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Ça fait un an qu’il n’y a qu’un mot qu’on entend. Il dicte nos vies à un tel point que, pour encore quelque temps, le monde appartient au COVID et on ne fait qu’habiter dedans. Chaque aspect de notre vie a été affecté et impacté par la crise sanitaire, de nos interactions sociales à notre manière d’écrire des mails.
Un mauvais buzz qui ne passe pas
Au début, c’était légèrement excitant. Tout était nouveau, on apprenait à naviguer un monde où tout le monde est masqué, où on se lave les mains 120 fois par jour. On s’est mis à travailler de la maison, si on était assez chanceux de toujours avoir notre job. Les journées passaient en un éclair et ne se ressemblaient jamais.
Mais là, un an plus tard, ce n’est plus nouveau ou excitant. C’est une nouvelle routine, et elle est morne, grise et dans l’ensemble peut être résumée avec un « bleghhh » désintéressé. Les professionnels de la santé mentale partout dans le monde s’entendent pour dire qu’on fait face à une épidémie de dépression, aggravée par l’isolement, le stress et l’incertitude de ce que le futur nous réserve.
Avoir l’impression qu’on n’est pas productif à 100% peut nous enfoncer encore plus loin dans ces sentiments négatifs, et ça devient un cercle vicieux.
Ça va bien, mais ça va mal
Si, comme moi, vous êtes dans une situation où rien ne va particulièrement mal, mais que ça va juste pas : c’est normal, et ce n’est pas de votre faute. Tout le monde a la fatigue du COVID. Mais c’est vrai qu’il peut être difficile de se l’avouer. Après tout, quand on n’a pas d’enfants, que notre charge de travail est tout à fait gérable et qu’on jouit d’une qualité de vie enviable, on se sent bête de se plaindre. Ça aussi, c’est normal.
Avant même que la pandémie ne survienne, la situation était grise. Entre l’instabilité politique, sociale et économique mondiale, on avait déjà pleins de raisons d’être inquiets, voire carrément déprimés. Aujourd’hui, maintenant que le COVID s’en est mêlé, non seulement toutes ces instabilités ont été aggravées, mais on est coincés chez nous à ne pas pouvoir penser à grand-chose d’autre.
Pire encore, le peu de choses qui contribuaient à rendre agréable le monde d’avant ne nous sont plus disponibles. On ne peut pas sortir prendre un verre, manger ou danser. On ne peut pas voir ses amis et sa famille. Mais on doit continuer à travailler, aller à l’école, faire ses impôts.
Tout ce qu’il nous reste de la vie d ’avant dans notre quotidien c’est des responsabilités, et on est tenu de faire un aussi bon job (voire meilleur) que si la situation était normale. Ça a une très grosse incidence sur notre santé mentale, qu’on en soit conscient ou pas. On est tous épuisés, démotivés et profondément soulés. Et c’est ok, parce qu’on est tous dans la même tempête.
Now what?
Il n’y a pas de solution miracle à ce sentiment que tout est gris et chiant, mais il y a des astuces qui peuvent aider. Bouger, déjà, ça peut aider de manière assez rapide (mais temporaire). Je dis bien « bouger » parce que c’est déjà beaucoup demandé à quelqu’un de faire de l’exercice ces jours-ci. Mais quelque chose d’aussi simple que d’aller marcher, faire des jumping jacks ou des pushups va activer des endorphines, qui sont excellentes pour combattre le putain de cortisol.
Lorsque les humains font face à des crises aussi graves que celles-ci, notre instinct est d’être solidaires et de se rapprocher de l’autre. La distanciation sociale qui est nécessaire pour combattre ce virus est un obstacle majeur à nos instincts humains.
Mais personne ne peut passer à travers ça tout seul. Trouvez-vous une personne de confiance avec qui vous pouvez vous prévoir des sessions d’évacuation sentimentale. Si vous faites partie de « ceux qui vont bien, mais qui vont mal », c’est certain que des gens que vous connaissez partagent ce sentiment. En parler de manière honnête et vulnérable aide à mettre des mots sur ces sentiments. Ça ne les fait pas disparaître, mais ça les déconfine ! Du même coup, ça entraîne notre cerveau à penser à la situation de manière critique et rationnelle.
On ne sait pas quand la vie reprendra son cours « normal », ou de quoi elle aura l’air dans le futur. Ça crée énormément de stress et de tumulte intérieur pour tout le monde. Donc rien ne sert de se mettre trop de pression, ces jours-ci. Vous ne serez pas aussi motivé, productif ou concentré qu’en temps habituel. C’est normal, et c’est ok.
Si vous vous reconnaissez là-dedans, dites-vous que vous êtes peut-être aussi le conjoint, la patronne, l’amie ou le collègue de quelqu’un qui a l’air de bien aller, mais qui se sent bizarre au fond. Soyez indulgent.
Ça ne va peut-être pas bien pour l’instant, mais ça ira mieux !