Logo

Pourquoi la saison 2 de Love Life vaut le détour

Preuve que la comédie romantique n’est pas morte.

Par
Marine Langlois
Publicité

L’art de la comédie romantique n’est pas chose facile, beaucoup ont voulu s’y attaquer avec plus ou moins de succès. Mais réaliser une bonne comédie romantique est une chose précieuse car créée avec soin et minutie, elle touche le spectateur en plein cœur. A travers peines, moments gênants, crises existentielles, premiers baisers, envie de crier à son cher et tendre « Je suis juste une fille, debout devant un garçon, et qui lui demande de l’aimer », une bonne comédie romantique fait rire, pleurer, désespérer et parfois permet de se dire que nous ne sommes pas seuls.

Bon ok, aussi belle que soit cette description, elle est également un peu exagérée. On ne va pas mentir, beaucoup des comédies romantiques mythiques des années 2000 sont assez irréalistes. Échanger sa maison avec une étrangère rencontrée sur internet en toute sérénité ? Ne pas se faire arnaquer mais gagner un Jude Law au pic de sa beauté à la place ? Pas vraiment crédible. Pour cette raison, il est d’autant plus précieux que les comédies romantiques de ces dernières années tendent à plus de réalisme.

Publicité

Exit Darby, bienvenue Marcus

Love Life est une série HBO dont la deuxième saison commence le 20 décembre sur OCS. Son créateur Sam Boyd a fait le choix de raconter l’amour à travers une anthologie romantique qui suit chaque saison un personnage différent. La première s’est concentrée sur Darby (jouée par la pétillante Anna Kendrick) – chaque épisode retraçant l’histoire d’une de ses relations. Cette première quête de l’amour n’est pas vraiment sortie des sentiers battus : Darby était au final une milléniale blanche et assez banale, désespérant de trouver l’amour dans une grande ville. Le résultat n’en restait pas moins attachant grâce à son actrice principale et des personnages secondaires solides. Pour résumer : un programme qui met du baume au cœur sans trop prendre de risques.

Pour cette deuxième saison, Sam Boyd reprend une formule qui marche tout en faisant preuve d’un peu plus de modernité. Exit Darby, voici Marcus. Joué par William Jackson Harper, Marcus est un éditeur new-yorkais âgé d’une trentaine d’années. Son histoire commence à un mariage que les fidèles de la série reconnaîtront comme celui de Darby et Magnus dans la première saison. Marcus est alors marié à Emily, une femme qu’il connaît depuis des années. A cette soirée, il fait la connaissance de la charismatique Mia (Jessica Williams) et l’attraction entre les deux est indéniable dès leurs premières secondes ensemble à l’écran. Pour savoir la suite, nous vous laissons le plaisir de découvrir les 10 épisodes.

Publicité

L’un des grands attraits de la deuxième saison est sa tête d’affiche, William Jackson Harper. Son potentiel romantique avait déjà été exploré avec la sitcom The Good Place ou rapidement dans The Underground Railroad de Barry Jenkins. Mais dans Love Life, son charisme prend une toute autre dimension et l’acteur s’impose comme une véritable révélation. C’est également le cas de Jessica Williams, magnétique dans le rôle de Mia (qui a d’ailleurs le droit à un épisode de son point de vue).

Masculinité(s) noire(s)

Marcus n’est pas un personnage irréprochable ou même très sympathique. Il est impulsif, égocentrique… Mais après tout, n’est-ce pas pour le mieux ? Il n’y a rien de plus ennuyeux, surtout dans une comédie romantique, qu’un personnage parfait qui ne commet aucune erreur. Le but ne l’oublions pas, est de s’identifier à ce dit personnage pour justifier notre propre crise existentielle et nos choix chaotiques.

Surtout, Love Life brille par sa diversité. Il reste rare de voir dans les comédies romantiques, des personnages principaux noirs ou tout simplement de l’amour entre deux personnes noires. Quelques exceptions viennent à l’esprit comme Insecure ou le classique Love and Basketball mais le ratio par rapport aux comédies mettant en avant des personnages blancs reste faible. A de maintes reprises à travers les épisodes, Marcus essaie de se construire en tant qu’homme noir tout en essayant de composer avec la vision que les autres ont de lui. Entre sa femme blanche qui le compare à Barack Obama, son patron qui lui livre un discours faussement engagé à l’aube du mouvement Black Lives Matters et un jeune écrivain noir qui affirme que Magnus est le genre d’homme noir apprécié des blancs, « sûr et non menaçant »…

Publicité

« Il est important de voir toutes les manifestations différentes de la ‘blackness’ et notre série essaie vraiment d’en montrer les différentes facettes », expliquait William Jackson Harper au New York Times. Si d’un côté, le deuxième volet de Love Life ne se détache pas énormément des comédies romantiques quant à sa vision de l’amour et n’innove pas du point de vue de la réalisation, la série se démarque quand même des œuvres traditionnelles du genre. Rien que pour cela, elle mérite le détour.