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Tom Holland victime d’homophobie : Spider-Man ne peut pas galocher des mecs ?

Par
Oriane Olivier
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On pensait l’époque où les comédiens refusaient des rôles LGBTQ par peur que cela nuise à leur carrière définitivement révolue, mais c’était peut-être faire preuve d’un peu trop d’optimisme. En 2023, interpréter un personnage gay à l’écran provoque encore des réactions sidérantes. Ainsi, parce qu’il couche avec un homme dans la série d’Apple TV, The Crowded Room, Tom Holland (l’interprète officiel de la franchise Spider Man) est la cible depuis quelques jours de milliers de commentaires et d’insultes homophobes. Des fans de l’homme-araignée qui pressent l’acteur de rendre son costume de super-héros, parce qu’il simule une scène intime avec un partenaire masculin. Car non contents d’utiliser une orientation sexuelle comme insulte, les sombres idiots qui harcèlent l’acteur ne font aucune différence entre la réalité et la fiction. Leur argumentaire est le suivant : si Tom Holland a choisi librement ce rôle dans lequel il a des relations intimes avec un autre mec, c’est qu’il ne peut pas être hétéro. Et s’il n’est pas hétéro, alors il n’est pas assez viril pour incarner un bonhomme en combi latex qui sauve des gens en faisant gîcler des filaments blancs et collants de ses avant-bras…

Au-delà de la bêtise crasse et de l’intolérance gerbante qui consiste à associer masculinité, héroïsme et hétérosexualité, on rappellera que Joaquin Phoenix n’a jamais remporté la bataille d’Austerlitz, pourtant il sera bien à l’affiche du prochain biopic de Ridley Scott sur Napoléon. Quant à Di Caprio, il a joué dans le Loup de Wall Street mais ne passe pas l’essentiel de son temps à tracer des lignes de poudre sur des yachts accompagné de très jeunes femmes en maillots… Bon ok, mauvais exemple… Mais vous avez l’idée ! Quoi qu’il en soit, le jeune comédien, qui avait déjà expliqué l’an dernier qu’il voulait prendre ses distances avec les réseaux sociaux pour préserver sa santé mentale, va avoir une raison supplémentaire de clôturer définitivement son compte Instagram. En attendant que l’homophobie des mascus bercés trop près du mur ne soit plus qu’un très lointain souvenir, dressons pour le plaisir la liste des acteurs qui ont déjà bécoté d’autres hommes à l’écran (ou ailleurs), et sont également apparus dans des films de super-héros.

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ROBERT DOWNEY JR ET TOBEY MAGUIRE

Au sein des Avengers, Tony Stark et Spider-Man partagent une très chouette et émouvante relation père-fils, mais leurs deux interprètes entretiennent un lien bien différent dans le long-métrage Wonder Boys, sorti en l’an 2000. Ainsi, quelques années avant de camper les super-héros de la franchise Marvel, Robert Downey Jr (Iron Man) et Tobey Maguire (Peter Parker, dans la première génération de films Spider-Man) échangent des gestes tendres après une nuit torride, très loin des vaisseaux aliens ou des monstres mutants qui menacent régulièrement de détruire la ville de New-York.

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ANDREW GARFIELD DANS ANGELS IN AMERICA

En 2017, l’acteur britannique Andrew Garfield, qui a également incarné l’homme-araignée au cinéma, interprète sur scène le rôle d’un homme homosexuel vivant avec le VIH au milieu des années 80, dans une nouvelle version de la pièce culte du dramaturge Tony Kushner : Angels in America. Une œuvre théâtrale qui a reçu de nombreuses récompenses à travers le monde parmi lesquelles un prix Pulitzer, et qui prouve que même privé de son spider-sense, le comédien conserve de très bonnes intuitions.

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MARK RUFFALO DANS THE NORMAL HEART

En 2014, l’interprète de l’Incroyable Hulk montre les muscles pour la bonne cause. Au lieu de se mettre en rogne contre des super vilains aux torses hypertrophiés, il laisse cette fois-ci éclater sa colère envers le gouvernement américain dans un téléfilm réalisé par Ryan Murphy et produit par HBO : The Normal Heart. Il y interprète l’écrivain et activiste gay Ned Weeks, qui se jette à corps perdu dans la bataille pour exposer la vérité sur l’épidémie naissante de SIDA au cours des années 80. Sanglots assurés.

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HUGH JACKMAN DANS THE BOY FROM OZ

Très loin du taciturne personnage de Wolverine qu’il incarne par ailleurs à merveille, Hugh Jackman a fait ses débuts à Broadway en 1998, dans une comédie musicale qui raconte la vie et le coming-out du flamboyant auteur-compositeur Peter Allen. Cette performance en petite chemise cintrée à motifs léopard lui a d’ailleurs valu trois Tony Awards du meilleur acteur, et comme Tom Holland, des conjectures permanentes sur son orientation sexuelle parce qu’il embrassait l’un de ses partenaires sur les planches. Comme quoi, rien n’a vraiment changé en un quart de siècle…

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RYAN REYNOLDS ET ANDREW GARFIELD AUX GOLDEN GLOBES

Ryan Reynolds réclame depuis des années un petit copain pour le super-héros mégalo qu’il interprète à l’écran : Deadpool. Un personnage qu’il décrit d’ailleurs lui-même comme “pansexuel”. Alors pour se consoler en attendant sa future moitié, il embrasse à pleine bouche d’autres comédiens qui aiment autant les acrobaties et le lycra que lui. Comme lors de la cérémonie des Golden Globes de 2017 où un patin passionné avec Andrew Garfield (toujours dans les bons coups) a bien failli voler la vedette à Ryan Gosling…

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ANTHONY MACKIE ET YAHYA ABDUL-MATEEN

Le premier a déjà incarné The Falcon, un vétéran de l’armée et acolyte du boy-scout Steve Rogers dans plusieurs des films de l’univers Marvel, et sera la tête d’affiche du prochain Captain America. Le second a interprété Black Manta, l’ennemi juré d’Aquaman dans l’univers DC, et sera le héros de la prochaine série Marvel Wonder Man. Mais en plus d’un intérêt certain pour le développé-couché et les combi moulantes, ils ont en commun d’avoir été amants dans un épisode de Black Mirror : Striking Vipers. Alors certes, ce sont leurs avatars (hétéros) qui faisaient des galipettes dans un jeu vidéo en réalité virtuelle, mais l’attirance était bien présente et leurs rendez-vous en ligne ne manquaient pas de piquant.

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