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Ami.e parent, tu le sais, la fin de l’année scolaire, c’est le pire moment de l’année. Avec les fêtes de Noël. Et la rentrée de septembre. Auxquels on ajoute : les petites vacances scolaires pendant lesquelles on n’a pas toujours de solution de garde sous le coude (faut pas rater l’inscription aux centres de loisirs) ; les périodes de pandémie et de confinement (il paraît que c’est derrière nous, j’en suis encore trauma, perso) ; quand il pleut, ou qu’il fait trop chaud, ou qu’il y a une épidémie de grippe (ou de pieds-mains-bouche, ah ah, je ris), quand il y a du vent ; de l’orage, la pleine Lune ; des dents qui poussent. Tout ce qui perturbe le rythme des enfants, créé de l’excitation, et de la fatigue pour toute la famille.
Tu l’appréhendes, la fin de l’école. Même si ton enfant dort debout et pleure pour rien. Parce que ça fabrique des habitudes qui sont rassurantes, pour lui ou elle, et pour toi. Quand ça se termine, tout se termine en même temps : les activités extra scolaires, par exemple. C’est le temps des spectacles de danse, des portes ouvertes au club de judo avec la démonstration des plus jeunes donc de ton môme trop fier dans son kimono, des kermesses de l’école, et chez moi c’est aussi le moment des bilans de santé, pour rigoler un peu.
Ah, et je ne sais pas pour vous, mais mes filles sont de la fin d’année scolaire, du coup, faut penser aux fêtes d’anniversaire, aux cadeaux, aux invitations… À gonfler les ballons, à cuire des gâteaux, à cacher les paquets, à faire des petits sachets de bonbons pour les copain.es de classe, à acheter la bonne bougie… Et dans la foulée, on n’oublie pas d’acheter des petits présents pour les instit’, ATSEM, AVS, prof de danse, d’éveil musical…
« T’es sûre que tu veux faire du violon ? Et la chorale ? Et la danse ? »
Pour le parent seul, comme moi (et si tu n’as pas compris que j’étais solo depuis le temps que je te le dis je ne te félicite pas), c’est le moment d’enclencher le mode survie. J’aimerais pouvoir multiplier mon cerveau, avoir deux clones pour tout gérer et garder mon vrai moi originel pour dormir. C’est le moment de penser aux inscriptions pour l’année prochaine (« T’es sûre que tu veux faire du violon ? Et la chorale ? Et la danse ? »). De déclarer les impôts (« J’ai vendu 22 tee-shirts sur Vinted, ça se déclare ? »). De penser à réserver des places pour le spectacle de danse (à 19h30, un mardi soir, why not, elle a sept ans, à cette heure-là elle se brosse les dents et va se coucher) pour le parrain de l’aînée et sa famille. De ne pas zapper la tenue de pluie pour la dernière sortie scolaire, la casquette, la crème solaire. De réserver les garderies de dernière minute, de penser à appeler la baby-sitter pour cause de réunion parents-profs de la grande.
Faut négocier trois jours de répit chez les grands-parents qui vivent à 500 bornes et qui rechignent à garder leurs petits-enfants
Franchement, mais comment ne pas rêver de vacances seul.e dans un hôtel all inclusive ? Et quand je dis « all inclusive », c’est vraiment all all, hein : il faut des garderies (ouvertes sans restriction aux enfants handicapés), des baby-sitters, des nounous, des animateurs (payé.es comme il fat, s’il-vous-plaît), et sans devoir vendre son foie, un rein ET sa rate. Des petits déjeuners à volonté toute la journée et des cinémas en plein air avec une piscine interdite à certaines heures sans enfant.
Au lieu de ça, faut négocier trois jours de répit chez les grands-parents qui vivent à 500 bornes et qui rechignent à garder leurs petits-enfants parce que « c’est pas pratique, on est invités chez les Durand ». Et quand tu arrives à décrocher le Graal, faut tout préparer seul.e. Les valises, les médicaments, les jouets, les doudous, le transport. Quand tu arrives à le faire, tu gagnes à peine deux jours de tranquillité, enfin faut quand même bosser, hein. Je mesure chaque jour ma chance d’avoir des ami.es et des sœurs au poil pour m’aider mais je dois dire que quand même, ça me mange beaucoup d’énergie de devoir penser à tout sans avoir un autre disque dur humain pour partager la charge mentale de l’été. Vivement quand même que mes filles deviennent majeures et se tapent tout ça avec leurs propres enfants que j’accueillerai je l’espère avec plaisir, enfin trois jours, pas plus, après j’ai tournoi de bingo avec les voisins du premier.