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Votre boss a clairement un chouchou (et ce n’est pas vous). Que faire?
Parfois, c’est évident : votre collègue est au courant de tout avant tout le monde et votre boss l’encense comme son premier né à chaque réunion. D’autres fois, c’est plus subtil : une lueur de fierté dans le regard de votre manager quand son chouchou entre dans la pièce, alors que vous ne recevez qu’un hochement de tête avec la bouche pincée en guise de bonjour à la machine à café.
Dans tous les cas, pour vous, c’est clair, il y a une personne préférée dans l’open space et ça pue le favoritisme à plein nez.
Que faire ? Lécher les bottes de votre N+1 ? Faire des heures supplémentaires gratuitement ? Apprendre à jouer au golf (c’est bien ça l’activité préférée du patronat ?)
Non.
Sachez d’abord que le favoritisme au travail, ce n’est pas votre problème : c’est celui de votre boss et de son style de gestion.
Cela dit, voici quelques conseils pour mieux vivre cette situation qui, on va se le dire, est carrément vexante, voire totalement décourageante.
Les chouchous : qui, comment, pourquoi ?
J’aurais pu appeler ce paragraphe « on ne naît pas chouchou, on le devient », mais ça aurait été vous mentir. Le népotisme, ça existe et c’est une cause évidente de favoritisme au travail. Si vous travaillez avec la progéniture du ou de la patron.ne, à moins de démissionner, vous n’aurez pas le choix de faire la paix avec l’idée que votre collègue représente les espoirs et les rêves de votre supérieur.e, qui, par ailleurs, lui a déjà torché les fesses et mange avec à chaque Noël.
Deuxièmement, je n’aurais pu faire référence à une citation de Simone de Beauvoir pour titrer ce paragraphe, car les personnes qui ont le plus de chance d’être favorisées quand vient le temps de donner des promotions et des bonus, ce sont encore et toujours les hommes.
Si le ou la préféré.e de votre patron.ne n’est ni un homme, ni un membre de sa famille, il existe une raison moins frustrante pour expliquer ce lien si particulier qui les unis : il se pourrait qu’ils ou elles partagent le même style de travail.
En amour, le « love language » est ben à la mode; au travail, c’est le « working style » qui émoustille les experts. Ça prend de tout pour former l’équipe de travail parfaite : des perfectionnistes, des rassembleurs, des travailleurs efficaces, et des gens qui ont de bonnes idées. Ça prend de tout, oui, mais il est possible que le ou la patron.ne crée plus naturellement des liens avec l’employé.e dont le style de travail se rapproche le plus du sien.
Ce n’est pas moi le ou la préféré.e, que faire ?
Commencez-vous à comprendre les rouages du favoritisme au travail ? Les blogs de croissance personnelle voudront vous faire croire que vous pourriez travailler plus fort et vous lever plus tôt pour obtenir les faveurs de votre chef.fe, mais, dans la mesure où vous faites déjà votre travail correctement, licher les bottes de votre patron.ne n’a que très peu de chance d’allumer l’étincelle du favoritisme dans son cœur. Par contre, en en faisant trop, vous risquez de vous brûler et de vous mettre vos collègues à dos.
Parlant de se mettre ses collègues à dos, devriez-vous détester collectivement le chouchou du groupe? Je pense que poser la question, c’est y répondre. Encore une fois, le favoritisme est un problème de gestion, et aucun niveau de haine ne fera descendre le chouchou de son piédestal.
Ai-je besoin de rappeler que le harcèlement ne vous mènera nulle part (surtout pas au paradis) ?
En voulez-vous, une bonne idée ? Utilisez plutôt le statut du chouchou à votre avantage. L’équipe a une demande délicate à formuler auprès du.de la boss ? Vous avez le.la porte-parole idéal.e.
Être le ou la préféré.e du.de la patron.ne, ça a aussi ses inconvénients.
Ah ! Comme ce serait gratifiant d’avoir la confiance et les faveurs de votre supérieur.e… Certes, mais sachez que ça a aussi ses inconvénients.
- Lorsqu’on reçoit un traitement de faveur qui ne semble pas équitable, ce sont toutes nos compétences qui risquent d’être remises en question par les autres.
- C’est chouette d’avoir accès à une foule d’opportunités, mais ça peut aussi vous forcer à devoir travailler plus que les autres, et plus que ce pour quoi vous êtes payé.e.
- Si votre boss adore votre personnalité et votre travail, il y a un risque qu’il ou elle soit réticent.e à vous laisser évoluer ailleurs dans l’entreprise. Votre destin se retrouve donc lié au sien.
Voyez le milieu du travail comme une saison de Secret Story. Être le ou la protégé.e du patron ou de la patron.ne, ça peut être à votre avantage le temps d’une semaine, puis mener à votre perte la suivante.
En télé-réalité comme au travail, pour aller loin, vous avez plutôt intérêt à créer des alliances sincères et diversifiées.
Je ne sais pas qui a besoin d’entendre ça, en ce moment, mais les gestionnaires compétent.e.s évitent de créer des climats toxiques au sein de leur équipe en créant des inégalités. Ne laissez pas la situation vous faire perdre confiance en vous. Le favoritisme n’a rien à voir avec la qualité de votre travail.
Vous êtes parfait.e, ne changez rien (sauf peut-être d’emploi ou d’équipe).