Logo

Un job alimentaire, c’est pas la fin du monde

Guide d'autodéfense pour en finir avec la «culpabilité professionnelle».

Par
Alexandre Perras
Publicité

La réalité des dernières semaines pourrait avoir mis quelques bâtons dans les roues de votre bicyclette professionnelle. Bon, outre le fait que cette figure de style est assez boiteuse, vous avez peut-être eu besoin de repasser en revue votre cheminement professionnel.

Parce qu’après l’université, c’est la carrière, non? Une fois bien rangé, c’est la maison et les bébés! HEIN? HEIN???

C’est en discutant avec des ami.e.s, tous fraîchement sortis de la fac depuis maintenant deux ans, que j’ai réalisé que le concept de job alimentaire pouvait être un réel casse-tête pour certains. Parce qu’après l’université, c’est la carrière, non? Une fois bien rangé, c’est la maison et les bébés! Hein? Hein??? Pas question d’aller travailler dans un café ou au service à la clientèle d’une grande chaîne pour garder les coffres à flot.

Publicité

Que vous ayez perdu votre boulot à cause de la crise ou que vous soyez en transition, vous ne devriez pas avoir à stresser lorsque arrive le moment d’évoquer ce travail. Alors, histoire de faire un pas vers la réduction du stigmate, voici un petit guide d’autodéfense pour éliminer les malaises.

Parce qu’il n’y a pas de raison de culpabiliser

Qu’importe votre niveau de scolarité, il n’y a rien de mal à prendre un pas de recul sur votre cheminement afin de réfléchir à votre destination et vous assurer une certaine stabilité financière en prenant un emploi pour lequel vous n’avez pas besoin de qualifications. Votre santé financière (qui influence grandement votre santé mentale, soit dit en passant) est nettement plus importante que ce que les autres pourraient penser du job pour lequel vous avez opté pendant que vous vous retournez.

Publicité

Et quand je parle de «se retourner», je ne dis pas que ça doit être fait rapidement. Se retourner peut prendre deux semaines ou un an. Votre rythme, vos conditions.

Il n’y a aucune honte à vouloir assurer ses arrières et payer ses factures.

Il n’y a aucune honte à vouloir assurer ses arrières et payer ses factures. Il n’y a rien de pire que de regarder ses économies fondre comme neige au soleil en attendant le poste parfait d’enseignant.e, de plombier.ière ou d’avocat.e (qui n’arrivera peut-être jamais)! Ne pas avoir à se soucier trop trop de l’argent qui rentre, c’est mieux pour vous consacrer à la concrétisation de votre but, quel qu’il soit.

Parce qu’il n’est pas question de paresse

«Ça existe, des doctorants en littérature devenus gérants de resto, des apprentis comédiens devenus courtiers d’assurance et des musiciens de grand talent devenus inspecteurs du Ministère de l’agriculture. Et vous savez quoi? Ils aiment leur job quand même», comme l’a si bien dit ma collègue Arianne.

Cette idée selon laquelle un job est nécessairement moins bien ou moins important lorsqu’il nécessite moins de diplômes est absurde.

Publicité

On les aimait nos caissiers et caissières d’épiceries lors de la pandémie. Tout comme les nombreux livreurs qui venaient nous porter nos paquets sur le pas de nos portes ou les aide-soignants qui font des petits miracles quotidiennement.

Ils étaient tous soudainement essentiels et appréciés lorsqu’une pandémie mondiale s’est pointée. Disons que notre amour pour ces emplois n’était pas tout à fait semblable avant la crise. Deux poids, deux mesures.

Il n’y a rien de paresseux à se doter des moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs.

Tout ça pour dire que faire le choix conscient de postuler pour un tel job n’est pas paresseux, mais, au contraire, bien courageux. Fuck l’opinion des autres sur ce qui devrait ou pas correspondre aux prochaines étapes de votre vie professionnelle. Et si ce job dit «alimentaire» vous permet de vous réorienter vers quelque chose qui vous convient davantage, c’est encore mieux!

Publicité

Il n’y a rien de paresseux à se doter des moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs. Et si, durant le trajet, vos objectifs venaient à changer: COOL!

Vous êtes bien plus que votre travail.

Parce qu’il n’est pas nécessaire de se justifier

Que ce soit le résultat d’une malchance (perte d’emploi, pandémie ou maladie), ou d’un choix conscient pour votre réorientation de carrière, vous n’avez pas à vous justifier.

Si ce move est le résultat d’une réflexion qui vous permettra malgré tout d’être au diapason financier des personnes à votre charge ou dans votre vie (genre votre copine, votre copain ou vos enfants) et avec qui vous partagez les factures, personne d’autre ne devrait avoir de mot à dire sur votre décision!

Pour le meilleur et pour le pire de ce scénario, il y aura toujours moyen de tirer son épingle du jeu et d’en ressortir grandi.

Certes, ce ne sera peut-être pas votre job de rêve. Mais dites-vous que cette période de transition, peu importe sa durée, pourrait aussi vous servir de tremplin vers l’obtention de ce que vous cherchez à accomplir.

Publicité