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Trump-Musk : place au règne des “brutes épaisses”

Par
Ouissem
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Annexion du Canada et du Groenland, allégeance de Mark Zuckerberg, guerre au “virus woke”…

Donald Trump n’est pas encore officiellement le 47ᵉ président des États-Unis, mais il donne déjà le ton de son mandat : celui d’une politique néocoloniale, masculiniste et extrémiste avec Elon Musk comme vice-président officieux.

Et cette idéologie ne se limitera pas aux USA. Trump a fait passer le message avec les invités à sa cérémonie d’investiture : Éric Zemmour, Giorgia Meloni, Jair Bolsonaro, Javier ‘El Loco’ Milei…

De son côté, Musk affiche ouvertement son soutien à l’Afd, ce parti allemand d’extrême droite qui s’est récemment illustré en distribuant des faux billets d’avion d’expulsion aux immigrés directement dans leurs boîtes aux lettres.

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Une ingérence étrangère que Trump assume jusqu’à vouloir conquérir de nouveaux territoires “parce qu’il en a besoin”. C’est le cas du Groenland, qui fait pourtant partie du royaume du Danemark.

Trump : “Les gens ne savent même pas si le Danemark a un quelconque droit légal sur le Groenland. Mais s’il en a un, il devrait y renoncer car nous en avons besoin pour notre sécurité nationale.”

Le Canada ? Un allié historique ? Un voisin trop aimable ? Trump montre les muscles et envisage d’en faire le 51e État des USA. Et gare aux contestations, au risque de se faire remettre en place.

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“Pas la moindre chance que le Canada devienne une partie des États-Unis”, déclare Justin Trudeau. “Meuf, t’es plus la gouverneure du Canada, alors peu importe ce que tu dis”, lui répond Elon Musk sur X.

Une attitude de “bully” soulignée par l’eurodéputée Chloé Ridel : “Ce sont des brutes épaisses d’une vulgarité inouïe. [..] C’est le règne de l’insulte, de la force, de la brutalisation avec des propos qui sidèrent tellement ils sont absurdes.”

À l’ère de la post-vérité, l’objectif est assumé : repousser jusqu’au bout les limites de l’acceptable.

@ccesoir

« Trump et Musk ne sont pas des clowns mais des brutes épaisses, d’une vulgarité inouïe, qui prétendent régner sur le monde. Ils ont une méthode commune qui est celle du règne de l’insulte, du règne de la force. » Chloé RIDEL, Députée européenne, porte-parole du Parti socialiste ✂️ Le débat « Trump-Musk Le nouvel empire de la force ? » CCeSoir est : 🔄 sur @france.tv 🎧 en podcast

♬ son original – CCeSoir avec Karim Rissouli – CCeSoir avec Karim Rissouli

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La victoire du ticket Trump-Musk a également accéléré le virage mascu de Mark Zuckerberg, devenu grand fan de MMA.

“Je pense qu’une grande partie de notre société est devenue castrée, en quelque sorte, ou émasculée”, a déclaré le CEO de Meta chez Joe Rogan, le podcasteur viriliste préféré d’un certain Donald Trump.

Résultat : adieu la vérification des infos sur Facebook et Insta, pas de modération des insultes sexistes et anti-LGBT et 5% du personnel viré.

Les masculinistes se sentent ainsi pousser des ailes, comme un certain Andrew Tate. L’autoproclamé “roi de la masculinité toxique”, ancien champion de MMA et proxénète vise désormais un nouveau titre : celui de Premier ministre de Grande-Bretagne avec son “Bruv party”.

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On pourrait croire qu’il s’agit d’une simple blague, mais l’influenceur peut compter sur la mise en avant de X, tandis qu’Elon Musk est actuellement en guerre contre Keir Stramer, l’actuel locataire du 10 Downing Street.

La France n’est pas épargnée par l’arrivée du duo Trump-Musk au pouvoir.

Au-delà de l’invitation de Zemmour et de sa compagne Sarah Knafo à la cérémonie d’investiture, Cyril Hanouna a annoncé rencontrer prochainement le binôme lors d’une soirée de gala organisée en Floride.

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L’animateur affirme ne pas avoir payé le billet d’entrée VIP à 100 000 $ pour être de la partie, ce qui n’est pas franchement impossible vu les récentes volontés d’ingérence.

Par ailleurs, Elon Musk joue également de son influence sur X. Le réseau social favorise les comptes d’extrême droite, y compris en France, comme l’a démontré un décryptage du JT de France 2.

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“Entre les mains d’Elon Musk, X n’est plus seulement un réseau social, mais une arme”, estime Jen Schradie, sociologue et spécialiste du numérique.

Est-ce que les États-Unis ont basculé vers un nouveau régime avec ces “brutes épaisses” au pouvoir ? C’est l’avis de Joseph Stiglitz, interrogé par France Culture : “Avec Elon Musk, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg, les États-Unis ont leurs techno-oligarques et deviennent eux aussi une oligarchie. Notre seul espoir, c’est qu’ils ne parviennent pas à s’entendre.”