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Voici pourquoi vous devez absolument regarder « How To Build a Sex Room »

Bien plus qu’une téléréalité sur la décoration et la sexualité.

Par
Laïma A. Gérald
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Ok, il faut qu’on se parle de la nouvelle série How To Build a Sex Room (Architecte du désir) diffusée sur Netflix.

La prémisse est simple. Dans cette téléréalité de huit épisodes, la designer d’intérieur londonienne Melanie Rose rencontre des couples avec qui elle discute de leur vie sexuelle et amoureuse dans le but de leur concevoir une pièce consacrée à la sexualité (sex room), entièrement sur mesure.

Je suis très consciente que le concept peut sembler cringe, cheap et totalement malaisant. Croyez-moi, rien n’est plus loin de la réalité : cette pépite mérite qu’on s’y attarde.

La Mary Poppins du sexe

Je ne passerai pas par quatre chemins: How To Build a Sex Room est l’une des téléréalités les plus sincères, chaleureuses et bingeable que j’ai regardées dans les dernières années. Et ma joie est en grande partie induite par l’animatrice, décoratrice et sexothérapeute amatrice Melanie Rose.

Avec son accent british, son énergie enveloppante et son grand sac plein de « jouets » (wink wink), elle est rapidement surnommée « the Mary Poppins of sex rooms »

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Mais comment cette attachante Londonienne qui cumule des décennies d’expérience en design d’intérieur de luxe en est-elle venue à imaginer des chambres coquines et à s’en faire une spécialité ? Tout est parti d’un client qui, un jour, lui a demandé de lui concevoir une sex room sur mesure. D’abord choquée, elle y a réfléchi un instant et s’est dit : « Why not? Pourquoi je ne pourrais pas créer une pièce entièrement consacrée à la sexualité ? » Dès lors, Melanie Rose allait multiplier les contrats du même type et devenir une experte en la matière.

Avec son accent british, son énergie enveloppante, voire maternelle, et son grand sac plein de surprises et de « jouets » (wink wink), elle est rapidement surnommée « the Mary Poppins of sex rooms » (la Mary Poppins des salles de sexe).

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How To Build a Sex Room, comme son nom l’indique, documente donc une série de rencontres entre la designer et une panoplie de client.e.s souhaitant « sexifier » une pièce de leur maison.

« Quels genres de personnes veulent ça dans leur maison ? » me demanderez-vous.

Toute sorte de monde et pas seulement des gens qui veulent transformer leur sous-sol en donjon BDSM, c’est la beauté de la chose. Cela dit, si vous kiffez les sous-sols BDSM, c’est parfait aussi, et Mélanie vous le fera vite comprendre. Nous y reviendrons.

Comme dans toute bonne émission de décoration, l’animatrice est accompagnée de son homme à tout faire. J’ai apprécié les interactions comiques – bien que mises en scènes – entre Melanie Rose et Mike, un sympathique entrepreneur général ne reculant devant aucun défi.

Mike, c’est un peu la version triple X de Valérie Damidot

Celui-ci ne dit jamais non pour installer le drain qui servira à évacuer les golden showers et autres fluides corporels de madame X, pour trouver les chaines les plus solides pour suspendre monsieur Y au plafond ou pour « faire entrer la nature dans la maison » afin de concevoir l’espace zen et romantique de monsieur et madame Z.

Mike, c’est un peu la version triple X de Valérie Damidot.

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Chéri.e, je suis rentré.e

Une des forces de How To Build a Sex Room est indubitablement la sélection très inclusive de candidat.e.s. (quoi que l’on prendrait un peu plus de diversité corporelle dans la saison 2). Dans chacun des épisodes, on suit plusieurs couples, groupes polyamoureux ou femmes célibataires, choisi.e.s avec soin.

