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Ville de la semaine : Les Sables-d’Olonne

Par
Isabelle Delorme
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Je suis presque née dans un bac à sable, puisque j’ai passé une bonne partie de mon enfance à faire des pâtés dans le Perche où mes parents, mes soeurs et moi passions tous nos week-ends. Mais c’est lors de nos vacances d’été chez ma grand-mère que j’ai découvert Les Sables-d’Olonne et ce nom évoque encore pour moi l’aventure magique que nous entreprenions régulièrement à la fin du mois d’août avec ma tante, ma soeur et mes deux cousins lorsque j’étais enfant et adolescente.

Car la maison de ma grand-mère se situait dans la campagne vendéenne, près de Luçon. Lorsque mes parents regagnaient notre domicile parisien en fin d’été, ma tante nous gardait jusqu’à la rentrée scolaire et nous passions nos journées à jouer ou paresser dans le jardin. Mais il y avait un petit problème qui limitait nos déplacements et nous empêchait d’aller à la plage, située à une vingtaine de kilomètres de la maison : ni ma tante ni ma grand-mère n’avaient le permis de conduire…

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Il y avait toutefois une journée extraordinaire, une escapade enchantée, à laquelle nous pensions chaque fois à l’avance avec délice : notre journée aux Sables-d’Olonne. Il fallait se lever très tôt ce jour là, et ma tante venait invariablement murmurer à nos portes le même message : “Les anges du purgatoire viennent vous réveiller !”. Vite, sac au dos, nous avalions un petit-déjeuner sur le pouce pour ne pas rater le car qui passait de très bonne heure, direction la gare de La Roche-sur-Yon. De là nous prenions le train qui nous amenait enfin aux Sables-d’Olonne. Quel périple !

Il était tôt le matin et la ville était encore un peu endormie lorsque nous la redécouvrions en empruntant les ruelles piétonnes qui nous menaient à la plage. Je sens encore l’odeur des viennoiseries fraîchement sorties du four qui venaient nous chatouiller les narines. Mais ce que nous préférions, c’était entendre le cri des mouettes que nous apercevions de plus en plus nombreuses à mesure que nous nous approchions de la mer.

Aujourd’hui encore, lorsque je passe l’été chez mes parents qui habitent désormais toute l’année la maison de ma grand-mère, j’aime revenir aux Sables-d’Olonne pour passer la journée. J’ai encore un plaisir immense à me promener dans les ruelles, passer devant la belle église Notre Dame de Bon Port et flâner sur le Remblai. Lorsque nous y allons en groupe et que nous nous séparons, nous nous donnons toujours rendez-vous au café Le Pierrot pour prendre un verre ou une glace. Les tarifs ont évolué, bien sûr, depuis toutes ces années que je le fréquente, mais il fait partie du décor de mon enfance et ça vaut le coup de m’y attabler pour le souvenir, même pour un Coca à 3,30 euros.

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L’été, les journées tournent autour de l’immense plage de sable fin en pente douce, qui court sur plus de trois kilomètres au pied du Remblai. A marée basse, on marche pieds nus sur le sable mouillé un petit moment pour aller se baigner. Mais lorsque la mer remonte, il faut être vigilant, et rapide ! La dernière fois j’y ai perdu mon paréo, emporté par les flots à mon insu, toute occupée que j’étais à ramasser mes affaires en vitesse pour fuir l’eau envahissante. La Piscine du Remblai permet de s’offrir quelques brasses dans ses bassins extérieurs d’eau de mer, mais aussi – hors période de précautions sanitaires liées à la COVID – jets massants, hammam et jacuzzi pour quelques euros.

Les amateurs de bateaux auront grand plaisir à aller flâner sur le port, bien connu des fans du Vendée Globe, et à y prendre un repas. Pour les gourmets et pour se faire plaisir, Le Quai des Saveurs est une perle. Pour ceux qui préfèrent voir la mer en quête d’une cuisine plus rustique, le restaurant Le Bac à Sable, posé sur la plage, permet de s’offrir un beau chaudron de moules en ayant presque les pieds dans l’eau.

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En toutes saisons, j’aime flâner dans les rues piétonnes, me promener dans le quartier de l’Île Penotte avec ses maisons couvertes de coquillages, et aller faire un tour à La Chaume avec ses petites maisons de pêcheurs. Je me dis qu’il doit faire bon vivre dans les maisons aux murs clairs des rues tranquilles des Sables, dont on n’aperçoit pas grand chose de l’extérieur, mais on devine que l’intérieur est bien doux.

Dans mon regard de Sablaise de passage, ce n’est sans doute pas la plus jolie des villes balnéaires avec son front de mer parsemé ça et là d’immeubles modernes entre lesquels sont coincées de pittoresque villas de la Belle Epoque, vestiges de la découverte du littoral grâce à la voie ferrée. Mais elle ne manque pas de charme, surtout si on l’apprivoise à la belle saison en évitant les quinze premiers jours d’août, trop souvent bondés. Mon attachement à moi sera toujours là en tout cas.