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Un an sans maquillage : un défi libérateur et politique ?

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Depuis janvier 2024, Vanessa Pilon s’est lancé un défi singulier : passer une année entière sans maquillage. Une démarche qui, à première vue, peut sembler anodine. Après tout, qu’est-ce qu’un peu de rouge à lèvres, un trait de liner ou une couche de fond de teint ? Mais pour Vanessa, ce défi représente bien plus qu’une simple absence de maquillage : c’’est une expérience humaine, un miroir tendu vers soi-même et vers les autres.

Dans une interview accordée à notre journaliste Laïma A. Gérald, Vanessa se livre sur cette aventure qui a bouleversé son quotidien, mais aussi son rapport à son corps et à son identité. Tout a commencé avec une question innocente, mais qui a eu un effet cathartique sur la maman : « Pourquoi tu te maquilles, maman ? », lui a demandé sa fille. Cette question, Vanessa ne pouvait y répondre simplement. Elle s’est alors demandée, comme de plus en plus de femmes commencent à le faire : pourquoi se maquille-t-on ? Est-ce pour se conformer à une norme ? Pour se sentir acceptée ? Ou tout simplement parce que c’est ce qu’on nous a appris à faire ?

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Ne trouvant aucune réponse satisfaisante, elle a décidé de faire une pause. Plus de blush, plus de mascara. Juste elle, son visage et le monde extérieur. Ce qu’elle pensait être une expérience libératrice est rapidement devenu un défi intime. « J’ai dû me confronter à mes insécurités, à mes petites imperfections que j’avais toujours masquées », avoue Vanessa. « Mais j’ai aussi découvert une forme de liberté que je n’avais jamais connue. »

Maintenant arrivée aux trois quarts de son année sans maquillage, elle en relate les hauts et les bas. Les regards surpris, parfois critiques, mais surtout, cette incroyable sensation de redécouvrir son reflet dans le miroir sans chercher à le corriger. Vanessa parle d’un voyage chargé en émotions, où elle a dû déconstruire des années de conditionnement social. « On apprend aux femmes que le maquillage, c’est un outil de pouvoir, de séduction, mais aussi de protection. Quand tu l’enlèves, c’est comme te dépouiller d’une armure. »

Tout au long de son parcours, Vanessa a également recueilli des témoignages d’autres femmes qui, elles aussi, entretiennent une relation complexe avec le maquillage. Certaines avouent se sentir nues sans lui, d’autres le considèrent comme un mal nécessaire pour éviter les commentaires déplacés ou les jugements au travail. D’autres femmes l’utilisent au contraire comme un outil d’empowerment et ont une relation très saine avec le maquillage..

Pour Vanessa, cette réflexion ouvre la porte à des questions bien plus larges sur la société et les attentes qu’on impose aux femmes, surtout en matière d’apparence. Pourquoi le vieillissement est-il perçu comme une faiblesse chez elles, alors qu’il est synonyme de maturité chez les hommes? Pourquoi tant d’injonctions à être parfaite, lisse et sans défauts, quand les hommes jouissent d’une liberté bien plus grande dans leur présentation? Vanessa ne prétend pas avoir toutes les réponses, mais elle espère qu’en partageant son expérience, elle pourra inspirer d’autres femmes à faire la paix avec leur image.

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À quelques mois de la fin de son défi, Vanessa sait qu’elle finira par se maquiller à nouveau. Mais cette fois-ci, ce sera différent. « Je ne le ferai plus par habitude ou par pression. Ce sera un choix, conscient et réfléchi. » Ce défi, qui semblait au départ n’être qu’un geste personnel, résonne aujourd’hui comme une invitation collective à se questionner, à déconstruire, et surtout, à accepter. Parce qu’au fond, l’authenticité n’a pas besoin d’artifice.

Avec un sourire sincère, Vanessa conclut : « Ce n’est pas juste une histoire de maquillage. C’est une histoire de réappropriation de soi. »

Voici l’interview vidéo réalisée par nos cousins d’URBANIA.CA :