Pourquoi il faut absolument regarder la série A League of Their Own

Arrivée comme une bouffée d’air frais sur Prime Vidéo, A League of Their Own est la preuve que les reboots ont parfois du bon. Loin de vouloir surfer sur la vague de la nostalgie pour remplir les poches de ses créateurs, la série est plutôt un hommage à son matériel d’origine et parvient même à captiver avec les nouveautés qu’elle apporte, notamment sur la représentation des lesbiennes.

Résumons : ne cherchez plus, vous avez devant vous l’une des meilleures séries de l’été qui, à l’image de Ted Lasso ou Friday Night Lights, est bien plus qu’une simple fiction sur le sport.

Co-crée par Abbi Jacobson et Will Graham, A League of Their Own (Une équipe hors du commun en VF) est l’adaptation du film du même nom sorti en 1992. Ce dernier a été réalisé par Penny Marshall et porté avec brio par Geena Davis, Tom Hanks et oui, Madonna. A League of Their Own a rencontré un beau succès aussi bien auprès du public que de la critique en racontant l’histoire d’une équipe féminine de baseball américain pendant la Seconde guerre mondiale.

La série reprend globalement la même trame : raconter l’histoire de femmes aussi différentes que similaires, réunies autour de leur amour pour ce sport. En 1943, Carson Shaw (Abbi Jacobson) quitte sa petite ville natale pour poursuivre son rêve et jouer professionnellement au baseball alors que son mari est parti à la guerre. Elle réussit à rejoindre les Rockford Peaches et va rapidement devenir un membre indispensable de l’équipe.

Maxine Chapman (Chanté Adams) de son côté, n’a pas réussi à rentrer dans l’équipe des Peaches malgré ses talents incontestables de lanceuse. En plus de faire face au sexisme de l’époque, la jeune afro-américaine voit toutes les portes se fermer devant elle à cause de sa couleur de peau. Tout semble la séparer de Carter si ce n’est leur amour pour le même sport. Heureusement, la série donne autant d’importance à chacun de leur parcours et ne manque pas de les faire s’entrecroiser par moment.

Des femmes unies donc mais aussi très différentes les unes des autres. Cela ne vaut pas que pour Max et Carter mais aussi pour tous les personnages féminins de A League of Their Own : la charmante Greta (une D’Arcy Carden incroyable), la pétillante Clance (notre préférée) mais aussi Lupe, Jess, Esti ou encore Jo et Maybelle. Les liens qui se forment entre elles sont réjouissants et surtout, permettent d’avoir enfin une représentation touchante et réaliste de l’amitié lesbienne.

« C’est un film gay emblématique. Comme si personne n’était gay, mais peut-être qu’ils le sont ! Vous ne savez pas ce qui se passe vraiment, mais vous le ressentez. Je pense que beaucoup de personnes homosexuelles ont une connexion avec ce film », disait Abbi Jacobson dans une interview à Yahoo du film A League of Their Own. La co-créatrice de la série a donc décidé d’aller encore plus loin avec une armada de femmes ouvertement lesbiennes ou bisexuelles et de raconter l’homophobie de la société de l’époque, où être homosexuel signifiait risquer la lobotomie.

Si la série dépeint avec brio la société homophobe, sexiste et raciste de l’époque, elle n’est pas sans son lot de moments tendres. Que cela soit à travers la relation entre Greta et Carson, les fêtes chez l’oncle de Max, les soirées dans les bars clandestins ou les moments de sororité sur le terrain, A League of Their Own touche en plein cœur. Une série essentielle sur le plan de la représentation et qui rappelle la beauté de suivre ses rêves tout en trouvant des épaules sur lesquelles se reposer. Un véritable home run.