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Ville de la semaine: Sanary-sur-Mer

On se sent bien à Sanary, on voudrait ne jamais la quitter.

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Aujourd’hui 1er Septembre, c’est un grand jour pour les habitants de Sanary-sur-Mer. La fin des vacances scolaires marque le début d’une nouvelle vie, celle où l’on profite à nouveau de la quiétude du hors-saison. Avec le départ des touristes estivaux, la population de la ville est divisée par quatre. Et ça se voit. Du jour au lendemain, les stands de glace se font plus discrets, les rues piétonnes se vident et les plages redeviennent presque sauvages.

Bien sûr, on l’adore en plein été, Sanary. Plus jolie que sa voisine Bandol, moins bling-bling que Saint-Tropez, cette petite ville qui se concentre autour d’un port aux couleurs vives, à quelques kilomètres de Toulon, est un véritable trésor sur la côte d’Azur. Ni le temps ni la pression touristique n’ont su altérer la beauté de ce port : tout est en place, tout est parfait, rien ne dénote sur la carte postale. Même un 15 août, on se sent bien ici, à plonger depuis le ponton de la plage de Portissol ou à chiner dans les rues piétonnes, entre boutiques de mode et artisanat local. Le soir, on savoure une bonne glace en admirant les peintres et les musiciens qui égaient le marché nocturne.

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Mais c’est surtout hors-saison que Sanary dévoile toute sa beauté. Les buveurs de pastis se réapproprient le port, les loueurs de zodiacs laissent place aux authentiques pêcheurs, les vrais boulistes reprennent possession des terrains de pétanque et les plages s’arpentent désormais avec le seul bruit du vent. Les surfeurs et les véliplanchistes renfilent les combinaisons : la mer leur appartient à nouveau.

Sans les vacanciers, on a alors davantage d’espace pour admirer les pointus, la fierté locale. Ces petits bateaux de pêche traditionnels parfaitement entretenus portent des noms qui sentent bon la Provence : le Mistigri, le Fanny, la Rosalie, le Papetou le Jojo Dédé… Bon plan : chaque année, à la Saint-Pierre (le 29 juin), ils quittent tous le port pour une grande bénédiction en mer et embarquent gratuitement les amateurs pour une belle virée jusqu’aux iles des Embiez.

On a aussi enfin l’occasion de se retrouver seul au sommet de la Tour carrée, un vestige du XIVème siècle d’où la vue à 360 degrés est époustouflante.

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On passerait bien des journées entières sur les terrasses du port. Certains l’ont fait. En 1933, de nombreux écrivains et intellectuels allemands fuyant le régime d’Hitler sont venus se réfugier dans ce petit port endormi : Bertolt Brecht, le Prix Nobel Thomas Mann, Stefan Zweig… Dans les cafés du port, ils se créent une communauté spirituelle, refont le monde, évoquent leur exil et leur crainte pour l’Europe. Ils sont tellement nombreux que le village est surnommé « capitale mondiale de la littérature allemande ».

Preuve que Sanary inspire les artistes : c’est également ici que l’écrivain britannique Aldous Huxley a écrit en 1930 son roman culte Le Meilleur des Mondes.

Autre fierté locale : grâce à son environnement exceptionnel, Sanary peut être considérée comme la cité historique de la plongée sous-marine. Les trois « Mousquemers », Frédéric Dumas, Jean-Yves Cousteau et Philippe Tailiez, s’y sont rencontrés, ont développé leur passion pour les fonds marins et ont procédé à de nombreuses expérimentations avec du matériel de plongée toujours plus innovant. Dans leur pas, il est indispensable d’aller plonger ou simplement de faire du snorkeling dans l’archipel des Embiez, qu’on rejoint en 20 minutes de bateau (ou 15 minutes de vélo) – et qui a des airs de bout du monde. Entre rochers et petites criques, la beauté des fonds est incroyable !

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Enfin, les gourmands apprécieront de savoir que le marché du mercredi a été élu plus beau marché de France en 2018 par les téléspectateurs du JT de Jean-Pierre Pernaut. Un honneur qui, selon quelques locaux désarçonnés, aurait fait gonfler les tarifs !

On se sent bien à Sanary, on voudrait ne jamais la quitter.

Surtout quand on a le privilège d’en profiter pendant que les autres retournent à l’école ou au boulot…