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Vulgaires, et alors ?

Par
Anais Carayon
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Une femme grosse ? Vulgaire ! Une femme trans ? Vulgaire ! Une femme aux cheveux crépus ? Vulgaire ! Une femme en full léopard ? Vulgaire ! Aya Nakamura ? Vulgaire ! Emily Ratajkowski ? Vulgaire ! Kim Kardashian ? Vulgaire ! Miley Cyrus ? Vulgaire ! Madonna jeune ? Vulgaire ! Madonna “vieille” ? Vulgaire ! Dans un ouvrage collectif, “Vulgaire qui décide ?”, dirigé par l’essayiste féministe Valérie Rey-Robert, six autrices se questionnent sur la notion de vulgarité, un jugement dévalorisant qui s’applique presque exclusivement… aux femmes.

Pourquoi avoir voulu participer à ce livre ?

Taous Merakchi : Parce que c’est un sujet auquel je n’avais pas encore pris le temps de réfléchir de mon côté alors qu’il m’a paru évident que j’avais des choses à dire une fois qu’on m’a fait la proposition. Tout de suite, plusieurs éléments me sont venus en tête, et j’ai eu envie de m’essayer à l’exercice. Et au-delà de ça, je crois que ça fait partie de ces sujets “Cheval de Troie” qui englobent tellement de choses qu’on peut les attaquer par plein d’angles différents, et qui permettent de déconstruire pas mal de choses au passage.

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Marie de Brauer : J’adore l’argent. Euh… Non non. C’est pas… pour l’argent. Disons que j’ai un nom à particule et des faux ongles, je me suis dit j’avais peut-être un truc à raconter sur la vulgarité, la bourgeoisie… et la grosseur. Parce que je suis une grosse dame, et les grosses dames “font vulgaires” rien qu’en… existant. Chelou.

Daria Marx : Je trouve très enthousiasmant les livres collectifs qui permettent d’aborder un seul thème avec plusieurs angles. Explorer ce qui fait jugement dans le mot vulgaire me paraissait essentiel, et participer à la déconstruction plus large des axes de dominations qui sanctuarisent si fort la féminité.

Valérie Rey-Robert : J’ai écrit un premier livre sur le sexisme dans la télé-réalité qui m’a permis de constater combien la vulgarité est une construction sociale et très rattachée au genre, à la classe, à la race etc.

Jennifer Padjemi : Parce que le sujet est intéressant et permet de réflechir à une thématique qui illustre bien nos sociétés et la manière dont la question du bon goût est régie selon son profil social, racial et culturel.

Lexie Agresti : Je pensais à écrire sur la notion de vulgarité depuis longtemps, d’un point de vue situé qui n’est jamais écouté sur cette question, celui des femmes trans, alors même qu’on nous reproche cette vulgarité et de salir les “vraies femmes” en l’étant, comme de façon inhérente, parce que trans. Cette facilité à assigner la vulgarité aux femmes trans me questionne, pouvoir mener l’analyse de ce cas avec d’autres femmes me semblait un symbole et une occasion forte.

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Quelle est votre définition de la vulgarité ?

Taous Merakchi : Celle avec laquelle j’ai grandi, c’est l’hypersexualisation, le fait d’exister trop fort, d’être grossière, de porter des vêtements cheap et qui montrent un peu trop de peau, les motifs criards et animaliers, le maquillage à outrance (j’ai trop entendu qu’on devait mettre l’accent soit sur les yeux, soit sur la bouche, mais jamais les deux car c’est vulgaire), les accessoires à outrance, etc. Aujourd’hui, je réalise à quel point c’est daté, sexiste, raciste et classiste, comme vision du monde.

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Marie de Brauer : Un truc complètement subjectif mais qui est déterminé par les classes dîtes “supérieures” comme : nullos. Ça va du maquillage de chez Sephora à… un spectacle de Jean-Marie Bigard. Moi, la vulgarité, je trouve ça cool. (Mais je trouve pas Jean-Marie Bigard cool hein).

