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Retourner au travail après avoir contracté la COVID-19

Un processus qui peut devenir désespérant.

Par
Sonia Kwemi
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Je connais plusieurs personnes qui ont contracté la COVID-19. Heureusement, elles se portent toutes bien et, au terme de la maladie, elles étaient prêtes à retourner au travail.

Malheureusement, une seule des trois personnes que je connais a eu droit à un retour chaleureux sans épisode désagréable dans son milieu de travail.

Je trouvais donc important d’aborder les impacts négatifs que la mise à l’écart d’un employé peut avoir sur son engagement, sans compter que ça peut provoquer de potentiels recours judiciaires qui pourraient coûter cher aux organisations qui ne sont pas prudentes ou qui font preuve de zèle déplacé.

Mais avant tout, c’était important pour moi de comprendre pourquoi il est primordial de faire preuve d’empathie face aux personnes qui ont eu la malchance de contracter une maladie aussi médiatisée.

Contagieux un jour, stigmatisé toujours?

Un sentiment qui ressort parmi toutes les personnes à qui je me suis adressée est la peur que les autres les fuient. Tu sais, comme si tu avais la peste…

Le sentiment d’être rejeté est très difficile à vivre et être mis de côté dans un environnement où on a l’habitude de naviguer peut causer de l’angoisse et du stress.

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On le sait, la COVID-19 est une maladie contagieuse, transmise principalement par des microgouttelettes d’une personne à une autre. D’où l’importance du respect des mesures de distanciation autant dans sa vie personnelle qu’au travail.

Mais c’est possible que, malgré une rémission complète corroborée par un médecin, certains collègues aient peur de vous côtoyer si vous avez été malade.

Le sentiment d’être rejeté est très difficile à vivre et être mis de côté dans un environnement où on a l’habitude de naviguer peut causer de l’angoisse et du stress. Sans compter que certaines personnes qui ont été diagnostiquées positives vivront avec un certain sentiment de honte. Tout ça peut mener à la démobilisation de l’employé touché, ce qui affectera sa productivité, sa créativité et sa performance. Dans le pire des cas, ça peut même précipiter le départ de certains.

À travers les témoignages de travailleurs anciennement porteurs du virus, j’ai malheureusement constaté des comportements, dans certaines organisations, qui sont assez déplorables et je pense qu’il est important de les soulever à titre préventif.

En troisième position: interdire l’accès aux zones communes

Comme n’importe quel autre employé, s’il est de retour au travail et qu’il ne porte plus la maladie (et qu’il n’est plus contagieux), il n’y a aucune raison valable de l’exclure des zones communes. Il a le droit d’aller à la cafétéria dans le salon des employés ou… aux toilettes.

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Oui, oui, les toilettes, parce que croyez-le ou non, certaines organisations qui font du zèle, ont des toilettes réservées aux anciens porteurs du virus (soupirs). Heureusement, dans le cas dont je vous parle, cette mesure a été retirée quatre jours après sa mise en place.

Non seulement c’est inutile, mais c’est discriminatoire envers ces personnes en plus de contribuer à entretenir de faux préjugés et d’alimenter des théories de contagion prolongée abracadabrantes.

En deuxième position: interdire l’accès au bureau

Demander à une personne qui était malade de prolonger son télétravail après la fin de la maladie est une très mauvaise idée (à moins que ce soit elle qui le demande). Si l’idée derrière ça est de rassurer les employés présents sur les lieux de travail, il est de loin préférable d’opter pour de l’éducation sur le sujet au lieu de pénaliser une personne qui ne mérite pas ce traitement.

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Après avoir vécu une période difficile, il n’est pas absurde de penser qu’elle puisse avoir hâte de reprendre un train de vie normal et de retrouver ses collègues.

Employé attention, employeur double attention!

Saviez-vous que les deux exemples précédents correspondent à de la discrimination? Loin de moi l’idée de faire peur ou de faire la morale. Ce sont des simples faits.

Diffuser des communications à tous avec le nom des employés qui ont été malades, c’est non

C’est tellement, mais tellement déplacé!

Je comprends que l’on veuille s’assurer de minimiser le nombre de personnes touchées par la maladie. Je comprends aussi que toutes les organisations ne soient pas nécessairement à l’affût des stratégies de communication adéquate, mais il est extrêmement maladroit d’opter pour le mail à tous. Ça fait peur, ça donne de l’information personnelle à des gens qui n’en ont pas besoin, et l’option transférer est très facile déclencher (à l’intérieur comme à l’extérieur de l’organisation).

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Il est de loin préférable, s’il est nécessaire, d’envoyer un mail d’information aux équipes touchées et de parler directement aux personnes qui doivent être avisées.

On ne connaît pas tout!

Et tout dépendant de notre personnalité et de notre bagage médical, on peut avoir plus ou moins peur de cette maladie. C’est pourquoi il est important de ne pas laisser ses émotions prendre le dessus et de prendre le temps de s’informer adéquatement.

Ça veut dire aller chercher de l’information véridique et vérifier auprès des instances gouvernementales et organismes reconnus par le gouvernement.

Ça veut aussi dire, en tant que gestionnaire et dirigeant d’entreprise, d’être vigilant par rapport aux mesures mises en place dans l’organisation et au traitement qui est réservé aux employés qui reviennent après une maladie.

Ça veut aussi dire, pour les personnes porteuses de la COVID-19, de respecter les directives de la Santé publique et que, si c’est possible, transmettre un test négatif à l’équipe des ressources humaines ou à son gestionnaire avant son retour au bureau. Ça rassurera tout le monde et ça ne vous coûte rien!

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Pour une situation exceptionnelle, il est impératif d’avoir des mesures adéquates. Dans le cas de la réintégration de personnes ayant été atteintes du coronavirus, il est important d’être empathique, prudent et de communiquer adéquatement!