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Ville de la semaine : Marseille
Comment ça de la semaine ? Marseille est la ville du millénaire.
“Marseille est une ville magnifique qui froisse et qui déplaît au premier abord par la rudesse de son climat et de ses habitants. On s’y fait pourtant, car le fond de ce climat est sain et le fond de ses habitants est bon.” Difficile de mieux résumer ce qu’est Marseille avec cette citation que l’on prête à George Sand, venue plusieurs fois dans ma chère cité phocéenne au cours de ses nombreux voyages. Il faut dire que la plus vieille ville de France a du caractère, notamment grâce à son port qui constitue le cœur de la ville depuis 2 600 ans. “Celui qui débarque un jour sur le port, il est forcément chez lui. D’où que l’on vienne, on est chez soi à Marseille. Dans les rues, on croise des visages familiers, des odeurs familières”, disait l’écrivain marseillais Jean-Claude Izzo, grand amoureux de sa ville, disparu il y a aujourd’hui 20 ans.
Je suis né et j’ai grandi à Marseille. Puis j’ai quitté la deuxième ville de France – n’en déplaise à Lyon – pendant presque 10 ans avant d’y revenir. J’aimais déjà énormément ma ville, mais mon exil m’a permis d’en devenir fier. Car Marseille n’est pas une ville comme les autres, elle ne laisse personne indifférent : soit on l’adore, soit on la déteste. Et même ceux qui la détestent finissent par l’aimer. Colonie grecque, alliée de l’empire romain, citée indépendante, ville révolutionnaire… Difficile de résumer la longue histoire de Marseille en quelques lignes. Au final, s’y dégage une atmosphère et une énergie que l’on ne retrouve nulle part en France avec un centre-ville vivant et cosmopolite, où toutes les différentes communautés qui font la ville se retrouvent.
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La ville la plus ensoleillée de France
“On y sent je ne sais quoi d’oriental, on y marche à l’aise, on respire content, la peau se dilate et hume le soleil comme un grand bain de lumière”, soulignait l’écrivain Gustave Flaubert qui avait eu un véritable coup de foudre pour Marseille. Difficile de parler de Marseille sans évoquer le climat idéal qui y règne. C’est simple : avec 170 jours de soleil par an, Marseille est la ville la plus ensoleillée de France. Beat that. Et ce soleil, on sait très bien en profiter avec les nombreuses plages et les parcs naturels qui constituent le littoral marseillais. Pas besoin de prendre sa voiture pour se détendre : on n’a qu’à marcher quelques minutes depuis le Vieux-Port pour se retrouver sur le sable de la plage des Catalans. Envie de nature ? Il suffit de prendre le bus 24 pour débuter une belle promenade dans le Parc national des Calanques.
Parce que le cadre idéal ne suffit pas, Marseille est également une très belle ville à visiter : le Vieux-Port, Notre-Dame de la Garde (ou Bonne Mère pour les intimes), le Mucem, le Palais du Pharo, la Canebière, le Palais Longchamp, la Cité radieuse dessinée par Le Corbusier, les immeubles haussmaniens, les îles du Frioul, le Chateau d’If, la Cathédrale de la Major, la Vieille Charité, le Vallon des Auffes… Les 16 arrondissements de Marseille ne manquent pas de lieux à découvrir, que ce soit pour les amoureux d’histoire, d’architecture, de cinéma, de littérature ou de paysages.
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On appelle Marseille la ville aux 111 villages. Le plus vieux de ces villages est celui du Panier : le centre historique de Marseille, et donc, le plus vieux quartier de France. Le Panier et ses ruelles où on aime se perdre, ses terrasses où l’on prend le temps de se poser… Le Panier qui plaira tout particulièrement aux fans de Plus Belle la Vie, même s’il faut toujours répéter aux touristes que le fameux bar “Le Mistral” de la série se situe en réalité dans un studio situé dans un autre quartier de Marseille.
Pas loin du Panier, se trouvent les quartiers populaires de Belsunce et de Noailles, deux lieux où le melting-pot marseillais prend forme. L’occasion de faire un tour au marché, prendre une part de pizza à 1 euro chez Charly, manger un fricassé ou un msemen sur la rue Longue-des-Capucins, déguster un mafé chez Mame Diarra… Contrairement aux autres villes françaises, l’hyper-centre de Marseille n’est pas complètement aseptisé avec les mêmes boutiques de grandes marques que l’on retrouve partout ailleurs. La ville laisse une grande place à la découverte de commerçants et d’artisans venus du monde entier.
« On craint dégun. À jamais les premiers. »
“Dedans, le boucan de mon camp venu du centre-ville / Les gens du cœur, tous sur le même son, ensemble / Tous frères et sœurs, même, sans avoir le même sang”, rappe Keny Arkana dans le son De l’Opéra à la Plaine, véritable hommage à Marseille. Cette fameuse solidarité marseillaise que la rappeuse décrit s’est malheureusement concrétisée lors de l’effondrement soudain de deux immeubles vétustes le 5 novembre 2018 au 63 et 65 de la rue d’Aubagne. Ce drame avait alors causé la mort de huit personnes.
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Car oui, ce serait mentir de dire que tout est parfait à Marseille : il y a de nombreux logements indignes, un véritable retard niveau développement des transports en commun (5 ans de retard pour livrer une station de métro), une circulation plutôt chaotique, une propreté relative selon les quartiers, de la pollution, des règlements de compte… Mais, malgré tous ces problèmes, Marseille reste une ville à part où l’on s’y sent bien sans trop comment l’expliquer. “Elle est sale et mal foutue. Mais c’est néanmoins une des villes les plus mystérieuses du monde et des plus difficiles à déchiffrer”, écrivait Blaise Cendrars dans son autobiographie L’Homme foudroyé.
Toute cette énergie bordélique qui se dégage de Marseille et des Marseillais se retrouve bien souvent dans un lieu unique : les virages du stade Vélodrome. Et oui, comment écrire un article sur Marseille sans évoquer une seule fois l’OM ? Au-delà du club et de sa légende, on retrouve dans les supporters de l’Olympique de Marseille tout ce qui constitue l’identité de la ville : une ferveur, une fierté, un engagement contre le racisme et un sentiment que tous ensemble, il est possible de soulever des montagnes. On craint dégun. À jamais les premiers.
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