Daria Marx : Ce qui sort de la norme. Ou alors, l’excuse qui permet aux hommes de mettre des mains au cul ou de regarder mes seins.

Valérie Rey-Robert : Une construction sociale visant à rassurer les femmes minces, csp+, blanches, valides, cisgenres qu’elles incarnent une bonne féminité et sont mariables en toute hétérosexualité.

Jennifer Padjemi : Justement, je pense qu’il ne devrait pas y avoir de définition précise, puisqu’elle a été mise en place par des hommes, des personnes blanches et/ou riches qui ont décidé que tout ce qui sort de « leur norme » est vulgaire et pas suffisamment beau ou précieux pour être célébré.

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Lexie Agresti : J’associe d’abord le vulgaire à l’idée d’être “trop”. C’est une définition très inspirée du drag, qui a été formateur dans mon développement intime. Le vulgaire c’est trop grand, trop coloré, trop bruyant, trop affirmé, finalement des “trop” amusant qui sont aussi trop libres pour être tolérés. C’est précisément pour ça que la vulgarité est aussi une notion générée ET une arme d’affirmation.

Est-ce que les qualificatifs de “vulgaires”, de “bimbos”, de “pouffes” sont des insultes intrinsèquement liées à la misogynie ?

Taous Merakchi : Le simple fait qu’on dise “une” bimbo et “une” pouffe est suffisamment parlant. Il y a peu d’équivalents masculins, même si ça commence à apparaître (le terme “himbo”, par exemple, est devenu très populaire ces dernières années pour parler des mecs beaux, superficiels et un peu cons, mais pas méchants, sauf qu’il n’y a pas la même condescendance et le même rejet dans l’utilisation de ce terme que pour son équivalent féminin). Quand les mecs se baladent torse nu ou qu’ils ont la raie du cul qui dépasse ou le pantalon sous les fesses avec le slip à l’air, on va pas les traiter de la même manière qu’une femme qui a un décolleté ou un jean taille basse.

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Marie de Brauer : Oui. Les femmes ont l’injonction à être élégante. La bimbo, c’est l’image ultime de la femme qu’on doit pas respecter parce qu’elle a des attributs physiques hyper féminins. Et “pouffe” je crois c’est un peu ringard comme mot, non? (Désolée Madame la journaliste d’Urbania) (NDLR Madame la journaliste d’Urbania voulait parler des insultes qui existent de “tout temps”. )

Daria Marx : Pour moi ce sont des insultes sexistes, mais elles attaquent aussi la race et la classe, comme tout ce qui nous fait violence aujourd’hui. Vulgaire vient se loger dans les interstices de nos hontes et de nos constructions de petites filles sages.

Valérie Rey-Robert : Pas exclusivement pour le terme “vulgaire” qui peut désigner également des comportements masculins. Les autres insultes sont aussi liées aux racismes, à la transphobie, à l’homophobie, à l’âgisme et à la grossophobie.

Jennifer Padjemi : À la misogynie oui parce qu’elles sont souvent orientées vers des femmes cis ou trans, mais il faut ajouter à cela le classicisme et le racisme qui font partie des dénominateurs communs. Une personne pauvre et blanche peut considérer qu’une femme noire d’une classe sociale supérieure est vulgaire simplement parce qu’elle est noire.

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Lexie Agresti : Bien sûr. Il n’en existe pas vraiment d’équivalent masculin, ou alors des néologismes récents liés à une appropriation des réseaux sociaux par le féminisme et les personnes queers comme le “himbo”. Ces insultes sont des outils de contrôle patriarcal, les néologismes en sont une parodie et un détournement pour la libération de soi et du groupe marginalisé.

Est-ce que ce sont aussi des insultes classistes ?

Taous Merakchi : La vision de la féminité “classe” est liée, justement, à la classe. Elle reprend tous les codes de la bourgeoisie, et tout ce qui s’en échappe est forcément considéré comme un échec vis-à-vis de cet idéal et des valeurs qui vont avec. Moi j’ai été marquée par la façon dont différentes femmes qui fument peuvent être vues, par exemple, parce que j’ai toujours entendu que ça faisait classe sur certaines femmes (minces, blanches, élégantes, peu maquillées) et pas sur d’autres.

