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Top 5 des couples les plus problématiques dans les séries américaines

En toute objectivité, évidemment.

Par
Bettina Zourli
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En bonne milléniale que je suis, j’ai grandi avec un paquet de séries télévisées. J’étais accro à Grey’s Anatomy, Desperate Housewives (j’ai regardé les 8 saisons deux fois), Gossip Girl, Pretty Little Liars. Autant de séries palpitantes qui ont bercé mon adolescence insouciante.

Et puis un jour, je suis devenue féministe, et je n’ai plus jamais regardé ces productions télévisuelles du même oeil. Etre féministe, c’est voir sous un autre angle tout ce qui nous entoure, et se rendre compte qu’on a grandi avec des modèles sacrément cringe.

Les séries télévisées ont pris tellement de place dans nos vies qu’elles sont devenues un objet sociologique d’intérêt, alors qu’elles étaient encore largement méprisées il y a une dizaine d’années. Ces personnages, qu’on suit parfois pendant une décennie ou plus (Grey’s Anatomy en est à déjà sa 19e saison), influencent indéniablement nos perceptions du monde, et pas toujours pour le mieux.

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Bref, venons-en au fait : j’ai grandi, comme des millions d’autres personnes, avec des modèles de couples nuls à chier, voilà.

Chuck et Blair, Gossip Girl

Je ne suis pas sûre d’avoir à le rappeler mais quand même : Chuck, déjà, est un violeur en puissance. Il fait partir des personnes que les femmes doivent convoiter, alors qu’il est extrêmement problématique (il essaie de violer Serena et Jenny, qui est bien plus jeune que lui au moment des faits).

S’il se prend une branlée par le frère de cette dernière, ses agissements ne sont jamais remis en question, à tel point qu’il finira en couple avec Blair, la meilleure amie/ennemie – on ne sait plus trop – de Serena.

La relation est si toxique (c’est le milieu des ultra-riches de New York qui est pointé ici) que Chuck est capable de troquer sa petite amie, Blair, pour une chaîne d’hôtels. Blair, quant à elle, brille par son côté manipulateur : ensemble, ils forment un duo détestable, capable des pires crasses pour parvenir à leurs fins.

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Au sein-même de leur relation, on a l’impression qu’être en couple, c’est souffrir en permanence, faire des coups bas et se sentir comme une merde (spoiler : c’est faux).

Pourtant, lorsque la série a été diffusée en 2007, ces deux immondes personnages étaient carrément encensés, et c’est typiquement le genre de couple qui brouille complètement les pistes de ce qu’est censé être une relation un tantinet saine. Pas merci.

Gabrielle et Carlos, Desperate Housewives

Point de viol par ici mais un autre cas de relation sacrément louche : celle qui est basée sur les mensonges, la culpabilisation, et surtout, des stéréotypes de genre au-delà même des clichés les plus basiques.

Gabrielle n’a aucun diplôme et a pour seul atout, son physique avantageux : après une courte carrière de mannequin, elle se marie avec Carlos qu’elle considère comme un pourvoyeur financier, à tel point qu’elle refusera qu’il change de carrière, même si sa santé mentale est en jeu (saison 8).

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De son côté, Carlos trafique la pilule de Gaby parce qu’il souhaite absolument devenir père. Le pire, c’est que Gaby lui en veut pendant environ une demi-seconde avant de tomber enceinte, de perdre le fœtus, et de développer un instinct maternel qui n’a rien de cohérent avec le personnage.

Ils passent non seulement leur temps à s’engueuler, mais Gaby crie sur ses filles en permanence, tandis que Carlos est aux abonnés absents : il voulait des enfants plus que tout mais ne s’en occupe JAMAIS. Cherchez l’erreur.

Owen et Cristina, Grey’s Anatomy

Il y a quelques mois, je vous parlais de ces personnages sans enfant par choix et qu’on adore (et oui, je suis childfree), et si je suis une grande fan de Cristina, je suis beaucoup moins à l’aise avec la relation qu’elle entretient pendant plusieurs saisons avec Owen.

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Soyons clairs : si les deux personnes étaient toxiques dans les exemples précédents, là, le problème, c’est carrément LUI. Le mec essaie, pendant plusieurs épisodes, de forcer Cristina à changer d’avis quant à son non-désir d’enfant. Elle lui a pourtant exposé très tôt son souhait de ne pas être mère, mais Owen ne l’écoute simplement pas. Il lui demandera même de « faire un effort pour lui » et lui reprochera d’être « égoïste », comme s’il parlait du choix des prochaines vacances et pas d’un être vivant dont la responsabilité incombe aux parents à vie.

Mais si j’aime autant Cristina, c’est pour une bonne raison : elle quitte l’hôpital de Seattle dans la saison 10 grâce à une promotion dans un prestigieux établissement suisse. Elle quitte son mari Owen et semble plus épanouie que jamais. Célibataire et heureuse, c’est le genre de fin qu’on peine encore à voir dans les séries !

Bella et Edward, Twilight (absolument TOUS les films)

Honnêtement, je me suis toujours demandé si Twilight n’avait pas été financé par le lobby étasunien anti-avortement, tellement c’est choquant de voir une jeune femme d’à peine 18 ans enceinte et prête à mourir, littéralement, pour donner la vie.

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Au-delà de ça, la fascination qu’a Bella pour Edward dès les premières minutes du film est sacrément inquiétante, d’autant plus que la cible de cette production est ultra-jeune.

Ah oui j’oubliais : Bella est elle méga toxique avec son meilleur ami, Jacob, avec lequel elle entretient un flou sentimental quand lui est éperdument amoureux d’elle. Non, ne faisons pas ça aux gens qu’on aime bien.

Carrie et Mr. Big, Sex and the city

Ce couple est le parfait exemple du « Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis » : un pattern bien connu des films romantiques et qu’on est censées adorer (j’écris au féminin car ces productions sont destinées aux spectatrices, et non aux spectateurs).

Pourquoi c’est problématique ? Parce que ce genre de relation entretient l’idée que pour faire durer son couple, il faut que rien ne soit jamais acquis. Il faudrait aussi passer son temps à jouer avec son partenaire, et dans le cas de Carrie, à se plaindre que notre mec ne nous comprend alors qu’on est incapable de communiquer sainement avec lui (c’est une représentation qui revient très souvent à l’écran, l’idée que les hommes devraient deviner ce que les femmes veulent, et les femmes se taire pour rester mystérieuses).

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Leur relation en intermittence est tout simplement insupportable : ils rompent à maintes reprises mais ne tournent jamais la page, un type de relation épuisant sur le long terme.

Alors évidemment, je pourrais continuer cet article pendant des heures, probablement en citant à peu près TOUS les couples des dessins animés Disney (La Belle au bois dormant, Blanche-Neige ou encore Pocahontas en tête), mais aussi des couples comme Robin et Ted dans How I Met your Mother (Ted, le nice guy qui est en fait toxique au possible !), Ross et Rachel dans Friends, mais ça ne finirait jamais…

Parce qu’avec toutes ces représentations problématiques, le problème majeur, c’est qu’on en vient à trouver les relations saines chiantes à mourir, mais surtout qu’on glorifie la culture du viol, le manque de communication, la trahison à outrance. Bref, rien ne va là-dedans. On vaut mieux que ça.