Logo

Votre petite voix intérieure est-elle votre alliée ?

Elle vous accompagne toute la journée. Vaut mieux qu'elle soit sympa !

Par
Lucie Piqueur
Publicité

Vous l’avez peut-être oublié, car « un certain événement » a envahi nos vies juste après. Mais début 2020, la question qui taraudait internet, c’était : « Ha ouais ? On ne réfléchit pas tous et toutes de la même façon ? Certaines personnes entendent leur voix dans leur tête et d’autres non ? »

Stupéfait.e.s comme à l’époque de la robe bleue-et-noire-ou-blanche-et-dorée, les membres d’un camp refusaient de croire qu’il existait vraiment un autre camp, avec une expérience totalement différente de la leur.

Publicité

« Comment ça certaines personnes n’entendent rien dans leur tête ? C’est le calme plat ? Zéro pensée à l’horizon ? »

« Pardon ?! Certaines personnes font la narration de tout ce qui se passe dans leur vie ? Il y a constamment quelqu’un qui parle dans leur tête ? »

Deux ans plus tard, on s’est calmé et on a fait la paix avec l’idée que la plupart des gens combinent les deux modes de pensée. Entre le monologue interne tout formulé et la pensée 100 % abstraite, il existe un spectre.

On a tous et toutes une petite locomotive interne qui guide nos actions quotidiennes et nos interactions avec le monde.

Peu importe quelle forme prend notre pensée, on a tous et toutes une petite locomotive interne qui guide nos actions quotidiennes et nos interactions avec le monde. Qu’on « l’entende » ou non, c’est notre petite voix intérieure.

Publicité

Que vous dit votre petite voix ?

Là encore, la petite voix est radicalement différente d’un crâne à l’autre, et vous auriez du mal à croire ce qui se passe dans le for intérieur de votre voisin.e. Chez certaines personnes, la petite voix est un coach de vie qui leur répète que tout est possible et qu’elles auraient tort de se priver de quoi que ce soit. Chez d’autres, la petite voix est sans arrêt en train de juger tout le monde. Chez d’autres encore, le disque est rayé sur des scénarios catastrophes imminents ou un dénigrement de soi-même perpétuel.

En fait, la petite voix est étroitement liée à la santé mentale. Selon Radio-Canada, « chez les anxieux profonds, par exemple, la parole intérieure tourne en boucle et les empêche parfois d’agir. Chez les schizophrènes, la voix intérieure peut se transformer en hallucinations auditives alors que les voix qu’ils entendent ne sont plus perçues comme venant d’eux-mêmes, mais provenant d’une entité extérieure. »

Publicité

Le plus fou, c’est que bien des gens ne se rendent même pas compte du type de monologue intérieur qu’ils ont.

Pour connaître la qualité de votre petite voix, je vous propose un exercice. Programmez une alarme à plusieurs moments de la journée au hasard. Lorsqu’elle sonne, notez immédiatement dans un carnet ce à quoi vous étiez en train de penser. Spontanément et sans jugement, essayez de décrire votre fil de pensée exactement comme il était en train de se dérouler.

Ça ne sert à rien d’essayer d’ignorer tout bonnement cette petite voix à l’intérieur de vous.

Au bout de quelques jours, vous allez commencer à remarquer des patterns. Par exemple, vous pourriez réaliser qu’à plusieurs reprises, vous vous êtes surpris.e à hésiter à propos de quelque chose de simple, ou alors à vous demander pourquoi on vous a fait tel compliment, ou bien vous étiez en train de hurler intérieurement que vous étiez en retard.

Publicité

Ou encore, vous allez vous rendre compte avec joie que vous vivez le moment présent en pensant juste au moment présent. Il y a bien du monde qui serait jaloux de savoir ça.

Bonne nouvelle, tout le monde ! Vous pouvez reprogrammer votre petite voix !

Ça ne sert à rien d’essayer d’ignorer tout bonnement cette petite voix à l’intérieur de vous. Vous l’avez probablement élaborée il y a bien longtemps, faisant écho à la voix de vos parents, ou d’autres figures qui vous ont aidé.e à bâtir votre personnalité quand vous étiez enfant. C’est peut-être votre cerveau reptilien qui prend le contrôle, se croyant toujours poursuivi par un mammouth comme vos lointains ancêtres.

Publicité

Si votre petite voix est un fardeau qui vous met constamment des bâtons dans les roues, pas de panique. Vous pouvez travailler là-dessus et vous avez déjà réussi la première étape de ce travail, à savoir de prendre conscience de votre monologue intérieur et de l’influence qu’il a sur votre vie.

Une fois que vous avez identifié le genre de discours qui se tient dans votre tête, faites un effort conscient pour le reformuler.

Les athlètes sont des spécialistes dans l’exploitation à bon escient de leur petite voix intérieure. C’est une véritable alliée qui leur permet de réaliser les exploits les plus dingos. Voici ce que la recherche en psychologie du sport propose : une fois que vous avez identifié le genre de discours qui se tient dans votre tête, faites un effort conscient pour le reformuler.

Publicité

Préparez des mantras et répétez-vous-les en boucle jusqu’à ce qu’ils finissent par se répéter d’eux-mêmes. Envahissez votre cerveau de pensées positives pour anéantir les pensées qui viennent automatiquement. Ces mantras doivent être formulés avec des mots positifs. Au lieu de dire « je ne ferai aucune erreur » (ce qui vous ferait automatiquement penser à toutes les erreurs possibles), pensez plutôt « je suis capable d’accomplir ma routine parfaitement ».

Si vous surprenez votre petite voix à repartir dans sa rengaine autodestructrice, prenez le dessus avec votre vraie voix, qui a plus d’autorité. Dites tout haut « arrête donc, c’est des conneries tout ça ».

Niveau neurologique, vous pouvez aider votre cerveau à quitter le mode « fight or flight » en lui envoyant des signaux physiques que vous n’êtes pas en danger de vie ou de mort (non, ce gros dossier au bureau ne peut pas littéralement vous dévorer tout.e cru.e).

Si vous souffrez de vos pensées et que ces exercices ne vous suffisent pas à les apprivoiser, songez à suivre une thérapie.

Publicité

Le site des Jeux olympiques propose la technique de respiration 4-5-6 pour faire passer le message à votre cerveau reptilien. Quatre fois par jour, inspirez pendant cinq secondes puis expirez pendant six secondes. Une fois rassuré qu’aucun mammouth ne vous poursuit, il va laisser les commandes à d’autres parties de votre cerveau un peu moins sur le gros nerf.

Comme quoi, une petite voix interne bienveillante, c’est possible ! Si vous souffrez de vos pensées et que ces exercices ne vous suffisent pas à les apprivoiser, songez à suivre une thérapie. Contrairement à ce que votre petite voix intérieure aimerait vous faire croire, vous n’êtes pas condamné.e à l’écouter vous dénigrer toute votre vie.