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#TouchePasAMesGosses : pourquoi le Québec ne s’en remet pas
Il y a eu #JeNeMeVaccineraiPas et #NonALaVaccinationObligatoire propulsés sur la Twittosphère par les antivax. Et puis il y a #TouchePasAMesGosses qui s’est hissé lentement mais sûrement pour faire entendre les voix de celles.ceux qui dénoncent les scientifiques qui conseillent la vaccination obligatoire dès 12 ans. En France, c’est juste un hashtag de plus mais au Québec, ce #TouchePasAMesGosses revêt un tout autre sens et décrédibilise totalement les voix derrière le hashtag. Savoureux pouvoir des mots.
« Moi quand j’étais une couille… »
On l’oublie parfois mais les Québécois et les Français ne parlent pas tout à fait la même langue, c’est d’ailleurs ce qui fait toute la richesse de la francophonie : chercher à s’entendre sans forcément se comprendre. Il n’est pas rare de buter sur des mots quand on débarque au Québec pour la première fois, et de ne rien comprendre à une simple conversation. J’en ai fait les frais plusieurs fois, sous le regard hilare mais bienveillant de mes proches québécois. J’avais même pris le temps de prévenir mes compatriotes français ici et là, au cas où.
Mais il y a un mot en particulier qui prouve que le « français de France » et le « français du Québec » n’ont parfois aucun rapport : « gosse ». En arrivant à Montréal, plusieurs fois, il m’est arrivé d’employer le mot « gosse » à tort et à travers, genre : « Moi quand j’étais gosse, je voulais être Charles Ingalls… ». Très souvent, je voyais les yeux de mes interlocuteurs québécois se plisser de rire, sans oser m’interrompre. Je laissais faire, je me disais que c’était leur façon de me démontrer leur intérêt pour la conversation. Je ne cherchais pas plus loin.
Et puis, un jour, on m’a gentiment expliqué qu’au Québec, les gosses, ce sont les testicules, autrement dit les couilles. « Comment ça ? Mais pourquoi ? Mais non ! Ah bon ? ». J’ai revu ma vie et mes conversations québécoises défiler dans ma tête. Combien de fois j’ai dit à mes interlocuteurs.trices québécois que : « Moi quand j’étais une couille, je voulais être Charles Ingalls… ». La honte. Mais c’est un grand classique de la rigolade franco-québécoise. Tout comme certaines phrases à double sens : « J’ai embrassé ses gosses. »
« Tout un chacun le sait : les mômes des uns sont les couilles des autres. »
Comme l’explique très bien le professeur Benoit Mélançon sur son blog : « Tout un chacun le sait : les mômes des uns sont les couilles des autres. En matière de reproduction humaine, les gosses français sont les fruits de la génération, alors que les gosses québécoises en sont un des agents actifs. Rien là de neuf. »
Vous ne l’avez pas demandé mais je vous le dis quand même (c’est bon pour votre culture G) : au Québec, pour dire « ça me casse les couilles », on dit tout simplement… « ça me gosse ». De rien.
Bref, je vous laisse imaginer la stupéfaction (et les fous-rires) de nos cousins québécois depuis que le #TouchePasAMesGosses sévit sur Twitter, impossible de prendre le moindre commentaire ou débat au sérieux. Et c’est peut-être mieux comme ça.
Florilège des meilleurs tweets en réaction au hashtag :
Touche pas mes gosses en France :
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Touche pas mes gosses au Québec :
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Chacun son combat.