Par exemple, Taylor et Ayjay, un couple dans la trentaine, souhaitent aménager leur sous-sol en donjon rock and roll tandis que Raj et Ryan veulent bonifier leur chambre à coucher pour créer un lieu propice à l’intimité, digne d’une suite nuptiale.

De leur côté, Hannah et Wesley, de jeunes parents dont la vie sexuelle en a pris pour son compte, souhaite créer un espace « interdit aux enfants ».

Soriya, une jeune femme membre d’une famille polyamoureuse de sept personnes, désire concevoir un espace assez grand et polyvalent pour accueillir tou.te.s ses amoureux et ses amoureuses, tout en laissant libre cours aux fantasmes de tout le monde.

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Couples homosexuels et queers, amoureux à distance, polyamoureux.euses, jeunes parents, personnes d’âge mûr, fermier.ère.s en couple depuis le secondaire, adeptes du kink, éternel.le.s « vanille » : l’émission accueille tout le monde sans jugement, et surtout, sans pression.

Que ce soit avec des menottes, des godes ou une simple chandelle parfumée, la designer fera sa magie en saupoudrant sa «spoonful of sugar»… épicée.

Avec son écoute bienveillante, son esprit très ouvert et sa répartie vive, Melanie Rose parvient à créer un espace de discussion décontracté et ludique, propice à la confidence. Certaines personnes ont même droit à des escapades érotiques afin de bien cerner leurs besoins et les zones dans lesquelles elles ont envie (ou non) de s’amuser.

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Que ce soit avec des menottes, des fouets, des godes ou une simple chandelle parfumée, la designer fera sa magie en saupoudrant sa « spoonful of sugar »… épicée.

Bien plus qu’une émission de décoration

Dans How To Build a Sex Room, les tapisseries texturées, les luminaires chauds, les murs abattus et les sofas de velours capitonnés sont bien plus que des meubles et des accessoires décoratifs. Les rénovations orchestrées par Melanie Rose et concrétisées par Mike (que vous trouviez ça kitsch ou pas) sont un prétexte pour provoquer des discussions beaucoup plus vastes et fondamentales.

À chaque nouvelle rencontre d’introduction servant à définir l’aspect de la sex room désirée par ses client.e.s, Melanie Rose ouvre une fenêtre sur une extraordinaire humanité.

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Chaque couple, polycule ou personne célibataire aura alors l’occasion de s’exprimer libremement sur ses fantasmes, ses limites, ses désirs, ses besoins et parfois ses kinks, jamais forcé.e par l’experte.

Ainsi, on apprendra avec énormément de délicatesse qu’une des candidates n’a jamais eu d’orgasme, qu’une autre aimerait réintégrer les jeux coquins dans sa nouvelle relation ou qu’un autre couple, marié depuis des années, désire simplement recommencer à faire l’amour après avoir arrêté pendant des années.

Chaque sex room est une porte ouverte sur l’intimité, la liberté, la communication, l’exploration, l’érotisme et l’amour.

L’experte qui a de la bouteille ira donc jusqu’à installer des Croix de St-André, des chaises Sybian (allez-y, googlez ça!), des chaises tantriques, un lit assez grand pour y accueillir sept personnes, mais aussi des lampes tamisées, des costumes coquins ou des couvertures douces pour combler toutes sortes de désirs verbalisés ou suggérés par ses client.e.s.

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Mais attention, chaque sex room conçue avec doigté par Melanie Rose est bien plus qu’une pièce de la maison. C’est une porte ouverte sur l’intimité, la liberté, la communication, l’exploration, l’érotisme et l’amour. À mes yeux, ces espaces de vie privilégiés deviennent une métaphore de la place réelle que chacun.e désire accorder à tous ces éléments dans sa vie.

Chaque minute de la série est une ode au plaisir décomplexé, à l’ouverture d’esprit et à la sexualité positive, dépassant largement « la bonne vieille réno ».

Ceci étant dit, je payerais cher pour voir les annonces LeBonCoin de chaque maison quand viendra le temps de les revendre !