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Votre petit guide cinématographique pour Halloween 2021
Au mois d’octobre, il y a deux sortes de personnes qui sortent de nulle part comme des zombies à l’orée d’un cimetière : les gens qui se mettent à délirer sur les courges et les gens qui se mettent à délirer sur les films d’horreur.
L’horreur, c’est un business à longueur d’année. Mais en octobre, c’est socialement mieux accepté de se faire peur avec des films au point de ne pas en dormir le soir même si on est majeur.e.s et vacciné.e.s (cette tournure de phrase un peu clichée n’est aucunement commanditée par le gouvernement). On écoute ça en groupe. On se fait peur. C’est un trip saisonnier avec une date d’expiration bien précise.
En tant qu’enthousiaste de film d’horreur 365 jours par année, je vous ai préparé un palmarès de ce que 2021 nous a offert de mieux. Tenez-vous-le pour dit, c’est possible que ces films et séries vous empêchent de dormir passé le 31 octobre !
We Need To Do Something
Ça nous semble loin aujourd’hui, mais on a tou.te.s commencé 2021 coincé.e.s à l’intérieur sans savoir ce que le futur nous réservait. Basé sur un roman du toujours excellent Max Booth III, We Need To Do Something de Sean King O’Grady raconte l’histoire d’une famille coincée dans sa salle de bain pendant et après une alerte de tornade. Plus les personnages sont confrontés les uns aux autres, plus la tension monte et plus leur vie risque de s’écrouler.
La cohérence thématique entre We Need To Do Something et les conséquences de la COVID-19 est bel et bien une coïncidence. L’auteur en a eu l’idée lui-même après avoir passé une nuit dans la salle de bain avec sa femme et ses deux enfants à avoir peur que le ciel leur tombe sur la tête. On y retrouve néanmoins ce sentiment de terreur existentielle psychédélique qui nous a poursuivis toute l’année. C’est un film qui finit comme on a tous et toutes eu peur que notre confinement finisse !
Malignant
Un changement de créneau drastique et inattendu pour le créateur de The Conjuring (et ses multiples suites plus ou moins reliées) James Wan. Malignant est l’histoire d’une jeune femme qui se met à avoir des visions après avoir été victime de violence conjugale. Oui, elle est hantée par une présence maléfique… mais OH MON DIEU PAS CELLE QUE VOUS CROYEZ.
Ce film est complètement perché. La scène d’ouverture chaotique dans un couloir d’hôpital donne le ton pour ensuite revenir vers quelque chose de plus conventionnel pour ensuite retourner dans la folie complète. Malignant est un film qui va à 200 milles à l’heure et qui jette en l’air plein d’idées qui ne vont pas nécessairement ensemble. Il ne manque surtout pas d’images cauchemardesques qui vont vous poursuivre jusque dans vos rêves.
Censor
Une autre belle surprise sur le circuit indépendant. Réalisé par la Galloise Prano Bailey-Bond (j’adore ce nom), Censor fait revivre l’époque des video nasties en Angleterre, où les films d’horreur à petit budget étaient visés par la censure. Il met en scène une jeune femme qui travaille pour le British Board of Film Classification (chargé de mettre les films à l’index) et qui commence à perdre l’esprit à force d’être confrontée à autant de violence au jour le jour.
En plus d’être un excellent film d’horreur psychologique avec des influences giallo très claire (Bailey-Bond est clairement fan de Dario Argento), Censor est un brillant métacommentaire sur l’influence que l’art et les médias peuvent avoir sur notre perception de la réalité. En 2021, on lutte encore avec les mêmes problèmes qu’il y a trente ans.
https://www.youtube.com/watch?v=y-XIRcjf3l4
Midnight Mass
La nouvelle série télé de Mike Flanagan, l’homme derrière les adaptations très réussies de Gerald’s Game et The Haunting of Hill House, Midnight Mass met en scène l’histoire d’un jeune homme fraîchement sorti de prison après avoir causé la mort de sa copine alors qu’il avait pris le volant en état d’ébriété. Il revient dans son village natal, une petite communauté très religieuse aux prises avec des phénomènes surnaturels à la suite de l’arrivée d’un nouveau prêtre.
Si vous êtes fans des romans de Stephen King, Midnight Mass est la série la plus Stephen King que j’ai eu le plaisir de regarder depuis quelques années. À mi-chemin entre le réalisme tragique et le film de Ciné-Parc des années 60, on y retrouve des personnages torturés sans destin facile devant des forces inexpliquées. Comme Mike Flanagan nous en a donné l’habitude, Midnight Mass est bien racontée, originale et imprévisible.
The Stand
Parlant de Stephen King, on a eu droit à une nouvelle adaptation de son œuvre maîtresse The Stand cette année. Basée sur un roman de 1400 pages (oui oui), la série met en scène… une violente pandémie ayant causé la chute de la société telle qu’on la connaît aujourd’hui. Dans ce futur postapocalyptique, le sort de l’humanité repose sur les frêles épaules d’une femme de 108 ans !
The Stand, c’est un brin éloigné du film d’horreur conventionnel. On parle ici plutôt d’un récit épique qui met de l’avant un combat entre le bien et le mal. C’est brutal, anxiogène (surtout vu les circonstances), mais ça ne devrait pas vous empêcher de dormir la nuit. Idéal pour ceux et celles qui n’aiment pas nécessairement les films d’horreur, mais qui ont quand même envie de flipper un peu.