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Ça y est! Vous avez enfin réglé vos démarches d’immigration et c’est presque le jour de votre départ pour le Québec. Mais au fait, est-ce que quelqu’un vous a expliqué qu’il n’y a pas de cartes bleues au Canada? Pas de panique, il vous reste la durée du trajet en avion pour comprendre votre futur système de cartes bancaires…
AU PAYS DE LA BAGUETTE
Avant de le comparer au système québécois, il faut d’abord comprendre les grandes lignes du système français.
La carte bleue
La plupart des Français ont une carte bleue dans leur portefeuille, qui leur permet de faire des achats dans un magasin ou sur Internet et de retirer de l’argent au guichet. Votre carte bleue vous donne accès à l’argent qui est sur votre compte en banque, au gré de vos dépenses et de vos rentrées d’argent.
La carte bleue peut être à débit immédiat ou à débit différé. Dans le premier cas, vos dépenses sont débitées directement sur votre compte; dans le second cas, toutes les dépenses de chaque mois sont débitées automatiquement à une date prédéfinie.
Vous pouvez discuter avec votre banque de l’autorisation de découvert associée à votre carte. Un découvert, c’est un crédit accordé par votre banque en cas de dépense exceptionnelle qui dépasse la capacité de votre compte. Vous pouvez négocier le plafond du découvert (la somme maximum autorisée), la durée maximale du découvert et le taux d’intérêt sur la somme empruntée (on appelle ça des agios). Si vous êtes jeune ou si vous avez de faibles revenus, il est possible que votre carte bancaire ne vous autorise aucun découvert.
En principe, votre compte bancaire doit toujours afficher un solde positif. Si vous voulez contracter un emprunt, vous devez aller en faire la demande à la banque, qui jugera de votre solvabilité.
AU PAYS DE LA POUTINE
Les Canadiens, eux, ont deux types de cartes bancaires : la carte de débit et la carte de crédit. Elles ont chacune des usages différents.
La carte de débit
La carte de débit ressemble à la carte bleue, car, comme son nom l’indique, elle débite directement votre compte du montant de vos achats et de vos retraits. En revanche, la plupart ne permettent pas de faire des achats sur Internet ni de bloquer une caution, par exemple pour louer une voiture.
On l’appelle aussi couramment la « carte Interac ». Elle donne notamment accès aux « virements Interac », un moyen de transférer sans frais de l’argent de son compte bancaire vers un autre, par exemple pour rembourser un ami sans avoir à retirer d’espèces. Contrairement à la carte de crédit, la carte de débit permet aussi les « achats-retraits », soit le retrait d’un peu de liquide au moment de payer ses achats dans certains grands magasins.
La carte de crédit
La carte de crédit canadienne permet, quant à elle, de faire des achats jusqu’à une limite prédéfinie par son institution financière et en fonction de ses besoins, puis de rembourser chaque mois le montant du crédit en totalité ou en partie. Si vous ne payez pas le solde de votre carte de crédit au bout de 21 jours à compter de la date d’émission du relevé, vous devrez, en plus, payer des intérêts. Avec cette carte, on peut faire des achats sur Internet ou des préautorisations de paiement, par exemple pour louer une chambre d’hôtel ou faire le plein d’essence à la pompe.
Votre carte de crédit vous aide à vous bâtir ce qu’on appelle, en Amérique du Nord, un dossier de crédit. Plus vous faites une bonne utilisation de cette carte, plus vous contribuez à avoir une bonne cote de crédit (souvent appelée « score de crédit »). (D’autres facteurs influencent cette cote, comme la date d’ouverture de votre compte et le nombre de vos emprunts.) Avoir une bonne cote de crédit permet, par exemple, d’augmenter sa limite de crédit, d’ouvrir un compte de téléphone ou de contracter un emprunt hypothécaire. Un propriétaire immobilier peut aussi faire une « enquête de crédit », c’est-à-dire demander à consulter votre dossier de crédit avant de décider de vous louer son logement ou non.
La carte de crédit est vraiment un outil de paiement : ce n’est donc pas le meilleur outil pour faire des retraits au guichet. Si on l’utilise pour accéder à des liquidités, la transaction devient un emprunt dès le moment du retrait. Des frais d’intérêt y sont donc associés.
Et voilà! Ce n’est pas plus compliqué que ça! Vous pouvez maintenant atterrir en toute tranquillité au Québec, sans paniquer à la caisse la prochaine fois qu’on vous posera la question : « Crédit ou débit? »
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Après votre atterrissage, pour avoir vos propres cartes de débit et de crédit, vous pouvez rendre visite à la Banque Nationale du Canada. Elle a créé une offre sur mesure pour les nouveaux arrivants au Canada. Apprenez-en plus ici!