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Succession, la série impitoyable sur les milliardaires américains

Plongée dans le monde des super-riches. Pour le meilleur et pour le pire.

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Il faut le reconnaître : recommander Succession à ses amis n’est pas évident. Un pitch pas très original qui évoque la série Empire (un patriarche doit décider lequel de ses enfants héritera de son trône). Des personnages tous plus odieux les uns que les autres. Un univers de luxe et de dollars limite écœurant…

Et pourtant, il serait dommage de passer à côté de cette série sacrée aux derniers Golden Globes, et élue meilleure série 2019 par The Guardian.

Succession, c’est la série qui permet de se plonger dans le monde des super-riches. Pas des modestes millionnaires qui voyagent en classe business, non. La famille Roy, ce sont des milliardaires de la caste des 0,01% qui ne se déplacent qu’en jets privés et dont le père a fondé un des conglomérats les plus puissants des États-Unis, détenteur notamment d’un des principaux groupes de télévision au monde.

La série The Morning Show vous montrait ceux qui fabriquent l’info, du côté éditorial. Succession vous dévoile l’envers du décor : ceux qui la possèdent. Ces fameux milliardaires qui contrôlent 90% des médias traditionnels et usent de cette influence pour assouvir leur soif de conquête. Et leur portrait n’est pas reluisant.

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Sentant qu’il arrive au bout de sa carrière, Logan Roy, le patriarche vieillissant, va mettre en concurrence sa fille et ses trois fils pour choisir celui à qui il lèguera le royaume. Colérique, vicelard, sadique, ce personnage inspiré de Robert Murdoch n’hésite pas à mettre ses enfants en compétition à l’aide de stratagèmes cyniques et vachards. Chantage, trahison, complots… la cruauté des membres de cette famille n’a pas de limites. Et c’est ça qui nous captive.

Comment ces enfants élevés entre limousines et manoirs dans les Hamptons ont pu devenir d’aussi sordides égoïstes, prêts à humilier leurs proches, à piéger leur propre cousin ou à virer des centaines d’employés en un claquement de doigts ? « Je n’aimerais être amie avec aucun d’entre eux », prévient Lucy Prebble, l’une des scénaristes. Mais la force de la série réside dans la justesse de leurs personnalités. Les névroses profondes qu’ils portent les rendent humains. On ne les excuse de rien, mais on parvient à les comprendre. L’empathie qu’on en vient à éprouver pour eux nous permet de confirmer, s’il en était besoin, que l’argent ne fait pas le bonheur.

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Lancée en juin 2018 sur HBO, la série a vite rejoint le panthéon des grands classiques du network, aux côtés des Sopranos ou de Mad Men. Ces séries qui savent si bien parler des excès d’une Amérique qu’on adore détester mais qui nous fascine tout de même.

Laissez-vous tenter…