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The Rings Of Power : que vaut cette nouvelle plongée en Terre du Milieu ?

On a regardé pour vous la série la plus chère jamais produite à ce jour.

Par
Malia Kounkou
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L’angoisse du faux pas était à son comble à quelques jours du dévoilement de The Lord of the Rings : The Rings of Power (ou « Le Seigneur des anneaux : Les Anneaux de pouvoir »), la toute nouvelle série diffusée sur Amazon Prime Video prenant place plusieurs siècles avant l’univers tant connu et aimé de J.R.R. Tolkien.

À la source de cette panique, la fuite du supposé générique d’ouverture de The Rings Of Power dans lequel les personnages se succèdent sur un fond noir, fixant tantôt le vide puis la caméra à la manière d’une série B des années 70. Inconcevable, pour les fans encore dans l’attente, qu’une série dont le budget avoisine le milliard de dollars puisse s’avérer être aussi kitsch. Puis les deux premiers épisodes ont été rendus disponibles ce matin et chacun a pu voir de ses propres yeux la manière dont cette somme faramineuse a été investie.

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Un démarrage haut en couleur

Et l’investissement a rapporté, car la cinématographie est tout simplement impeccable. Si impeccable qu’on en viendrait à penser nos écrans d’ordinateur et de télévision trop étroits pour la beauté dévoilée à nos yeux. Qu’il s’agisse de la silhouette sinistre de Sauron surplombant magistralement son armée, des cieux orangers bordant les collines du Royaume des Elfes, des navires de guerre voguant sur l’eau dans une parfaite géométrie ou encore des labyrinthes souterrains et lumineux de Khazad-dûm, le résultat est un pur régal pour les yeux.

En parallèle, l’action qui est pressentie et attendue ne vient jamais.

Hélas, il vient compenser le rythme des épisodes qui, par moments, tire en longueur autant qu’il ne va trop vite. Les points de vue s’éparpillent, les informations se succèdent à l’infini, les narrations explicatives finissent par nous perdre, mais en parallèle, l’action qui est pressentie et attendue ne vient jamais. Et le tout crée une expérience de visionnement par moments frustrante.

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Il existe toutefois des avantages à l’instauration d’un tempo plus ralenti. Dans un univers aussi dense que celui de The Rings of Power, ce rythme peut effectivement permettre aux téléspectateurs et téléspectatrices de se familiariser petit à petit avec les subtilités de la trame, aussi nombreuses soient-elles, pour qu’à terme, tout soit fluide et rien n’ait de secret. Alors… un mal pour un bien?

Retrouvailles et découverte

L’intrigue est menée par la version jeune, fougueuse et vengeresse de l’elfe Galadriel, personnage clé de la saga originale. Incarnée avec poigne par l’actrice galloise Morfydd Clark, son interprétation donne à la Galadriel éthérée et sage à laquelle nous étions tous et toutes habitué.e.s une dimension nouvelle qui jamais ne rate la cible. D’autres noms connus se retrouvent au fur et à mesure que se déroule la trame, tels que le semi-elfe Elrond ou encore le roi Gil-galad.

Considérant le désastre prophétisé sur The Rings of power avant même sa diffusion, la série parvient assez bien à tenir sur ses deux jambes, finalement.

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Certains font leur première apparition, et parmi eux l’intrépide Nori qui crève l’écran dans son rôle attendrissant de jeune fille du peuple « harfoot » (ou « piévelu »), soit les ancêtres des futurs hobbits. Dans cette longue liste de nouveaux venus figurent également l’elfe Arondir et la reine naine Disa qui font partie des premiers personnages racisés dans l’univers de Tolkien. Cet ajout n’a pas été apprécié de tous et de toutes, beaucoup trouvant peu plausible qu’une femme naine ou qu’une personne noire existe… dans un monde d’elfes, d’orques et d’anneaux magiques.

Pronostics futurs

Considérant le désastre prophétisé sur The Rings of power avant même sa diffusion, la série parvient assez bien à tenir sur ses deux jambes, finalement. Elle réussit également l’exploit de créer le consensus général sur au moins un point : ses visuels à couper le souffle. Du reste, chacun peut s’y retrouver à sa manière. Les fans de la première heure seront réconfortées par des références ici et là à l’univers qui les a tant bercé.e.s et les personnes découvrant la Terre du milieu pour une toute première fois n’y perdront pas pied, aidées par la très riche mise en contexte qui accompagne ces épisodes.

Si la série fait succès, doit-on craindre la malédiction Game Of Thrones ?

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Mais pour véritablement savoir si Tolkien se retournerait ou non dans sa tombe, il convient de savoir d’abord de quelle pâte seront faits les prochains épisodes postés au compte-goutte sur Prime Video. Car sur la forme comme sur le fond, de nombreuses questions persistent encore.

La trame sera-t-elle plus structurée à l’avenir ? Va-t-on quitter le monde de la narration pour enfin goûter à de l’action ? Les moments clés de la saga originale — notamment celui, mythique, de la création des anneaux — seront-ils d’une esthétique aussi magistrale que tout ce que nos yeux ont pu voir, jusqu’à présent ? Quelle est l’identité réelle de cet homme mystérieusement tombé du ciel ? Et surtout : si la série fait succès, doit-on craindre la malédiction Game Of Thrones (à savoir : faire durer la trame si longtemps que la fin s’en retrouve bâclée) ?

La réponse est (peut-être) entre les mains de Jeff Bezos.