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5 aspects du télétravail dont on ne s’ennuiera pas en retournant au bureau

Spoiler alert: l’isolement en fait partie.

Par
Edouard Ampuy
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La semaine dernière, j’ai remis les pieds dans un bureau pour la première fois depuis deux mois. Quel bonheur après deux mois de télétravail de voir les collègues, d’entendre les conversations d’une oreille, de crier «MOI» quand quelqu’un demande «qui veut un café?».

Je n’ai rien contre le télétravail, j’en étais même un adepte avant le confinement, mais à raison de deux jours par semaine max. Avec la pandémie, on a fait du 0 à 100% en une journée. En faisant les choses dans l’urgence, on obtient souvent des structures un peu bancales qui nécessitent des ajustements.

Même si l’expérience du télétravail a été majoritairement bien perçue par les employés et employeurs, la plupart des salariés préfèrent continuer l’expérience à raison de deux ou trois jours par semaine seulement. Ce n’est pas une surprise, car le système mis en place pour le confinement comporte certains désavantages dont on n’est pas fâché de se débarrasser une fois de retour au bureau.

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Une séparation floue entre le travail et la maison

Celui-là c’est un peu le contre-argument de l’idée que le télétravail permet un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle.

En ayant pas d’heure de début et de fin, on risque d’effacer les délimitations naturellement fixées par le trajet entre le bureau et la la maison. Se déplacer de la chambre à la cuisine n’a pas le même effet que de prendre le métro, et on est tenté de faire des heures supplémentaires qu’on ne ferait pas en temps normal.

Et, si on parvient à trouver l’équilibre, ça arrive que des collègues ou supérieures le brisent en se permettant de nous contacter en dehors des heures habituelles. Seulement, ce n’est pas parce qu’on a les outils pour bosser à distance qu’on est joignable à n’importe quelle heure de la journée.

L’isolement progressif

Chaque personne qui s’est retrouvée en télétravail à cause du confinement a dû prendre la mesure de l’importance des interactions avec ses collègues.

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Le travail est un environnement social et en se privant de contact direct, on manque parfois de soutien, de motivation ou de point de vue, soit des choses qui nous aident à avancer plus vite. Ce n’est pas pour rien que les travailleurs autonomes sont adeptes des espaces de co-working, c’est une solution pour briser la solitude du travail à la maison.

La dégradation du sentiment d’appartenance

En étant tenu à l’écart du centre où les décisions se prennent, on a l’impression de ne pas être intégré dans le processus d’évolution de l’entreprise. L’employé finit par apprendre les nouvelles sur le fait accompli, plutôt que d’être concerté en amont.

Additionné à cela la peur de manquer des opportunités, des moments clés pour permettre à notre carrière d’avancer, et le sentiment d’appartenance s’érode petit à petit.

Un souci avec le télétravail quand on bosse dans une entreprise, c’est que ça peut devenir compliqué de s’épanouir en dehors du cadre de ce qu’on doit faire. Une fois nos tâches de la journée terminées, on aura davantage tendance à fermer son ordi plutôt qu’à envoyer un message sur la conversation générale pour savoir qui a besoin d’un coup de main.

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Sans ce genre d’échanges, notre perception de ce que l’on apporte à l’équipe en prend un coup et, par conséquent, notre sentiment d’appartenance aussi.

Un espace peu approprié

La première semaine c’était sur le sofa, puis le dos a dit «stop», trouve-toi un autre endroit». Donc la deuxième semaine c’était sur une chaise à la table à manger et là c’est le fessier qui a manifesté son mécontentement.

Selon l’Institut américain de la Santé, 70% des employés passent plus de cinq heures par jour assis à leur bureau. Mais en étant chez soi, on n’a pas forcément le mobilier adapté pour rester une journée entière à bosser correctement. Et ce n’est pas parce qu’on a son pull à capuche que ça s’améliore miraculeusement. D’ailleurs il semblerait que le mieux serait de privilégier la position «assis-debout», car c’est meilleur pour la santé et la productivité.

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Donc, sauf si on est motivé à investir dans un «je travaille de chez moi comme un boss» starter pack, on sera sûrement heureux de retrouver le confort du bureau.

La sédentarité poussée à l’extrême

Je ne sais pas pour vous, mais moi, moins j’en fais, moins j’ai envie d’en faire.

Les déplacements liés au travail sont vertueux dans le sens où ils nous permettent d’y intercaler d’autres activités. Je pars du boulot et je vais à la salle de sport, à ce rendez-vous avec une vieille connaissance ou chez le coiffeur. En sortant, on se pousse à être dans une dynamique proactive alors qu’en restant à la maison tout peut paraître loin, et la procrastination peut devenir notre partenaire privilégié.

En s’enfermant dans le côté obscur du télétravail on finit par se réveiller à la dernière minute, plus besoin de s’habiller correctement, inutile de prendre une douche le matin, autant d’éléments qui peuvent affecter notre estime de soi.

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La pandémie a cassé la routine habituelle «métro-boulot-dodo». Avant ça, vu qu’on fréquentait quotidiennement le bureau et ceux qui l’habitent, on a pu perdre de vue ce qu’ils nous apportaient. Et c’est un peu comme dans un couple: parfois il faut se manquer pour retrouver la flamme.

Bonnes retrouvailles!