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Rencontres amoureuses : un siècle d’évolution, et de grandes interrogations sur le flirt du futur
Le saviez-vous ? Le paysage des rencontres amoureuses a totalement muté en un peu moins d’un siècle. Une étude de l’Université de Stanford sur les relations de la population américaine révèle ainsi que, si dans les années 30, les couples se rencontraient majoritairement via leur cercle familial (22,76%), leurs études secondaires (22,55%), leurs relations de voisinage (11,49%) ou autour des bénitiers de l’église locale (10,32%), les âmes esseulées de 2024 préfèrent quant à elles en très grande majorité swiper sur des applis pour trouver chaussure à leur pied (59,54%), ou bien faire confiance au flair de leurs amis communs afin de les caser (14,39%).
Au fil des décennies, l’augmentation du taux d’activité des femmes, couplée à la hausse du nombre d’heures passées à entretenir son burn-out au boulot, a également fait exploser le pourcentage d’amourettes initiées près de la machine à café. Ainsi, au cours des années 90, à l’époque bénie du plein emploi, les collègues constituaient un véritable vivier d’hypothétiques amant.es oute-Atlantique (16%), avant d’être relégué.es au second plan, au profit de profils numériques, puis de se manger une ultime claque en 2020, lors de la pandémie de Covid.
Mais en matière d’amour les usages changent, les lignes bougent en permanence, et le réel n’a vraisemblablement pas tout à fait dit son dernier mot, puisque selon les derniers sondages, les célibataires seraient aujourd’hui de plus en plus nombreux à délaisser la drague virtuelle, source de grosse frustration, de plans foireux, et de “dating fatigue”. Si bien que l’avenir des relations est aujourd’hui aussi difficile à prédire que le pitch du prochain film de Quentin Dupieux. Mais alors où ira-t-on pour pécho dans un monde post-Tinder ? On essaye de répondre à cette question.
A LA SALLE DE SPORT
Les nouvelles générations délaissent de plus en plus le lever de coudes, au profit du soulever de terre. Les abonnements à la salle de gym ont ainsi explosé ces dernières années, tandis que le fitness fait désormais partie des activités favorites des moins de 20 ans, qui sont 67% à déclarer en 2024 faire du sport au moins une fois par semaine. Le bodybuilding, quant à lui, compte désormais 43% de ses adeptes dans la tranche des 16-25 ans !
La probabilité pour les célibataires de demain de croiser l’amour au détour d’une cage à squat est donc devenue très élevée, et en matière de rencontres, les bancs de muscu n’ont plus rien à envier aux tabourets des bars. Mais certaines choses restent immuables dans le monde de la drague, car après une heure d’elliptique, ou quatre planteurs avalés cul-sec : vous aurez de toute façon l’œil vitreux et l’aura d’une truite saumonée qu’on a tirée de la rivière.
DANS UNE MANIF
Au vu du contexte politique actuel, et des fortes mobilisations de ces dernières années, vous avez désormais plus de chance de croiser votre âme sœur dans le cortège de tête d’une manif, qu’à une soirée. Une bonne nouvelle a priori, car les personnes qui battent le pavé ensemble ont aussi tendance à avoir des sensibilités politiques communes, et donc à tenir plus facilement sur la durée.
Ainsi en 2017, 75% des Français.es en couple annonçaient qu’ils votaient comme leur conjoint.e. Tandis qu’en 2022, 38% des Français.es interrogés par l’institut de sondage Ifop révélaient avoir déjà renoncé à approfondir une relation parce que leur partenaire avait des opinions politiques différentes des leurs (un chiffre qui grimpe même à 56 % chez les moins de 25 ans)…
Mais attention, car il se pourrait que votre flamme naissante ne résiste pas bien longtemps au brasero du stand de merguez de la CGT. Pour peu que votre nouveau crush vegan vous voit croquer dans un sandwich sauce samouraï…
DANS SON SALON
Avec l’inflation galopante, et le manque de bonne volonté des municipalités pour véritablement faire appliquer l’encadrement des loyers, se loger dans certains coins de France est devenu presque impossible, sans se tourner vers l’habitat partagé. D’ailleurs, la colocation n’est plus aujourd’hui le pré carré des étudiants, et la part des salariés représente au moins 40% des colocs en France. Quant à l’âge moyen des colocataires, il est en constante augmentation depuis une bonne décennie, et flirte aujourd’hui avec les 27 ans.
Le gros avantage quand on rencontre sa moitié en signant un bail solidaire, c’est que l’on évite certainement bien des déconvenus et du temps perdu. Car rien de tel pour tester la solidité d’un couple, que de commencer directement par partager des toilettes, plutôt que de découvrir au bout de trois ans de lune de miel et un déménagement que son ou sa partenaire de vie est phobique de la brosse WC. L’inconvénient, c’est que lorsque ça se passe mal, vous pouvez vous retrouver du jour au lendemain à croiser les plans cul de votre ex à la table du petit-déjeuner…
AU BOULOT
C’est la remontada de ce classement à laquelle personne ne s’attendait vraiment, mais avec le volte-face récent de certaines boîtes à propos du télétravail (ex : Amazon et Ubisoft qui réclament toutes deux le retour des employé.es sur site), il y a de grandes probabilités pour que la salle de pause du bureau et son petit fumet de tupperware réchauffé fasse très vite son retour sur le podium des lieux de rencontres les plus prisées des célibataires. Ajoutez à cela la récente réforme des retraites, et les 670 annuités qu’il faudra désormais faire pour obtenir une pension complète, et le monde de l’entreprise deviendra sans doute le prochain eldorado des rencards.
Comme quoi, la vie n’est qu’un éternel recommencement, et le prochain gros bébé qui vous lancera des trucs dessus dans l’open space n’est peut-être pas votre collègue immature ou votre manager toxique, mais Cupidon sous pression pour remplir ses objectifs trimestriels de coups de foudre.