.jpg)
Vous en avez rêvé, ils l’ont fait : être un enfant à temps plein
Si être pour toujours un enfant pouvait être un choix de carrière, le feriez-vous ? Si on vous offrait un salaire en échange de quelques tâches ménagères, serait-ce une option alléchante ? Et si vous aviez le choix entre votre maison de rêve et votre chambre d’enfants, laquelle choisiriez-vous ?
Ça peut sembler absurde, mais c’est le choix que font plusieurs jeunes Chinois, aux prises avec un taux de chômage astronomique de plus de 20%. La raison de cette situation est une inadéquation entre les études des jeunes et les emplois offerts sur le marché du travail qui sont souvent mal payés et ennuyants.
Devenir un enfant à temps plein, c’est donc le dernier mouvement de masse de renoncement des jeunes Chinois qui refusent de cruelles conditions de travail où les journées de 12 heures sont souvent la norme.
Oui, la situation est un peu plus rose, ici, avec notre taux de chômage avoisinant plutôt les 7%. Mais si cette option s’offrait à vous, feriez-vous le grand saut… arrière ?
Les milléniaux et les Z sont les générations burnout, l’accès à la propriété est désormais un rêve quasi-inaccessible et l’arrivée de l’intelligence artificielle menace de rendre nos emplois caduques. Youpi !
Avec un si beau contexte, il est tentant de régresser un peu.
Qui sait, peut-être que si nous y pensons très fort, nous pourrions faire reculer le temps pour revenir à une période de prospérité économique. Comme, par exemple, les années 90. Une décennie qui coïncide par ailleurs avec l’enfance de plusieurs d’entre nous.
Malheureusement, on aura beau tous et toutes fermer les yeux et penser dur, dur, dur, au point de s’en faire éclater les veines du front, cette option est maintenant aussi accessible que celle de devenir propriétaire d’un immeuble pour espérer faire un petit revenu.
Ce que j’aimerais surtout, c’est un plan de bataille. Car, si sur papier, l’idée de faire un Peter Pan de nous-mêmes et de demeurer enfants à tout jamais, il faudrait quelques petites étapes pour le tout soit un succès.
Le travail domestique, c’est du travail
D’abord, il faut revaloriser le travail à la maison, de manière à ce qu’il soit digne de valoir une paye. Alors là, bonne chance : les mères au foyer (par choix ou contraintes) essaient déjà tant bien que mal et ce, depuis plusieurs années, voire décennies.
Remarquez que ce sont des mères, et les mères c’est juste normal qu’elles ne soient pas payées… LOL.
Bref, c’est un premier défi somme toute assez colossal, mais peut-être que dans vos maisons, ça va bien passer.
Un salaire décent
Deuxième défi, nous assurer que nos parents aient assez d’argent pour nous payer.
Ça non plus, ce n’est pas gagné, dans une époque où des préretraités doivent revenir travailler pour ne pas perdre d’argent. Pas sûre qu’ils en ont en plus pour nous.
Mais peut-être que votre situation est différente. Peut-être que vos parents ont une maison payée, une belle retraite et une maison secondaire en bord de mer. Chanceux, va ! Mais ce n’est quand même pas une garantie que vous arriverez à leur quémander une allocation pour avoir tondu le gazon ou fait la vaisselle.
Attention : vous incarnerez un stéréotype
Finalement, vous savez c’est quoi le pire dans cette histoire ? C’est que ça va engendrer des milliers d’articles qui bashent nos générations et des centaines de chroniques de Pascal Praud sur nous, petits paresseux et profiteurs.
Non, non, non. Mieux vaut se tenir loin de ça.
La solution est ailleurs : maisons multigénérationnelles, logements abordables, augmentations des salaires.
Va falloir une meilleure société, pas le choix.
Et puis, tiens : tant qu’à jouer les enfants, pourquoi pas utiliser la stratégie caprice / crise de colère à bon escient ?