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Revenu de base universel: ce qu’on peut apprendre de la Finlande

Une étude nationale révèle des effets positifs sur la santé mentale et sur la confiance sociale des participants. 

Par
Billy Eff
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Notre génération est depuis quelques années confrontée à un fait inquiétant: nous sommes la première génération depuis très longtemps dont la qualité de vie sera moins bonne que celle de nos parents.

En effet, le fossé entre les classes sociales se creuse très rapidement, les exigences demandées pour des offres d’emploi qui rapportent peu sont plus élevées que jamais, même si les salaires n’augmentent pas au même rythme que la productivité.

Reality check 101

Avec beaucoup de jeunes qui se retrouvent en situation précaire, l’idée pas si récente d’un revenu de base universel, c’est-à-dire une somme d’argent versée par un gouvernement à tous ses citoyens pour promouvoir la liberté financière et combattre la pauvreté, est revenue dans le débat public récemment.

Lorsque la crise du COVID-19 a forcé une pause semi-généralisée au pays, la France a mis en place une aide exceptionnelle de solidarité pour les foyers les plus modestes, ceux dont la situation financière et d’emploi a été gravement affectée par la crise sanitaire. Cela a mis du vent dans les voiles des défenseurs du Revenu universel de base.

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L’expérience finlandaise

Plusieurs pays s’intéressent aux effets bénéfiques que peut avoir un revenu de base depuis plusieurs décennies. Mais la Finlande est devenue en 2016 la première nation à faire une expérience de revenu de base national, imposée et aléatoire. Elle publiait au début de l’été les résultats de cette étude, qui semblent être généralement positifs. Entre autres choses, on y apprend que le revenu de base a eu des effets positifs sur la santé mentale et sur la confiance en les institutions des participants.

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Pour réaliser l’étude, la Kela, l’institution finlandaise responsable de l’assurance-emploi, a sélectionné au hasard 2000 demandeurs d’aide au chômage. Les participants ont reçu pendant deux ans 560 euros par mois, sans condition. C’est-à-dire qu’ils continuaient de recevoir les versements même s’ils trouvaient un emploi.

Les chercheurs affirment d’emblée que les effets sur l’embauche des participants étaient minimes. Même que les bénéficiaires du revenu de base ont travaillé plus de jours que ceux qui ne le recevaient pas.

Les effets ont surtout été ressentis sur le bien-être général des bénéficiaires. Ils rapportent avoir ressenti moins de stress, de solitude et de tristesse. Leur qualité de vie personnelle et familiale a aussi augmenté.

«Des participants ont rapporté que le revenu de base leur a permis de revenir à leur vie d’avant leur perte d’emploi», explique Helena Blomberg-Kroll, l’une des professeures responsables de l’étude. «D’autres ont dit que ça leur a donné le pouvoir de dire non à des emplois mal payés et sans sécurité, ce qui a augmenté leur sens de l’autonomie.»

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À un moment où la plupart des pays cherchent un moyen de venir en aide à leurs citoyens tout en relançant l’économie, il est clair que l’étude de la Finlande pourra servir de modèle pour d’autres pays. L’Espagne et l’Écosse révélaient récemment vouloir se pencher sérieusement sur cette mesure.