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Marie de Brauer : Oui. Personnellement, j’ai grandi dans un milieu aisé, et j’ai surtout fait mon collège et lycée dans des établissements privés et catholiques à Versailles (qui est la ville ultime en termes de population bourgeoise traditionaliste catholique). Et ouais, les gens n’insultent pas les femmes vulgaires de “pouffe” parce que ce mot n’existe plus (désolée, j’exagère, je suis humoriste), mais plutôt de pute, de salope…

Daria Marx : Oui bien sûr, être vulgaire, c’est ne pas correspondre à l’esthétique bourgeoise. Parce qu’on n’appartient pas à la bonne classe, ou parce qu’on en refuse les codes.

Valérie Rey-Robert : Oui pour “bimbo” et “pouffe”.

Lexie Agresti : Aussi. Parce que vulgaire, c’est aussi, au sens premier, populaire. Et que les dominations, c’est un millefeuille. S’opère aussi une domination par la hiérarchisation des bonnes féminités. Le manuel de la baronne de Rothschild c’est exactement ça, et la cagole ou la prolo mal dégrossie, s’en est l’inverse, et on veut les punir de leur culture, de leurs codes…

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Est-ce qu’on vous a déjà traité de “femme vulgaire” ?

Taous Merakchi : Non, jamais directement, mais on a pu dire ça du langage que j’utilise, parce que j’ai une tendance à la grossièreté qui me met forcément dans la case vulgaire pour plein de gens qui ne supportent pas l’idée que des femmes jurent, et encore moins dans les livres qu’elles écrivent.

Marie de Brauer : Oui. Déjà mon corps, en étant gros, est vulgaire. J’ai juste pas le choix. Peu importe les vêtements que je porte : je suis + vulgaire qu’une femme mince. Et dans le language, comme je dis des gros mots, je parle fort, je ris fort, dans mon métier d’humoriste, je parle de sexe, je suis grossière… Oui, on dit de moi que je suis vulgaire.

Daria Marx : Plusieurs fois ! Mes gros seins et mes grosses fesses suffisent apparemment à me classer dans la case vulgaire, et puis j’ai le mauvais goût (c’est bien de cela qu’il s’agit) d’être tatouée et de ne pas m’habiller pour les yeux des hommes hétérosexuels … Ca fait beaucoup pour une seule personne !

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Valérie Rey-Robert : Oui à cause de mon comportement sexuel, mes tatouages et mon emploi de mots grossiers.

Jennifer Padjemi : Il n’y a pas besoin de m’avoir insultée de telle pour savoir qu’on l’a déjà pensé de moi, tout simplement parce que je suis une femme noire et qui par essence sort de la norme. On sera toujours la vulgaire d’une personne qui estime être plus élégante ou plus « respectable » que sa voisine, mais ça va avec l’idée aussi de tendances et d’appropriation culturelle qui transforme une esthétique considérée comme vulgaire hyper appréciable d’un coup parce qu’une classe dominante aura décidé que c’était finalement cool.

Lexie Agresti : Je suis trans. On me reproche souvent une vulgarité de principe, mais ça va aussi souvent avec des négations plus ou moins assumées de ma féminité. Ici encore, c’est les superpositions de double peines qui vont souvent avec ce reproche.

Comment avez-vous appris à vous réapproprier ce mot ?

Marie de Brauer : Je m’étais jamais trop posée la question de la vulgarité avant de participer à l’ouvrage “Vulgaire qui décide ?” (même avec 8 ans de thérapie, j’avais loupé ce chapitre de l’introspection). J’ai pas tant eu à me le réapproprier, j’ai juste eu à constater : ah oui, je suis vulgaire. Mais cette vulgarité – parce qu’aussi je suis privilégiée, je bosse dans un milieu artistique auquel j’ai eu accès PARCE QUE je suis privilégiée – elle ne me dessert pas (et même elle me sert, dans mon travail).

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Daria Marx : Je trouve beaucoup de liberté à être vulgaire. Je ne suis jamais aussi heureuse que lorsque je place un énorme gros mot dans un environnement très formel. J’aime le léopard et je peux parler de mes mouvements gastriques sans honte. J’essaie au maximum de ne plus me silencer par peur de choquer ou de déplaire. C’est bien sur un privilège que de pouvoir le faire, j’en ai conscience.

Valérie Rey-Robert : Je ne crois pas en la réappropriation des termes.

Jennifer Padjemi : J’essaye tout simplement de ne plus l’utiliser, car ça met tout de suite un jugement de valeur sur autrui et encourage une fausse distance qui fait penser qu’on est mieux que l’autre, mais ça ne veut rien dire. La beauté peut se trouver partout quelque soit le clash de motifs, le type de maquillage ou la manière de se comporter.

Lexie Agresti : Par la vie communautaire. Par le female gaze. Par la sortie de l’hétérosexualité. Finalement en comprenant que l’intime est politique.

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Plus généralement, comment la vulgarité est devenue “cool” ou plutôt que cool, comment les bimbos ou les cagoles sont devenues des symboles de femmes fortes voire féministes, à l’image d’une Barbie vue par Greta Gerwig ?

Daria Marx : Je pense que certaines personnes aiment à se déguiser en femmes vulgaires, ce sont par exemple les soirées “Bois de Boulogne” dans certaines discothèques, où le quidam va chercher son quart d’heure de frisson et de fluidité de genre en portant des bas résille et du maquillage. C’est évidemment problématique, en plus d’être une imitation grotesque, un déguisement pour cacher son propre malaise d’être si … beige. C’est drôle je n’ai jamais trouvé que Barbie était vulgaire. En tant que petite fille grosse, Barbie c’était le rêve d’une vie.

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Valérie Rey-Robert : Je ne pense pas que la vulgarité soit devenue cool. Des femmes blanches, CSP +, minces se sont simplement appropriées des codes considérés comme vulgaires. il y a eu une gentrification de la vulgarité ; de là à trouver ça cool… Et je ne vois pas Barbie comme une icone féministe.

“Les modes d’en bas et de la rue sont toujours récupérées par les dominants qui ne font que vampiriser ce qui existe déjà depuis des siècles.”

Jennifer Padjemi : Barbie n’est pas tout à fait la bimbo originelle, elle est plutôt de la même catégorie qu’une Elle Woods dans “La revanche d’une blonde” qui embrasse une féminité exacerbée qui fait peur aux autres femmes, mais super policée qui plaît aux hommes. On est plutôt sur l’image d’une quasi perfection physique associée à un a priori de manque d’intelligence, puisque la société nous dit que les femmes intelligentes ne devraient pas s’intéresser à la vanité de leur apparence. Mais pour répondre plus précisément à la question, chaque époque a sa notion de vulgarité, dont la popularité d’une esthétique peut la normaliser jusqu’à changer de positionnement. Les modes d’en bas et de la rue sont toujours récupérées par les dominants qui ne font que vampiriser ce qui existe déjà depuis des siècles.

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Lexie Agresti : Je crois qu’elles ne le sont pas devenues uniformément. Le cas du film Barbie le montre d’ailleurs. C’est une version très esthétisée, pour un certain entre soi féminin de la “vulgarité” qui y est célébré. Ce n’est pas encore des code de vulgarité associés à des femmes noires, latinas, lesbiennes, ou TROP vulgaires. Cette libération de la vulgarité existe mais encore dans des communautés minorisées, des cultures dites alternatives. Le mainstream y trempe les oreilles mais c’est un processus lent, et peut être pas souhaitable d’ailleurs, pour éviter les invisibilisations et récupérations capitalistes ?

Qui sont vos héroïnes de la vulgarité (les femmes célèbres considérées comme vulgaires que vous aimez) et pourquoi ?

Marie de Brauer : Amy Schumer pour le nombre de fois où elle a prononcé “bite” sur scène. Ashnikko pour les chorés et les paroles (avec bite parfois dedans aussi).

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Daria Marx : Divine bien sûr, son maquillage outrancier, ses tenues excentriques et ses performances radicales, son immense talent pour la provocation. Fran Fine, la nounou d’enfer, pour ses tenues incroyables, son franc parler, et finalement, son intelligence à toute épreuve et sa capacité à entourlouper son riche patron.

Valérie Rey-Robert : Divine parce qu’elle pousse la vulgarité à l’insupportable. Fran Fine parce qu’elle a la plus belle voix au monde. Mae West parce qu’elle fut libre et militante à sa façon très personnelle.

Jennifer Padjemi : Samantha Jones n’a pas peur du regard des autres et sait ce qu’elle veut dans la vie. Elle est considérée comme vulgaire parce qu’elle impressionne par son aisance tout simplement.

Lexie Agresti : D’abord Mae West, qui est une des premières stars vulgaires mais qui a décidé d’en faire son commerce. Ensuite des femmes vulgaires parce que trop libres politiquement comme Eartha Kitt qui a été blacklistée d’Hollywood pour son ton trop vulgaire face au président américain et sur des sujets politiques. Nina Simone et pleins d’autres qui ont été considérés de la sorte car les politiques en se souvenant de leur classe et leur race en faisait un sujet. Plus récemment j’admire la force des Queens de Drag Race, toutes franchises confondues, d’oser vivre leur queerness qu’on accuse de vulgarité mais plus largement d’être des menaces, dans le regard mainstream.

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Quelle est VRAIMENT la personne la plus vulgaire du monde ?

Taous Merakchi : Trump c’est le summum du vulgaire. Les très (trop) riches, de manière générale, sont très vulgaires, je trouve.

Marie de Brauer : Les gens méchants. La haine c’est vraiment vulgoss.

Daria Marx : Un pick up artist vendeur de formations pour apprendre à draguer.

Jennifer Padjemi : Les chemises-cravates du CAC40 qui sont les plus grands bandits. Et les personnes méchantes.

Lexie Agresti : Harvey Weinstein ? Gérard Depardieu ? Notez, y a comme un lien entre les deux…

Comment peut-on faire, en tant que femme, pour se libérer de la politique de respectabilité ?

Taous Merakchi : En remettant en question chaque réflexe qu’on a quand on se regarde, qu’on se corrige, qu’on se police soi-même, mais aussi quand on juge quelqu’un pour une prétendue vulgarité perçue, et en s’entourant bien.

Marie de Brauer : Dans l’intimité, essayer d’apprendre qui on est au fin fond, s’éloigner des gens qui nous aiment pas profondément pour qui on est, et… bon après les femmes peuvent pas se libérer individuellement sans un changement globale des mentalités alors peut-être essayer de militer ? Se sentir appartenir à un groupe c’est cool. Ca fait du bien. Je suis Miss France.

Daria Marx : Rentrer en solidarité avec les plus éloignées du “marché à la bonne meuf” comme l’écrivait Despentes. Comprendre que la vulgarité est un nouveau plan du patriarcat pour diviser les femmes et les minorités de genre. S’en battre les couilles.

Valérie Rey-Robert : Cela dépend qui on est, si on est blanche, si on est hétéro, si on est cisgenre. Il n’y a pas une réponse à cette question.

Jennifer Padjemi : Apprendre à se connaître soi et ses goûts, et s’en foutre !

Lexie Agresti : Je crois que ça passe par des initiatives de support et d’émancipation entre femmes, et hors du capitalisme, mais c’est pas demain la veille que ça va réussir à faire système…

“Vulgaire, qui décide ?” un ouvrage dirigé par Valérie Rey-Robert avec Taous Merakchi, Marie de Brauer, Daria Marx, Jennifer Padjemi, Lexie Agresti, disponible dans toutes les bonnes libraires.

Propos recueillis par Anaïs Carayon.