconversion. « Je cherche à changer de métier. Je veux travailler dans l’environnement, par n’importe quel moyen. J’applique le même protocole: je vais tester ce domaine durant un an et puis je verrai si cela me convient. » No stress.
3 – Partir pour se sauver soi-même
Il faut parfois partir pour mieux se (re)trouver et être jugé à sa juste valeur. Transformer ses différences en forces. Grand reporter à France 2, Zinédine avait un job de rêve mais il étouffait dans une « rédaction élitiste et raciste » selon ses dires. Il a fini par démissionner, pour partir monter sa boîte de production au Brésil. Un pays où il n’avait jamais mis les pieds et dont il ne connaissait même pas la langue. C’était presque une question de survie pour lui.
« Il faut s’arracher de son ancien biotope pour en découvrir un autre. »
« Quand je suis parti vivre à Sao Paulo, j’ai d’abord pensé à moi-même, pas trop à ma famille. Je voulais me sentir vivant à nouveau, c’était le plus important. Si on ne sort pas de notre zone de confort, on ne fait pas grand chose au final dans la vie… Il faut s’arracher de son ancien biotope pour en découvrir un autre. On ne peut pas vivre à la fois dans le passé et le présent. »
Et pour ça, il n’est pas forcément nécessaire de partir au bout du monde: changer de milieu ou d’entreprise peut déjà faire une grande différence. C’est le cas pour Bérengère qui a quitté un poste haut placé dans une multinationale pour un métier plus humain dans une PME. « Je n’en pouvais plus d’être dans une boîte où j’étais un matricule. Quand je m’entendais dire au mec de l’informatique, “Bonjour! Je suis 491224B…”, je ne me reconnaissais pas. Je préfère une entreprise à taille humaine, même si ce n’est pas la boîte parfaite. Au moins, on m’appelle par mon prénom !» Changer ses ambitions, ça change la vie.
4 – Il n’y a que deux questions essentielles à se poser
On a parfois (souvent?) envie de partir mais la peur de s’éloigner de ses proches prend le dessus. Édouard en sait quelque chose. Quand on lui a proposé un poste à l’autre bout du monde, sa réponse a été immédiate. « Je pense m’être donné environ un quart de seconde de réflexion avant de dire oui. Impossible de refuser. En revanche, il a fallu que je me mette un sacré coup de pied aux fesses, par rapport aux amis. “Quitter” mes amis a été un véritable déchirement. Ils sont essentiels pour moi, ils sont mon socle. »
Son conseil ? « Je dirais que la première chose, et peut-être même l’unique chose, c’est de savoir s’il s’agit vraiment d’une volonté, et non pas d’une fantaisie. Cela ne veut pas dire peser le pour et le contre, mais juste savoir si l’on en a VRAIMENT envie. Si oui, alors vérifiez que le plan est viable, même si c’est difficile: ce n’est pas la question. Juste savoir si c’est viable. Si tout est ok, alors il faut lancer le processus sans attendre. Et après seulement voir comment gérer le reste. » Et comme le rappelle Édouard, quitter ses amis c’est aussi s’en faire de nouveaux. « Si ce sont de vrais amis, ils le resteront. En plus, là bas j’ai eu la chance de rencontrer des gens extras qui sont depuis devenus des amis très proches. »
5 – Ne pas trop réfléchir et sauter dans le grand bain
Changer de vie, c’est comme sauter du grand plongeoir: le plus dur c’est la première fois. On a peur, le plongeoir parait trop haut, on ne sait pas si l’eau est bonne, etc. On hésite, on flippe, on stresse. Le moment le plus critique ? Celui de l’impulsion, celle qui nous fait plonger dans le grand bain, pour de vrai. Une fois dans l’eau, même si on s’est pris un gros plat sur le ventre/la face, tous les autres plongeons deviennent possibles.
« j’ai tout plaqué pour accepter un job de designer à Mexico. Je ne connaissais ni Photoshop ni Mexico. »
Pour Mélanie, son gros plat s’est transformé en moteur. « J’avais une belle vie en France, mais je sentais que c’était le moment ou jamais de bouger sous peine de m’enterrer. Alors, du jour au lendemain, j’ai tout plaqué pour accepter un job de designer à Mexico. Je ne connaissais ni Photoshop ni Mexico. J’étais terrifiée mais je savais qu’il fallait le tenter. La première année a été super dure, rien n’allait. Je devais apprendre un métier que je ne connaissais pas et que je détestais, mon chef était toxique, je vivais une rupture horrible, je gagnais des clopinettes, je vivais dans un studio tout pourri et j’étais plus seule que jamais. C’était l’un des pires mais aussi l’un des meilleurs moments de ma vie. (…) Ce coup de pied aux fesses fut de loin la meilleure décision de ma vie. Parce que si j’avais trop réfléchi, je ne serais jamais parti et je l’aurais regretté. Maintenant, je sais que, quoiqu’il arrive, je m’en sortirai toujours. Vivre mes peurs et affronter mes échecs m’a donné une grande confiance en moi. »
Depuis, cette trentenaire a déjà changé plusieurs fois de métier, de pays et ne compte pas s’arrêter là. « J’ai décidé que j’allais consacrer ma vie d’adulte à essayer de réaliser mes rêves de gamine. Ça peut paraître simpliste mais c’est juste une façon comme une autre d’orienter sa vie. »
Et vous, quand est-ce que vous changez de vie? Allez, cadeau: