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Ville de la semaine: Bordeaux

Déclaration d’amour en 10 points

Par
Owen Barrow
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Ah Bordeaux. Bordeaux la belle endormie, Bordeaux la bourgeoise, Bordeaux la bohème. Toi et ta douceur, ta créativité. Toi et ta diversité, ton climat pas toujours facile ou ton doux parfum.

Bordeaux c’est quand même LA seule ville française qui a été élue destination la plus attractive au monde par le Lonely Planet (en 2017). Ça, ce n’est pas rien, surtout quand on regarde la concurrence. Los Angeles, Le Cap, Lisbonne… C’est assez impressionnant. Bordeaux à ta place, j’aurais eu peur. Bravo, tu t’es bien battue. On y décrit une gastronomie hors norme, une effervescence artistique et culturelle. On y mentionne son vignoble, son architecture, son art de vivre, si français.

Bordeaux c’est un peu cette ville dont tout le monde te parle, que tu connais sans jamais y être allé. Tu sens son odeur dès que tu débouchonnes une bonne bouteille, tu frétilles au murmure de cet accent si doux qui, rien qu’à l’entendre, te donne l’impression d’être en vacances, tu t’es juré d’y aller lorsque tu es tombé sur cette photo du miroir d’eau. « Mais je te jure, regarde, c’est magnifique. Et ça, c’est de l’eau. Alors, quand il n’y a pas de vent c’est IM-PRE-SSIO-NNANT, on pourrait prendre la photo dans les deux sens, tu ne le remarquerais même pas »

Bref. Bordeaux, sans le savoir, tu l’aimes déjà gavé.

Déclaration d’amour en 10 points pour le way of life bordelais.

Ton chauvinisme acharné

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Commander un bon “pain au chocolat” en boulangerie, te faire reprendre poliment (ou insulter?). Commander finalement une “chocolatine” puis crier (fort dans sa tête) « Parisien, rentre chez toi! ». S’accoutumer à la culture locale et au parler bordelais. Parce que « c’est vrai quoi, depuis la LGV ils sont partout, à cause d’eux, les prix flambent et ils parlent fort ». Pire que les “maudits Français” à Montréal. Mais on peut les comprendre, ta quiétude exemplaire fait chavirer plus d’un coeur.

Le concentré d’amour de tes cannelés

Militer pour que ces petites choses soient prescrites médicalement, contre l’anxiété ou la dépression. Leur croûte caramélisée, l’intérieur moelleux, encore tout chaud à la sortie du four, succomber à cette bonne odeur de rhum et de vanille qui n’a pas de prix. (Même si se tourner vers ceux de La toque cuivrée plutôt que ceux de Baillardran peut soulager le portefeuille).

La chaleur de tes bars à tapas

Commander un bon vin, l’accompagner d’une planche de charcuterie. Ressentir l’influence du pays basque au Sitio, rue St James. Rester jusqu’à pas d’heure, finir accoudé au bar à danser, chanter sur l’hymne local. Lire quelque part que Bordeaux c’est la ville avec le plus de restaurants par rapport au nombre d’habitants.

Le multiculturalisme des Capucins

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Après la soirée trop arrosée du Sitio, enfourcher son vélo jusqu’au marché des Capucins, déambuler entre les étalages. Faire le plein pour la semaine, prendre de bonnes résolutions en achetant ses racines de gingembre car « une collègue m’a dit que c’était hyper bon pour éliminer les toxines », se jurer que « plus jamais comme hier soir ». S’asseoir pour quelques huîtres en terrasse. Commander un verre de vin blanc parce que « quand même avec les huîtres, il n’y a rien de mieux ». Enchaîner avec un bon couscous place St Michel, se plaindre de la gentrification du quartier en profitant de son thé à la menthe au soleil.

Les balades sur les quais à remercier Juppé

Les Bordelais sont assez unanimes sur la question : « Bordeaux ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans ce cher Alain. Il y a quelques années, les berges étaient réputées pour être assez glauques ». Remarquer qu’aujourd’hui, c’est le lieu de prédilection des joggeurs et promeneurs du dimanche. En profiter pour admirer le fameux miroir d’eau place de la bourse et si le vent le permet, repartir avec sa photo souvenir.

La magie de l’Utopia

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Un cinéma logé dans l’ancienne église Saint-Siméon, place Camille Jullian. Dernier cinéma d’art et d’essai de la ville. Trouver refuge entre ses murs, y aller un peu plus tôt pour un café dans la nef, profiter des tarifs avantageux de la première séance chaque jour et débattre après un bon film d’auteur pendant le FIFIB.

Ton vin, ton vin, encore ton vin…

Directement au coeur des vignobles, dans les bars de la ville, les restaurants les cafés, sur les berges un soir d’été. Partout. Pour plus d’exotisme, profiter de la vue du dernier étage de la cité du vin. S’essayer au vin argentin, serbe ou guatémaltèque..

L’engagement du Climax Festival

Découvrir le lieu, Darwin, installé dans l’ancienne caserne Niel, faire un tour pour apprécier le street art des artistes pour la plupart locaux, faire son épicerie bio, en vrac. Profiter des concerts et conférences engagé.e.s, sympathiser avec les bobos et hipsters bordelais tout en dégustant la bière brassée localement.

Ta proximité avec l’océan

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40 minutes jusqu’à la côte en voiture, une navette hyper accessible à 3,60€ l’aller-retour, l’océan à portée de main. Passer une journée à la dune du Pilat, regretter d’avoir dit « le dernier en haut paie l’apéro ». Se sentir minuscule une fois au sommet, devant l’immensité de l’océan d’un côté, de la forêt de pins de l’autre. Repenser aux “Petits mouchoirs” en admirant le bassin, redescendre en tonneaux et ramener 4kg de sable à la maison.

Etc. Etc. Etc. Cette déclaration est, bien entendu, non exhaustive. On pourrait la prolonger encore de longues pages. Ah mince, d’ailleurs ça ne fait que 9 points, alors que je vous en avais promis 10… Dans ce cas, le 10ème sera le vôtre. Je vous l’offre. Repensez à ce doux souvenir qui vous est si cher. Cette petite boulangerie insolite coincée entre deux antiquaires des Chartrons. Cette galerie que vous aimez tant vers Gambetta ou ce jardin secret du côté de Bastide, délicieux pour un pique-nique à deux.

En fait, je dois vous l’avouer. Quel paradoxe d’écrire ces lignes dans mon train pour Paris. C’est vrai qu’elle est pratique cette nouvelle LGV. Voiture 18, place 73. En 2h chrono j’ai traversé la France, c’est pas grand chose 2 heures. L’aller-retour se fait dans la journée. Comme ça. Ni vu ni connu. Sauf qu’en arrivant gare Montparnasse, 19h08, voie 4, un petit quelque chose aura changé. C’est pas grand chose, mais ça change tout.

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