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Sacrifice ou souffrance au travail ? Sachez reconnaître la différence

Le sacrifice a un but, la souffrance ne vous fait que souffrir.

Par
Sonia Kwemi
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Travailler, ça demande de l’effort. C’est la base. Votre employeur vous paie pour l’énergie que vous lui donnez.

Mais parfois, vous en donnez un peu plus, et un peu plus, et un peu plus… et ça commence à faire beaucoup.

Rendu là, c’est important de se demander si vos efforts valent la peine ou s’ils sont en train de vous mener à l’épuisement professionnel. C’est la différence entre le sacrifice (qui est temporaire et qui mène à un objectif) et la souffrance (qui ne mène à rien). On vous explique ça en détail.

Quelle place occupe votre emploi dans votre vie ?

First things first, nous devons nous interroger sur notre rapport à l’emploi. Pourquoi travaillons-nous ? Pour payer nos factures, mais aussi pour nous accorder de petits (ou grands) plaisirs de la vie et surtout pour vivre (pas survivre, idéalement). Il est donc essentiel de revoir l’importance que l’on accorde à notre emploi, et surtout, de réfléchir à la place il prend.

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Si l’on revient à nos besoins, on peut se demander si nous avons réellement besoin de travailler autant et si l’environnement dans lequel nous naviguons nous convient toujours.

Moins travailler pour être plus heureux ou heureuse est une option réelle maintenant plus que jamais.

D’après un sondage de 2017 mené par l’entreprise derrière le programme de comptabilité Fresh Books, 7 travailleurs ou travailleuses indépendant.e.s sur 10 déclarent qu’ils et elles ne reviendraient JAMAIS sur le marché de l’emploi traditionnel. Avoir un emploi sur mesure en fonction de ses besoins et, possiblement, moins travailler pour être plus heureux ou heureuse est une option réelle maintenant plus que jamais.

Au final, on peut réaliser que l’on travaille pour se payer des choses dont nous n’avons pas besoin et que briser ce cycle, au moins partiellement, contribuera davantage à notre bonheur que des biens matériels.

L’amour de votre emploi

On a tous et toutes déjà eu un emploi ou les minutes ressemblaient à des heures. Un emploi où l’on était relativement bien rémunéré.e et qui nous permettait de répondre aux deux premiers paliers de la pyramide des besoins de Maslow, soit les besoins physiologiques et de sécurité.

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C’est déjà un bon départ, mais dans le monde du travail d’aujourd’hui, vous avez vraiment la possibilité de faire ce que vous aimez, alors ne restez pas dans une position qui ne vous permet pas de répondre au top de la pyramide : le besoin de s’accomplir.

Juste avec cette philosophie et les actions qui en découleront, une partie de ce qui pourrait s’apparenter à de la souffrance pourrait disparaître ou encore se transformer en sacrifice qui en vaut la peine.

Sacrifice vs souffrance : la limite, c’est quoi ?

Mais au fond, qu’est-ce qui distingue le sacrifice de la souffrance ? C’est une notion complexe, mais chose certaine, la fin du premier constitue le début de la seconde. Ce que je veux dire par là, c’est qu’à partir du moment où le sacrifice se termine, c’est là que la souffrance commence. Il est donc important d’éviter de s’investir dans son emploi au point où cela nuise à notre santé ou à notre équilibre entre le travail et la vie personnelle.

À partir du moment où le sacrifice se termine, c’est là que la souffrance commence.

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Le sacrifice fait pour notre entreprise doit valoir la peine et, surtout, nous donner l’opportunité de nous dépasser ou de nous investir sainement dans notre organisation. En d’autres termes, le sacrifice, c’est donner un coup lorsque nécessaire, parce que l’on sait que c’est une situation temporaire et que c’est pour le bien de l’organisation.

Par exemple : faire des heures de plus durant la période de transition entre le départ d’un membre de votre équipe et l’arrivée de son ou sa remplaçant.e.

La souffrance, c’est faire des heures supplémentaires à la suite du départ d’un.e coéquipier.ère… et que cette personne ne soit jamais remplacée. Vous vous retrouvez donc avec une charge excédentaire, moins de temps pour vous et plus de stress et de responsabilités pour une rémunération inchangée. Not good!

La souffrance camouflée, c’est se trouver dans la même situation, mais de toucher une prime pour les heures de plus. Ça estompe souvent la souffrance pendant un moment et peut nous faire croire, à tort, qu’il s’agit simplement d’un sacrifice temporaire. L’argent, c’est bien, ça motive, mais très rapidement, on se rend compte que ce n’est pas suffisant. Après tout, que faire de cet argent si on n’a pas la santé ?

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En passant, je ne suis pas fervente de demander des primes chaque fois que l’on donne un coup de main. Par contre, il y a fort à parier que votre organisation bénéficie financièrement de votre sacrifice, alors si vous jugez que c’est adéquat, n’hésitez pas à demander une compensation juste pour vos efforts.

À vous de tracer la frontière

Dans bien des milieux, tant que vous dites oui, on vous en donnera toujours plus.

À travers tout ça, il faut savoir se fixer des limites et les imposer à son employeur. Dans bien des milieux, tant que vous dites oui, on vous en donnera toujours plus. Par contre, au moment où votre performance prendra un coup, on vous reprochera d’être moins bon.ne ou moins mobilisé.e. En fixant vos limites raisonnables, vous serez en mesure de donner un coup de main aux membres de votre équipe et, par ricochet, à votre organisation, tout en préservant votre santé physique et mentale.

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Il faut aussi savoir demander de l’aide. Si vous êtes davantage pris.e au boulot, avez-vous pensé à recourir au soutien d’une aide ménagère ou d’une gardien.ne d’enfant pour vous enlever la pression de certaines tâches à la maison (évidemment, il faut être en mesure de se payer ces services, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde). Peut-être que votre conjoint.e pourrait également en faire un peu plus pendant un certain temps pour compenser.

Votre carrière sera parsemée de moments plus intenses que d’autres et de choix souvent complexes. Prenez le temps d’écouter votre petite voix intérieure qui vous dit de ralentir. Dans tout ça, le plus important, c’est vous.