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Quoi faire quand l’actualité nous rend trop anxieux

Petit guide de conseils, ressources et autres agréments. Parce que tout le monde est concerné.

Par
Julie Lemay
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On ouvre les médias sociaux. C’est là.

On ouvre la télé. C’est là.

On passe à côté d’un kiosque à journaux. C’est là.

On entend du monde en jaser dans le métro. Au travail. Dans un café.

C’est là. C’est là. C’est là.

Violences sexuelles, abus, harcèlement, domination, attouchement, agresseur, victime.
Chaque fois qu’on entend ces mots, ça se déclenche. Il vente fort sur notre émotif, sur nos fondations. Ça remue, ça nous ébranle, ça déstabilise, ça peut nous faire perdre notre ballant.

C’est là et c’est nécessaire, mais en même temps, c’est là et ça peut créer une certaine détresse doublée d’un sentiment d’impuissance.

« Ouf! Avec tout ce qui se passe, on a besoin de regarder des vidéos de p’tits chats! Ça fait du bien de regarder des p’tits chats fluffy qui font des affaires drôles! Faut bien se changer les idées! ».
Oui, se changer les idées peut faire du bien. Mais il y a de ces moments où même fixer le Procatinator ne s’avère pas suffisant.

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Alors on fait quoi quand on s’énerve, quand on voudrait frapper dans le mur, quand on se sent triste, quand on tremble de l’intérieur, quand on voudrait soutenir quelqu’un qu’on aime, mais qu’on ne sait pas comment?

Voici quelques conseils et ressources bienveillantes ayant pour but de vous aider-à-vous-aider ou de vous-aider-à-mieux-aider. Parce qu’on ne le répétera jamais assez: vous n’êtes pas seuls.

LIMITER L’EXPOSITION À CERTAINS DÉCLENCHEURS POTENTIELS

« Poursuivons cette lutte, c’est important! Oui, mais ouch… Mais oui. Mais ouch… Je suis avec vous de tout cœur! Mais putain que ça me fait mal en même temps… »

À travers la reconnaissance de l’importance de tout ce qui se passe actuellement, il est possible que certaines blessures soient activées et qu’on se sente particulièrement affecté. Être exposé à différents éléments liés aux agressions peut déclencher des flashbacks, faire en sorte qu’on dorme mal, qu’on soit moins concentré, qu’on ait des sautes d’humeur, qu’on se sente envahi, impuissant, en détresse : on peut expérimenter des symptômes de stress post-traumatique.

Dans ce cas, en cette période médiatique effervescente, adapter temporairement nos choix de visionnement télévisuel ou réduire notre utilisation des médias sociaux peut aider. Ça nous permet d’être moins exposé aux déclencheurs potentiels et de diminuer le risque de réactivation du trauma. Pour rester en contact avec l’actualité on pourra employer des moyens alternatifs, comme demander à des amis de nous dresser un bilan des dernières nouvelles. Ça peut être rassurant de sentir qu’on peut exercer ce genre de contrôle sur notre environnement.

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SE RECENTRER SUR LE ICI ET MAINTENANT

psycho pop

Se recentrer sur le ici et maintenant nous permet de “porter attention au moment présent, aux pensées, aux émotions, aux sensations physiques et à l’environnement de façon délibérée et sans porter de jugement […]. Il s’agit d’être pleinement en contact avec l’instant présent plutôt que de revivre le passé ou d’anticiper le futur”. C’est pas moi qui le dit, c’est ce très intéressant texte publié ici, qui nous explique comment procéder pour garder les pieds sur terre et diminuer le sentiment d’anxiété qui peut nous envahir.

Ok, je suis où? Quel jour sommes-nous jour? Il est quelle heure?
Je suis là, maintenant, en sécurité. Je peux respirer profondément, ça va aller.

EN PARLER. MONOLOGUER. DIALOGUER.
ÉCRIRE. POUR NOUS-MÊMES. POUR LES AUTRES. POUR PERSONNE.

Extérioriser son ressenti, mettre des mots sur ce qui nous habite, cracher l’émotion pour alléger le poids qui nous pèse en dedans, c’est libérateur. Libérateur, mais pas nécessairement évident. Ça peut être éprouvant de se connecter à certaines émotions enfouies, de s’exposer dans toute sa vulnérabilité.

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Mais s’exprimer, ça peut se faire de mille et une façons. On peut parler à voix haute, seulâtre, que ce soit en chuchotant ou en criant. On peut écrire des textes, des lettres, des phrases, des mots. On peut les garder pour soi et se relire plus tard. On peut les chiffonner, les déchirer, les brûler si symboliquement ça fait du sens pour nous.

Ce qui peut faire du bien aussi, c’est de trouver un écho. D’être reçu. Se sentir compris. Ça peut se faire en s’adressant à quelqu’un de notre entourage, mais aussi en s’adressant à des personnes avec qui nous n’avons pas de liens personnels. Évidemment, je ne parle pas de quidams croisés dans la rue, mais bien de ce qui se trouve dans la prochaine section ici présente.

FAIRE APPEL À DES RESSOURCES D’AIDE

Que vous soyez victime, agresseur ou proche aidant, vous pouvez trouver une ressource pour vous offrir un soutien adaptés à vos besoins.

Ligne d’écoute

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Parce que des fois, on a besoin d’une assistance instantanée, voici une ressource d’information et de référence destinée aux victimes d’agression sexuelle, à leurs proches, aux intervenant.e.s. et ce, 7 jours par semaine, 24 heures par jour. Le service est bilingue et confidentiel (même si vous ne faites pas partie de la communauté LGBT) : Interligne, 1 888 505-1010 .


Services d’aide en milieu académique

Pour consulter la liste des ressources disponibles sur les campus des universités, des collèges et des lycées et pour avoir accès à une foule d’informations pertinentes:
Campagne Non au harcèlement


Services publics

Que ce soit pour recevoir de l’aide individuelle, pour obtenir de l’information générale, pour bénéficier d’un service d’accompagnement au niveau judiciaire, etc. : rendez-vous ici.

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Pour des ressources ciblant plus précisément les besoins des personnes LGBT, vous pouvez contacter Interligne (cité au-dessus).


Suivis thérapeutiques

Si vous désirez entreprendre un suivi thérapeutique, vous pouvez trouver des professionnels (sexologues, psychologues) dépendamment du secteur où vous habitez et selon la difficulté que vous souhaitez aborder.

Et pour prêter assistance aux gens qui nous entourent, rappelons-nous de ces lignes directrices:
Croire. Écouter. Valider les émotions. Ne pas minimiser. Ne pas dramatiser. Ne pas blâmer. Respecter le rythme de la personne. Respecter son intention de porter plainte ou non. Encourager la demande d’aide.

Être présent.
Considérer.
Mais reconnaître aussi ses propres limites.

Ça se peut qu’on se sente bouleversé. Après tout, quand quelqu’un qu’on aime nous partage ses blessures, c’est plus que compréhensible qu’on puisse avoir de la difficulté à garder une distance émotive. Il ne faut pas hésiter à consulter des ressources pour nous aider à mieux aider.

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Demeurons à l’écoute de nos besoins, de ceux des autres, de nos limites, de celles des autres. Gardons l’œil ouvert, tendons l’oreille, tendons-nous la main: ensemble, on peut s’aider mieux.