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Toutes les saisons de « Buffy contre les vampires », classées de la pire à la meilleure
Cette année, on célébrait les 20 ans depuis le dernier épisode de la série culte Buffy contre les vampires (c’est aussi le 20e anniversaire de la dernière fois où ma vie a eu un sens).
Au cours des 7 saisons de la série créée par Joss Whedon (oui, on sait, bouuuuh Joss Whedon), Xander a redéfini la masculinité toxique, Willow a porté des ensembles plus terrifiants que n’importe quel démon et Buffy a couché avec un nombre étonnant de vieux hommes morts (bon, juste deux, mais c’est quand même deux de plus que la plupart des gens).
Mais si Buffy est LA MEILLEURE série de tous les temps (que j’en voie un.e m’obstiner là-dessus), toutes les saisons ne sont pas égales. Laquelle est la meilleure ? Laquelle est la pire ?
Voici mon classement absolument subjectif (mais quand même incontestable).
7. Saison 4
La saison 3 de Buffy contre les vampires s’est conclue lorsque Buffy et ses amis ont (spoiler pour une série qui a 27 ans, mais bon, spoilers quand même) littéralement fait exploser leur lycée. Les auteurs de la série voulaient ainsi marquer par un coup d’éclat la fin d’une étape cruciale pour Buffy : l’école était terminée pour nos protagonistes, et le temps était venu pour eux de passer à l’âge adulte.
Mais cette transition faisait craindre le pire aux fans et aux critiques; Buffy était une série sur des jeunes en cours, et on craignait que le passage à un autre contexte ne dénature la série.
Pendant un certain temps, la saison 4 leur a donné raison. Le quatuor sacré de Buffy, Willow, Xander et Giles prend de la distance alors que les deux filles vont à l’université, que Xander butine de petit boulot minable en petit boulot encore plus minable et que Giles cherche sa place en tant que retraité quarantenaire.
La saison 4 souffre également d’autres éléments pour lesquels la sauce ne prend pas. Le nouvel intérêt amoureux de Buffy, Riley, est la définition-même de bof. Même quand il devient plus edgy, on a plus l’impression de voir le nerd de la classe essayer d’avoir l’air badass. Les villains de la saison, l’organisation militaire l’Initiative et leur création, Adam, sont risibles. Personne n’avait envie de voir Buffy se battre contre des mecs qui ont fait une razzia d’uniformes dans une friperie.
Ce qui sauve la saison 4, c’est la présence d’excellents épisodes au coeur d’une saison plus faible; Hush, l’épisode presque entièrement muet, est possiblement LE meilleur épisode de toute la série.
Même au milieu des moments les plus sombres, Buffy est capable du meilleur.
6. saison 7
C’est nul, mais la saison finale de Buffy a un peu fini en queue de poisson.
Il y a plein de bonnes idées dans cette saison. Ramener les vampires comme ennemis principaux de Buffy, c’était chouette et ça donnait une belle impression de boucler la boucle (parce que curieusement, pour une série qui s’appelle Buffy contre les VAMPIRES, Buffy tuait plus vraiment de vampires depuis quelques d’années). La storyline des potentielles, et la finale où Buffy partage son pouvoir avec des centaines de femmes partout dans le monde, ça cadrait parfaitement avec la thématique féministe de la série. Spike avec une âme, Caleb incarné avec brio par Nathan Fillion, le feeling apocalyptique, tout ça était bien réussi.
Mais il y avait aussi plusieurs faux pas dans cette saison. Quand tout le monde se retourne contre Buffy qui passe son temps à leur sauver le c** ET qui les héberge gratuitement, ça nous fait détester tout le monde, gentils comme méchants. Et si on aime le concept des potentielles, y’a un long bout dans le milieu de la saison où elles font pas grand chose à part du yoga.
Heureusement, la fin de la série est excellente (c’est pas vraiment la fin si on accepte que les BDs sont la suite canonique de Buffy, mais pour avoir lu les BDs, ne vous infligez donc pas ça).
