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Reportage à Borodyanka, ville martyre sur la route de Kyiv
À Borodyanka, une petite commune de 13 000 habitants, située à une cinquantaine de kilomètres au Nord Ouest de Kyiv, l’armée russe s’est retirée laissant derrière elle une ville en grande partie dévastée.
Sur la place principale de Borodyanka, la statue du poète ukrainien Taras Chevtchenko, une icône nationale, a été criblée de plusieurs balles dans la tête. Ce n’est que l’aspect le plus symbolique du drame qui s’est joué dans cette commune de 13 000 habitants. Prise au piège de l’armée russe dès les premiers jours de la guerre, à la fin du mois de février, la ville située sur l’axe reliant la capitale à l’ouest du pays, où s’étendait à la fin du mois de février une colonne de char russe longue de 60km, a été la cible de bombardements intensifs visant des bâtiments civils. Pendant des semaines, le village vivait coupé du monde, ce n’est qu’aujourd’hui, 6 avril, que l’électricité a été rétablie.
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Près de la place principale, un large immeuble de neuf étages a été éventré par les bombardements. D’après un militaire présent sur place, une vingtaine de corps auraient été retrouvés dans le sous-sol. Plus loin, c’est un autre immeuble de 10 étages qui a été coupé en deux.
À proximité de ce qui était un jardin pour enfant, des dizaines de pompiers s’activent à la recherche de corps dans les décombres de l’immeuble en déplaçant les débris dans le cratère d’un obus d’environ sept mètres de circonférence. Leur travail devrait durer plusieurs semaines. Si le bilan est encore inconnu, environ 200 personnes seraient portées disparues d’après les autorités qui anticipaient, il y a quelques jours, une situation encore plus dramatique que dans le village voisin de Boucha, ou des centaines de personnes ont perdu la vie.
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« Cette petite ville tranquille s’est transformée en champ de ruine en l’espace de quelques jours. Les Russes sont des criminels, ils ont bombardé sans logique, sans raison. Ils nous ont empêchés de venir au secours des habitants qui ont été enterrés vivants. Nos équipes de sauvetage n’ont pu intervenir qu’aujourd’hui pour la première fois », explique Anton Heraschenko, conseiller du ministère de l’Intérieur, présent sur place qui évoque aussi des cas de torture dans le village.
« J’ai servi pendant plusieurs décennies dans l’armée soviétique, j’ai honte de ce que les Russes ont fait. Ce sont des barbares. Nous ne serons plus jamais frères, plus jamais je ne parlerais leur langue», s’emporte un vieil homme aux abords de la place principale.
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