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Petit guide pour comprendre la fin de la tutelle de Britney Spears

Quand exactement aurons-nous le droit de célébrer avec notre idole de jeunesse?

Par
Benoît Lelièvre
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La semaine dernière, le père de Britney Spears demandait officiellement à la justice américaine de mettre fin à la tutelle légale qu’il exerce sur la chanteuse pop depuis maintenant 13 ans. C’était là une grande victoire pour le mouvement #FreeBritney qui prend de plus en plus d’ampleur sur les internets depuis la parution du documentaire Framing Britney Spears, cet hiver.

Ça veut dire quoi au juste ? Est-ce la capitulation inconditionnelle la plus attendue depuis celle de l’empereur Hirohito en 1945 ou une nouvelle embûche légale sur la route de la liberté pour Britney ? La loi, ça peut être tortueux et traître. Maintenant que les choses bougent, prenons un moment pour regarder dans quelle direction elles s’en vont et quels chemins vers l’émancipation s’offrent la chanteuse.

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Pourquoi diable y avait-il donc tutelle ?

La célébrité n’a pas été tendre avec Britney Spears. Impliquée dans le monde du spectacle depuis sa plus tendre enfance à travers le Mickey Mouse Club, elle devient dès l’âge de 16 ans une star de la pop nouveau genre et le symbole d’importants changements sociaux au tournant du siècle. Alors que l’authenticité et la contre-culture avaient la cote au début des années 90, la pop légère préfabriquée et la sexualité assumée de Britney ne plaisent pas à tout le monde. Surtout pas aux médias.

On la critique. On la confronte en entrevue. Elle fait constamment la une des tabloïds. On interprète ses moindres faits et gestes. Elle est aussi sans cesse pourchassée par les paparazzi, ce qui mènera à des dérapages, notamment au fameux épisode où, disant vouloir fuir les photographes, elle s’est engagée au volant avec son bébé sur les genoux. Son bref mariage à Kevin Federline ne l’aide pas non plus : peu après leur séparation, elle refuse de rendre ses garçons à ce dernier alors que c’est ce qui était prévu dans la garde partagée. La police s’en mêle et Britney est internée dans l’aile psychiatrique du centre médical universitaire Ronald Reagan. La cour la place alors sous la tutelle légale de son père Jamie. C’était en janvier 2008 et théoriquement, ça tient encore aujourd’hui.

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À quoi ça l’engageait exactement ?

La tutelle qui lie Britney Spears à son père a deux volets: le premier lui donne contrôle de la carrière et des finances de sa fille, le deuxième lui donne contrôle sur sa personne. Un peu comme si elle redevenait mineure. Pour n’importe qui d’autre, il s’agit d’un processus temporaire visant à aider une personne souffrant de problèmes de santé mentale à se remettre sur pied sans saboter sa propre vie. Pas pour Britney.

Lorsqu’il y a beaucoup d’argent en jeu, c’est toujours plus compliqué. Selon des documents obtenus par le New York Times, le paternel de l’interprète de Oops… I Did it Again contrôle absolument tous les aspects de sa vie. Il l’aurait forcé à porter un stérilet, aurait refusé qu’elle épouse son copain Sam Asghari (à qui elle s’est d’ailleurs fiancée dimanche dernier) et veillerait à chaque menu détail de la vie de sa fille, incluant la couleur de ses armoires de cuisine.

Vous comprenez pourquoi elle est soulée ?

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Malgré le fait qu’elle se soit faite très discrète avec les médias depuis plusieurs années, elle a fait connaître son mécontentement à sa manière. Vous vous en souviendrez peut-être, elle avait glorieusement quitté l’événement qui annonçait sa nouvelle résidence à Las Vegas en octobre 2018 lors d’une de ses dernières apparitions publiques dans un contexte professionnel. La résidence n’aura jamais eu lieu.

Pourquoi Jamie Spears a-t-il renoncé à la tutelle ?

Ça ne va pas très bien pour lui.

Il aurait souffert d’une rupture du colon en janvier 2019. Il a d’ailleurs démissionné en tant que tuteur personnel de sa fille à l’époque, cédant ainsi le poste à la gérante de cette dernière, une dénommée Jodi Montgomery. Bref, ça veut dire qu’il fait encore de l’argent avec sa fille, mais son niveau d’implication depuis cette transition demeure nébuleux. Cela dit, c’est encore lui le boss pour tout ce qui est carrière et finances.

Une entité déployée dans le dossier par ordre de la cour trouvait, elle aussi, que la tutelle n’avait juste pas de maudit bon sens.

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En août 2020, l’équipe légale de Britney Spears désigne Bessemer Trust, une compagnie qui s’occupe de gestion de patrimoine, comme uniques co-tuteurs de la chanteuse. La juge Brenda Penny se range du côté de Britney en novembre dernier à un détail près…. Jamie Spears demeurera co-tuteur. C’est compliqué, frustrant pour Brit Brit, mais le père de la chanteuse n’a désormais plus carte blanche pour décider du futur de sa fille. Framing Britney Spears prend l’affiche en février 2021, le mouvement #FreeBritney prend de l’ampleur.

La pression s’accentue sur lui. En juin dernier, Bessemer Trust annonce sa démission en tant que co-tuteur en prenant bien soin de spécifier à la cour que c’était à la demande de Britney elle-même, ce qui met encore plus de pression sur Jamie Spears et la juge Brenda Penny parce qu’une entité déployée dans le dossier par ordre de la cour trouvait, elle aussi, que la tutelle n’avait juste pas de maudit bon sens. C’est ce qui a mené papa Spears à annoncer qu’il était peut-être prêt à terminer la tutelle en août dernier pour (revirement de situation !) finalement remplir la paperasse lui-même la semaine dernière.

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Ça se termine, mais ce n’est malheureusement pas encore COMPLÈTEMENT fini. Selon les documents obtenus par CNN, Jamie Spears essaierait de quitter à ses propres conditions, ce qui impliquerait des détails techniques juridiques empêchant sa fille ou même l’appareil judiciaire américain de pouvoir jeter un coup d’oeil sur ses 13 années de gestion et Britney ne serait… comment dire, pas ok avec ça.

Ça se termine, mais ce n’est malheureusement pas encore COMPLÈTEMENT fini.

Il semblerait que la pression médiatique exercée sur Jamie Spears ait eu raison de lui au point qu’il a lui-même le goût de tourner la page et de redonner à sa fille les clés de sa vie. Il semblerait aussi qu’il ait beaucoup à cacher et que l’équipe légale de Britney n’a pas du tout envie qu’il s’en sorte aussi facilement. Le dossier reviendra en cour le 29 septembre. À moins d’un (autre) revirement de situation majeur, notre Britney devrait retrouver sa vie cet automne.

PARTY !

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