5. Saison 6
La saison 6 commençait avec petit défi : Buffy était morte à la fin de la saison 5.
Heureusement, c’est un monde où la magie existe. Du coup, ça a pu se régler facilement : Willow fait un sort, puis POUF, notre héroïne est de retour.
… En fait, ça aurait été aussi simple que ça si Buffy n’avait pas été une série qui aime autant voir ses personnages souffrir. Parce que Buffy revient à la vie, oui. Mais on voit que quelque chose cloche.
Et lors de l’incroyable épisode musical Once More With Feeling, on découvre ce qui cloche : Buffy était au paradis, elle était enfin bien après une vie horrible… et ses amis l’ont ramenée de force. T’essaieras d’expliquer à ta petite soeur pour qui tu fais aussi office de figure parentale que t’aimerais mieux être morte puis la laisser se débrouiller toute seule. Je vous jure que ça jette un froid au repas de famille.
Le problème avec la saison 6, c’est que c’est une saison un peu déprimante. Tout le monde va mal : Xander gâche son propre mariage, Giles se casse en Angleterre parce qu’il ne sert plus à rien, Buffy est dans une relation toxique, Dawn devient cleptomane, puis Willow devient accro à la drogue magie.
Une putain de chance que cette saison-là y va mollo sur les gros méchants démons qui veulent détruire le monde, parce que toute la bande était trop occupée à renouveler ses prescriptions d’anti-dépresseurs.
Aussi, pas le choix d’enlever quelques points pour Seeing Red, un épisode où Spike essaie de forcer Buffy à avoir une relation sexuelle non-consentante, puis on est supposés d’être contents de le revoir la saison d’après. Disons que ça nous aide pas vraiment à retrouver le sourire.
4. Saison 1
La saison qui a tout commencé… et qui mérite sa place au beau milieu de ce classement. Pas la pire saison, pas la meilleure.
Si, aujourd’hui Buffy est une série culte, il faut se rappeler qu’à la base, rien n’annonçait qu’on s’en rappelerait près de trois décennies plus tard. C’était la suite d’un navet cinématographique que personne n’avait vu, mettant en vedette une jeune actrice issue de l’univers des soaps, ne comportant que 12 épisodes parce qu’on l’a mise à l’écran en milieu de saison pour remplacer une série qui s’était avéré un échec monumental sur une chaîne jeune et impopulaire.
Ça partait bien mal.
Mais Buffy, avec ses métaphores qui faisaient de l’adolescence une véritable histoire d’horreur, a su trouver un public, même dans ces conditions moins qu’idéales.
La première saison n’est pas parfaite; les épisodes ne sont pas aussi mémorables et il y a des bouts un brin kitsch.
Mais les éléments qui allaient faire de Buffy une série culte étaient déjà là.
Et surtout, dès le départ, Sarah Michelle Gellar qui a su prouver qu’elle était plus une simple actrice de soap sans envergure. À la fin de la saison, quand elle regarde Giles, sa figure paternelle dans les yeux, et qu’elle lui dit: « Giles, I’m 16 years old. I don’t wanna die. », avant d’aller risquer sa vie, parce que c’est qui elle est, notre coeur brise un peu.
Bon, on va passer au prochain point, je m’en viens ému.
3. Saison 5
Au départ, cette saison devait être la dernière (jusqu’à ce qu’un nouveau réseau, UPN, rachète l’émission).
Et ça aurait été une belle façon de boucler la boucle.
Dans cette saison, Buffy devient véritablement une adulte, en commençant ses études supérieures. On rencontre pour la première fois Dawn, la petite soeur de Buffy qui ne l’est pas vraiment. Quand elle découvre que Dawn n’est pas sa soeur, et que ses souvenirs ont été fabriqués, elle décide quand même de protéger l’adolescente et de risquer sa vie pour elle, parce qu’elle est une protectrice jusqu’au plus profond d’elle-même.
