Logo

Quelques essais pour anticiper la fin du capitalisme

Faut bien que la lune de miel se termine un jour.

Par
Victor C.
Publicité

Je sais pas si vous avez vu les nouvelles passer dans la dernière décennie, mais semblerait que la planète brûle, que rien ne va plus et que nos jours sont comptés (je paraphrase, mais t’sais, c’est l’idée générale).

Bien que les causes de cette apocalypse annoncée soient multiples (** tousse-tousse ** CAPITALISME ** tousse-tousse **), on commence à trouver un dénominateur commun à beaucoup de ces problèmes qui tuent la planète (** tousse plus fort ** LE CAPITALISME BÂTARD ** tousse à nouveau **).

Spoiler : tout pointe vers notre système économique défaillant, ce bon vieux CAPITALISME. Eh oui, qui aurait cru qu’une idéologie basée sur le principe de l’expansion infinie alors qu’elle évolue sur une planète aux ressources non seulement limitées, mais de plus en plus rares, atteindrait un jour son point de rupture ? QUI ?!

Bref, malgré tous les efforts que font les riches pour que l’on garde foi en cette utopie, le masque du capitalisme craque de plus en plus. Et ce désenchantement est nourri entre autres par des intellectuel.le.s qui réfléchissent le capitalisme, ses impacts, et surtout qui proposent des solutions alternatives à cette gangrène qui nous pourrit la planète. Car oui, tout n’est pas perdu, mais il faut s’activer vite, par contre.

Publicité

Alors si vous voulez vous aussi commencer le démantèlement du système et que vous cherchez des arguments pour embarquer d’autres personnes dans le projet, voici quelques essais qui pourront nourrir vos discussions et réflexions à ce sujet.

Le capitalisme, c’est mauvais pour la santé — Annie Plourde

Ici, on part de l’idée que la pandémie du COVID-19 était une sorte de « répétition » pour les problèmes qui nous attendent quand la crise climatique va nous frapper de plein fouet (genre demain). Et Dieu sait que notre réseau de santé n’a pas passé ce test-là.

Dans cet essai, Annie Plourde explique comment les réformes néolibérales qui ont frappé le système depuis 40 ans ont créé cette catastrophe annoncée et ce qu’on devrait faire pour que ça n’arrive plus dans le futur. Parce que même si le capitalisme est mauvais pour la santé, ça ne veut pas dire qu’il n’existe pas de remède à ce poison.

Publicité

La juste part : Repenser les inégalités, la richesse et la fabrication des grille-pains — David Robichaud et Patrick Turmel

La maison d’édition Atelier 10 publie depuis quelques années une collection appelée Documents, une série de courts essais sur divers sujets. Ce sont des livres qui se lisent super bien et qui amorcent des réflexions intéressantes. Le premier de la série, lancé en 2014, aborde la question de « faire sa juste part ».

À travers différents exemples basés sur des problèmes éthiques ou des exemples concrets (ex : la fabrication d’un grille-pain), les auteurs réfléchissent au mythe du self-made man et au concept de coopération dans nos sociétés.

Est-ce que les ultra-riches peuvent vraiment prétendre qu’ils se sont faits riches par eux-mêmes alors qu’ils ont bénéficié de structures mises en place depuis des millénaires pour arriver à leur fin ? Est-ce que la richesse ne vient pas avec une dette envers la société, l’histoire et les ressources humaines et matérielles utilisées pour se rendre au sommet ?

Publicité

Bref, dans un monde où tout le monde doit coopérer pour survivre, les écrivains nous proposent des arguments pour péter la balloune des ultra-riches en leur rappelant de faire « leur juste part ».

La société de provocation : Essai sur l’obscénité des riches — Dahlia Namian

Un peu dans la même lignée de « bordel, c’est quoi le putain problème avec les riches », Dahlia Namia explore dans son essai cette tendance qu’ils ont d’exhiber sans complexe leurs richesses comme une sorte de provocation, un pied de nez au reste du monde. S’il n’y a rien de nouveau dans cette opulence déplacée, il semblerait par contre que maintenant, plus personne ne leur réplique. Comme si les riches n’avaient désormais plus d’adversaires, mais plutôt des admirateurs.

Publicité

On parlerait même d’une glorification de cette richesse, en anglais d’un « wealth porn », que ce soit dans nos séries télé ou nos films. Comment en sommes-nous arrivés à déifier des gens qui sont à des années-lumière de notre réalité ? Et surtout : comment pourrons-nous les arrêter dans cette dilapidation de nos richesses collectives, s’il n’est pas déjà trop tard ?

À boutte : une exploration de nos fatigues ordinaires — Véronique Grenier

Pour terminer, un essai pas directement anticapitaliste, mais qui explore un grand mal de nos sociétés modernes : la fatigue. Au travers de courts chapitres, Véronique Grenier explore ce qu’elle appelle nos « fatigues ordinaires », celles qui nous frappent dans la vie de tous les jours et qui nous sucent toute notre énergie : celles du quotidien, de nos vies numériques, de la surabondance d’informations, du militantisme, etc.

Publicité

Même si l’on est plus dans l’observation et la réflexion que l’information pure et dure, on ne peut s’empêcher de se reconnaitre dans ce court essai et de se poser la question : mais moi, je veux la mettre où mon énergie, au fond ?

Parce qu’au final, on vit dans un monde qui fait tout pour aspirer le peu de jus qu’on a. Et quelqu’un d’épuisé, c’est quelqu’un qui ne se bat pas pour le changement.

Puis ça, le capitalisme l’aime plutôt bien.

Sur ce, bonne lecture.