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Quoi savoir maintenant qu’Elon Musk est le Twit-en-chef

L’homme le plus riche du monde a finalement acheté Twitter et en moins de 72 heures, tout est parti en couille.

Par
Billy Eff
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Après des mois à tergiverser, Elon Musk a enfin conclu l’entente lui donnant le contrôle de Twitter, dixième réseau social au monde en termes d’utilisateurs. Le propriétaire de Tesla et SpaceX a acheté la compagnie à 54,20$ l’action, amenant le total de la transaction à près de 44 milliards de dollars américains.

Plusieurs experts sonnent l’alarme ce qui s’en vient pour Twitter à l’ère Musk, dont l’utilisation même du réseau ressemble à celle d’un troll de 15 ans. Ses motivations pour acquérir Twitter en premier lieu étaient supposément de le « libérer » de la censure, car le milliardaire Canado-Afrikaner se décrit comme étant un « absolutiste de la liberté d’expression ».

Comme vous pouvez l’imaginer, ça n’a pas pris de temps pour que le réseau s’enflamme. Les premières actions du nouveau patron ont causé l’émoi chez beaucoup d’employé.e.s, et ses plans pour le futur de l’entreprise sont nébuleux.

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Voici ce que vous devez savoir sur les premiers jours de Twitter sous Elon Musk.

Twitter vs Musk, un combat en 10 rondes

La saga, que l’Associated Press relate en détail ici, commence fin janvier dernier, lorsque Musk se met à acheter des actions de Twitter de manière quotidienne, amassant près de 5% de la compagnie à la mi-mars. À la fin mars, il tweete qu’il songe à créer une plateforme alternative à Twitter, disant que la liberté d’expression était en péril. Il contacte ensuite plusieurs membres du conseil d’administration de Twitter, incluant son ami et cofondateur de la plateforme, Jack Dorsey, pour discuter de son acquisition de parts de plus en plus importante dans la compagnie.

Moins d’une semaine plus tard, un dépôt réglementaire démontre que Musk est devenu le plus grand actionnaire de l’entreprise, et on lui offre enfin un siège au conseil d’administration, à condition qu’il n’amasse pas plus de 14% des actions de Twitter. Évidemment, après quelques tweets contreproductifs, Musk perd sa place au conseil et on apprend à la mi-avril qu’il a offert d’acheter Twitter pour 44 milliards de dollars.

Il a été évoqué que la plateforme finisse par ressembler au média social Tencent, qui permet à la fois de publier, d’envoyer des messages directs, mais aussi d’effectuer des paiements ou commander un taxi.

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Après des mois de va-et-vient et d’incertitude, il finit par retirer l’offre, mais Twitter poursuit Musk pour l’obliger à respecter le contrat d’origine. La justice s’en mêle et ordonne aux deux parties de régler la situation avant le 28 octobre. Le 5, Musk s’engage de nouveau à racheter l’entreprise et, enfin, la saga se conclut vendredi dernier, lorsque Musk tweete que « l’oiseau a été libéré ».

Une prise de commande hostile

Son premier move en tant que propriétaire ? Faire le « ménage ».

Musk avait été clair sur son intention de diminuer de 75% le nombre d’employé.e.s chez Twitter. Il a donc commencé par les postes les plus importants. Dès son arrivée vendredi dernier au QG de Twitter, à San Francisco, Musk a viré le PDG, le contrôleur financier en chef, la cheffe du service juridique et le conseiller général, « pour cause », ce qui signifie qu’iels ne toucheront pas leurs déboursements de renvoi.

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Très vite, tous les problèmes de Twitter se sont réglés et tout le monde était content.

Évidemment pas.

Comme l’explique le scientifique et ingénieur Filip Piekniewski, qui a longtemps été un fan de Musk, au média Vox, le milliardaire est habile à faire croire qu’il est expert dans des domaines qu’on connait peu, « mais dès qu’il se met à parler de votre champ d’expertise, vous vous rendez compte qu’il ne sait pas nécessairement de quoi il parle. »

Cela n’a probablement absolument rien à voir avec le fait que Musk soit particulièrement populaire chez l’extrême droite, qu’il soit connu pour ses prises de position anticonformistes et qu’il a affirmé avoir acheté la compagnie afin de promouvoir la liberté d’expression, l’utilisation raciste du « mot en ‘n’ » a grimpé de 1 300% au cours du week-end, alors que la mention de l’ivermectine, le médicament pour bétail qui a causé la mort de plusieurs personnes après avoir faussement été cité comme étant efficace contre la COVID-19, a grimpé de 2 900%, avec près de 72 mentions sur Twitter par minute.

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Le futur de Twitter

Les plans d’Elon Musk pour Twitter sont aussi larges qu’imprécis. Il a été évoqué que la plateforme finisse par ressembler au média social Tencent, qui permet à la fois de publier, d’envoyer des messages directs, mais aussi d’effectuer des paiements ou commander un taxi.

Toutefois, avant de mettre tout cela en place, Musk a des objectifs qu’il a détaillés au conseil d’administration dans un pitch deck, selon des informations du New York Times. Notamment, il souhaite faire quintupler le revenu de l’entreprise d’ici 2028, pour l’amener à 25,4 milliards de dollars, tout en atteignant 931 millions d’utilisateurs, contre 217 millions actuellement. Et, bien qu’il planifie toujours des mises à pied massives, Musk espère avoir 3 600 employés de plus qu’en ce moment.

« dès qu’il se met à parler de votre champ d’expertise, vous vous rendez compte qu’il ne sait pas nécessairement de quoi il parle. »

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Peu importe ce qu’il en découlera, il est certain que le futur de Twitter sera appelé à changer, maintenant qu’il passe sous les mains du pire vilain Bond de tous les temps. On rapporte même que les codeurs et ingénieurs devront soumettre à un comité formé de Musk et de hauts placés de chez Tesla leurs réalisations remarquables des dernières semaines, sans quoi ils seraient virés. Cela pousse plusieurs employé.e.s à rester scotchés au compte Twitter qui suit les déplacements du jet privé de Musk, afin de savoir si le boss est en chemin vers le bureau.

Très inspirant, comme style de leadership, pour quelqu’un qui dit avoir comme mission de sauver l’humanité.