Et que dire de The Body, l’épisode où Sarah Michelle Gellar a fait taire une fois pour toutes ceux qui ne la prenaient pas au sérieux. Dans cet épisode, Buffy arrive chez elle pour retrouver sa mère décédée. Joy n’a pas été tuée par un démon mais par un banal anévrisme. La longue scène presque plan séquence où Buffy découvre le corps de sa mère nous donne des frissons à chaque fois. Des fois, la vraie vie est plus terrifiante que n’importe quelle créature infernale.
Et la méchante de cette saison, Glory, est formidable. Elle est un parallèle intéressant à Buffy, une méchante inspirée. Comme Buffy, elle est une jolie jeune femme stylée (en apparence, du moins) et dotée d’une puissance redoutable, mais contrairement à Buffy, elle ne possède pas une once d’empathie.
Une saison forte, et sans doute la meilleure post-lycée.
2. Saison 3
Comme on l’a dit en début d’article, avec la saison 3 venait une étape importante pour Buffy et son entourage : la fin du lycée. Et comme le show avait été vendu avec la prémisse « le lycée est un film d’horreur », on avait raison de se demander quelle serait la suite.
Mais avant, il fallait terminer cette dernière année, et Buffy l’a fait de façon magnifique. Buffy tente de rester amie avec son ex qu’elle aime encore, mais comme dans la vraie vie, c’est un peu (très) difficile.
Elle fait aussi la rencontre de Faith, l’autre tueuse. Et cette dernière s’avère l’opposé en tous points de Buffy : si Buffy tente d’être toujours droite et noble, quitte à se mettre toute la pression du monde sur les épaules, Faith n’hésite pas à prendre ce qu’elle désire, qu’il s’agisse d’un joli couteau… ou d’une vie humaine.
Ceci étant dit, la vedette de cette saison est sans doute Richard Wilkins, le maire de Sunnydale. On en apprend un peu plus sur le lore de l’univers de Buffy. Qui aurait l’idée de fonder une ville sur la littérale bouche de l’enfer ? La réponse: un maire qui s’engage à offrir des citoyens en sacrifice aux forces infernales en échange de l’immortalité et de l’opportunité de devenir lui-même un démon.
Le maire Wilkins est un vrai politicien souriant, projetant l’image d’un bon père de famille et prenant des photos avec des bébés… sauf qu’il mange des bébés le soir dans son bureau.
Un méchant parfait pour une saison qui serait en première position si ce n’était de l’excellence de la saison qui occupe la première place.
1. Saison 2
C’est presque nul que la meilleure saison de Buffy soit arrivée si tôt.
Le truc, c’est que l’histoire de la seconde saison de Buffy est tellement emblématique. Buffy tombe follement amoureuse d’Angel, son premier amour. Comme toute adolescente, elle le voit dans ses draps. Puis, un soir particulièrement intense, elle décide de faire l’amour avec lui, pour la première fois dans son cas. Sauf que quand elle se réveille, il n’est plus là.
Il est littéralement (re)devenu un démon. Oups.
L’histoire de Buffy et Angel est dramatique au possible (ce dont riront notamment les protagonistes de la série Angel plus tard), mais c’est pour ça qu’on embarque à ce point. Une passion dévorante et un amour impossible (Buffy doit littéralement tuer le seul amour qu’elle a connu pour sauver le monde, en le regardant dans les yeux), c’est pas mal la recette de tous les auteurs de théâtre et les romanciers depuis l’Antiquité.
Puis, il faut dire que David Boreanaz joue un bon salaud.
En plus, c’est aussi la saison 2 qui nous amène Drusilla et Spike. Spike, qui était supposé être un méchant de passage, est devenu tellement populaire qu’il est devenu un personnage récurrent pour le reste de la série, l’autre intérêt amoureux de Buffy en plus d’avoir été de la dernière saison d’Angel, tant qu’à y être.
Du coup, plutôt Team Bangel ou Spuffy ?