Une brève histoire du tarot

Je suis à la Fnac. Oui, je préfère les librairies indépendantes, mais exceptionnellement, j’ai choisi la voie de la facilité : il y a 24 h dans une journée, il faut parfois choisir ses combats. Je cherche Dune – le livre, pas le film –, je relève la tête et, surprise, plutôt que des étagères remplies de bouquins, c’est un mur de jeux de tarots qui se dresse devant moi. Le Tarot du Voyage lumineux, le Tarot des Mondes oniriques, Osho Zen Tarot, Le Tarot du Bien-être, et même un Tarot du Tatouage !

Manifestement, il y a une offre et une demande pour ces boîtes de cartes. Mais outre les belles images et leur faculté supposée à nous donner un aperçu de notre futur, d’où nous vient cette passion pour le Bateleur, l’Amoureux et Le Chariot ?

Retour dans l’histoire.

Difficile de déterminer clairement l’origine du tarot. Certain.e.s avancent que ce sont les Français qui auraient amené le tarot en Italie, mais plusieurs documents retrouvés, sources et recherches penchent plutôt pour l’inverse. Ce serait en Italie du Nord, au 15e siècle, que se serait développé le jeu de tarot qui allait éventuellement mener à la version qui est la plus utilisée de nos jours : le Tarot de Marseille. Le Tarot de Marseille affiche d’ailleurs des références italiennes sur ses cartes, ce qui renforce cette hypothèse.

Le tarot aurait par la suite migré à travers l’Europe, et serait arrivé aux États-Unis autour du 19e siècle pour finalement atteindre le reste du monde au 20e siècle.

Avant d’être utilisé en art divinatoire, le tarot se présente comme de simples cartes à jouer, un peu comme un jeu de cartes avec des as de cœur ou un roi de pique. Sous cette forme, le jeu avait des règles qui fluctuaient dans les différentes régions du monde, mais la base restait toujours la même : pour gagner, les joueurs doivent tout simplement accumuler des points.

Il semblerait que les figures du Fou, du Mat, du Diable et plusieurs autres aient été choisies parce qu’elles étaient aisément reconnaissables et faciles à mémoriser. Ce sont ces mêmes qualités qui expliqueraient pourquoi le tarot s’est répandu aussi rapidement.

Ce n’est qu’au 18e siècle que le tarot va faire son entrée dans la grande famille des arts divinatoires. Il faudra ensuite attendre les années 1960-1970 et le mouvement New Age pour qu’il se démocratise réellement. Cet emploi des cartes de tarot dans la cartomancie ne date donc pas d’hier, mais probablement qu’à l’époque, le « Tarot du Tatouage » n’était pas encore à l’ordre du jour.

Dans sa version actuelle, le Tarot de Marseille est composé de 78 cartes. Vingt-deux d’entre elles sont désignées comme Majeures, ou arcanes majeures. Selon les adeptes de la cartomancie, ce sont elles qui illustrent les différents passages de la vie. Les 56 autres, les Mineures, évoquent nos « énergies », ce que nos décisions et comportements peuvent avoir comme influence. Elles-mêmes sont divisées en quatre sections symboliques : les Bâtons (Feu), les Coupes (Eau), les Épées (Air) et les Deniers (Terre). De quoi s’inspirer, autant dans l’art que dans le divinatoire!

D’ailleurs, plusieurs artistes se sont basés sur le jeu pour créer des oeuvres; même Dali s’est laissé tenter ! Ça, c’est sans parler des autres dérivés de jeux de cartes avec une visée divinatoire ou de développement personnel.

Maintenant, est-ce que ça pourra aussi inspirer votre futur ? On laisse les cartes décider !